




Chantier catéchuménal pour AeP 12 janvier 2021
Ce chantier a mobilisé 29 acteurs pastoraux en charge de l'initiation chrétienne dans les UP.
Vu les contraintes sanitaires actuelles, rencontre en visioconférence.
A l'ordre du jour, cinq principaux points d'appui du Décret sur le catéchuménat (en application depuis septembre 2020)
1. Le catéchuménat et les adolescents (art 1)
Si le catéchuménat concerne les adultes et adolescents à partir de 14 ans, les expériences positives vécues dans notre diocèse avec de jeunes adolescents nous encouragent à continuer de privilégier le Rituel des adultes pour les candidats âgés de 11 à 13 ans lors de l'accueil de la demande plutôt que le rituel « du baptême des enfants en âge de scolarité ».
2. L'entrée en catéchuménat (art 2 et art 6)
L'entrée en catéchuménat est un rite essentiel qui « fait le catéchumène », il façonne une identité nouvelle (chrétienne) et incorpore à l'Eglise. Ce n'est pas un préliminaire au baptême mais un rite du baptême. Il est attesté par la signature d'un registre.
3. Le temps du catéchuménat et l'année liturgique (art 6.2)
Les catéchumènes sont admis à la liturgie de la Parole de Dieu. Le relief de l'année liturgique apporte beaucoup. Pendant l'année de cheminement, le catéchumène aura un temps suffisant pour découvrir le mystère du salut pour lui. Temps de maturation et de conversion où il découvrira le sens des signes, des rites, des prières et où il pourra être transformé par sa relation au Christ.
4. La durée du catéchuménat et le discernement (art 3)
La personne qui entre en catéchuménat change de statut. Il est important de construire une petite équipe de chrétiens autour du catéchumène pour discerner ensemble et régulièrement tout au long du cheminement.
Des indices peuvent nous aider à discerner ce « début de foi »:
- Est-il intéressé, entendons surpris, touché, émerveillé, par ce que Jésus dit et fait. Est-ce que cela suscite des questionnements quant à ses valeurs, sa façon de vivre ?
- Commence-t-il à mettre dans sa vie un « avant » et un « maintenant » par rapport à Jésus ?
- Reconnaît-il des résistances en lui face à la parole du Christ, et cherche-t-il à les dépasser ?
- Cherche-t-il à partager sa foi et à communiquer avec d'autres croyants ?
- Découvre-t-il que suivre Jésus n'est pas le fait d'un moment mais s'inscrit dans la durée de la vie ?
- Commence-t-il à discerner que ce chemin se vit avec d'autres, vivant de la même Parole et du même Esprit ?
- La Parole écoutée et partagée trouve-t-elle un écho dans sa vie personnelle ? Se sent-il concerné par cette Parole ? Est-ce qu'il la découvre, au-delà du partage, pour lui-même et commence à en expérimenter les effets ?
La conversion chrétienne est à la fois spirituelle, morale et ecclésiale :
- Spirituelle : Elle concerne le cœur de chacun et du Christ.
- Morale : Elle entraîne des changements dans la manière de vivre.
- Ecclésiale : Elle fait entrer dans une communication et une communion avec tous ceux qui répondent au même appel du Christ.
5. Le temps de la mystagogie (art 8)
Un temps essentiel parfois encore négligé dans sa mise en œuvre concrète. Le rituel précise qu'il se poursuit jusqu'à la Pentecôte. Le Décret insiste pour une attention particulière tout au long de l'année qui suit la réception des sacrements. Occasion de proposer des catéchèses de type mystagogique – apport précieux pour la communauté (R 238).
Diverses réactions partagées en ateliers
- L'importance du doute dans le cheminement ;
- Le fait de pouvoir amener la personne à relire son histoire comme essentiel ;
- La nécessité de ne pas vouloir discerner seul ;
- L'importance de susciter une réelle intimité avec le Christ ;
- L'appel à la conversion ;
Dans la foulée des échanges, certains points ont retenu plus d'attention :
- L'appel à la conversion n'est pas réservé aux catéchumènes. Il concerne plus largement toute la communauté chrétienne et tout chrétien en particulier. Grace aux catéchumènes, nous redécouvrons des « essentiels » de la foi chrétienne – par exemple avec les scrutins, que c'est Dieu qui scrute le cœur de l'homme et cela pour le fortifier et le guérir ; par le processus catéchuménal que l'enjeu du cheminement de foi est l'intimité avec le Seigneur et que le chemin nous conduit de conversion en conversion.
- Face à certaines demandes de baptême lié au sacrement de mariage (ou en vue d'un parrainage), on a souligné qu'il sied de déconnecter les deux demandes, pour libérer de toute contrainte de délai imposé pour la durée du catéchuménat.
- En ce qui concerne la difficulté souvent rencontrée dans l'accompagnement d'adolescents, lorsque le jeune est seul dans une UP, une proposition est formulée pour encourager des possibilités de collaboration en réseau, avec les UP voisines, au niveau régional. En effet, ces genres d'initiatives permettraient d'insérer ce jeune dans une relation communautaire avec des jeunes d'autres groupes qui évoluent sur le chemin de la foi chrétienne.
- Il nous reste de nombreuses questions à développer lors de nos prochaines rencontres : les liturgies de la Parole en dehors de l'eucharistie, la notion de temps entre la première demande et l'entrée en catéchuménat et l'appel décisif, l'entourage personnalisé et l'ouverture à la communauté, l'accueil de la communauté, importance des rites, l'accompagnement des ados...
Carine Ntela
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Créé parMerckaert-Ansay Christine