



Message du 20 novembre 2018
Quel est notre avenir ? Quel est mon avenir ?
Tout le monde cherche à envisager l'avenir. Activité professionnelle pour les personnes de moins de 60 ans. Etudes en vue d'une rentrée salariale conséquente pour ceux qui ont la chance de fréquenter des formations certifiées. Santé et pas trop de problèmes pour les retraités.
Quelle que soit l'issue de l'avenir, on est quand même acculés, quel que soit l'âge, à imaginer la mort.
Et pour beaucoup, la mort on ne veut pas la voir.
La voient comme une issue de salut immédiat tous ceux qui sont dans une impasse : on est mal dans sa peau ; on est abandonné de tous ; on est écrasé par un poids trop lourd ; qu'est-ce qui nous reste encore à vivre alors qu'on est atteint d'un mal qui non seulement est fatal, incurable, mais qui, en plus, nous fait souffrir des douleurs indicibles, insoutenables.
Quand on a un peu de conviction chrétienne, de foi en Dieu, la mort est une issue, bien entendu ; mais ce n'est pas une impasse. Il y a un au-delà de la mort, qui n'est pas un temps vide, sans signification.
Les derniers jours de l'année liturgique et les premiers jours du temps de l'Avent nous font vibrer à un temps qui est un temps d'attente, et même de désir : le Christ vient à notre rencontre comme un Vivant, qui nous prend avec lui !
Le Christ vient « en gloire » : il se fait reconnaître par tous les êtres humains.
Le Christ vient en « juge » : il vient discerner en nous ce qui est projet, liberté, solidarité, amour ; et, dans ce mouvement, il vient révéler en nous ce qui est contraire à ce projet. Quand nous en prenons conscience, au lieu de nous lamenter ou de nous en vouloir, agissons en vérité : demandons pardon, réparons quand c'est possible le mal qui a été fait, prenons des décisions qui nous libèrent de nos obscurités.
Le Christ vient « tout récapituler » en lui : il est la manifestation du dessein de Dieu sur toute chose, sur tout l'univers ; et ce projet est que Dieu veut sauver tous les êtres humains du mal, du péché et même de la mort.
Le Christ vient « en roi » : le royaume annoncé quand il parcourait la Galilée et qu'il montait à Jérusalem, Jésus vient le montrer comme quand il était sur la croix. Jésus de Nazareth, roi des Juifs. Ce Royaume, le Christ nous le révèle encore quand il vient à notre rencontre, avec sa charte, les Béatitudes ; avec son étendard, la croix ; avec le signe par excellence qu'est sa résurrection d'entre les morts ; avec son invitation à partager son repas.
La mort ? Oui. Elle est le passage par lequel tous nous passons. La mort ? Oui. Elle nous ouvre les portes du Royaume. La mort ? Oui. Elle devient la rencontre de celui qui vient vers nous, qui nous attend depuis toujours, qui nous connaît, qui nous aime avant même que nous ne fûmes conçus.
Envisager l'avenir ? Bien sûr. Mais pas seulement pour ce que nous voyons avec nos yeux de chair. Allons, marchons, courons vers celui qui vient, qui vient à notre rencontre. Viens, Seigneur Jésus !
+ Guy Harpigny,
Evêque de Tournai
-
Créé parDiocese de Tournai