Message du 25 juillet 2019
Quatrième voyage pastoral en République démocratique du Congo
Du 1er au 15 juillet 2019, j'ai eu la chance de faire un voyage en République démocratique du Congo. Mgr Timothée Bodika Mansiyai, évêque de Kikwit depuis 2016, m'avait invité pour animer la retraite des prêtres de son diocèse. Mgr Timothée est né à Kinshasa le 1er janvier 1962 ; il est ordonné prêtre de Kinshasa le 1er août 1990 ; prêtre de Saint-Sulpice (une compagnie de prêtres ayant reçu l'initiation pour devenir formateurs au séminaire et chargés de la formation permanente des prêtres), Mgr Timothée est élu évêque auxiliaire de Kinshasa le 2 février 2012 et ordonné le 15 avril 2012. Transféré au siège de Kikwit comme évêque diocésain le 19 novembre 2016, il succède à Mgr Edouard Mununu Kasiala, cistercien, né en 1936, évêque diocésain de Kikwit depuis le 10 mars 1986.
En arrivant à Kikwit, diocèse de 4.684.000 habitants, dont 2.692.000 sont catholiques, Mgr Timothée a trouvé 250 prêtres dont 60 % exercent le ministère en dehors du diocèse. Parmi ceux-ci, nous avons dans le diocèse de Tournai Théophile Kisalu (curé de l'upr des Prieurés), Marc Mwatha Songa-Bau (curé de l'upr de Lens) et Pierrot Yamba-Yamba (curé de l'upr d'Antoing). Un des premiers objectifs de Mgr Timothée est d'aider les prêtres à trouver la joie d'exercer le ministère dans un diocèse dont l'étendue est le double de la superficie de la Belgique (73.000 km2). C'est avec cet objectif qu'il organise chaque année une retraite de cinq jours pour les prêtres.
En juillet 2019, 76 ont accepté de passer quelques jours au centre spirituel Kipalu à Kikwit, une ville qui compte un million d'habitants.
Ce fut pour moi l'occasion de parler du sacerdoce ministériel. J'ai essayé de montrer le lien organique avec leur diocèse de ceux qui avaient été ordonnés et incardinés à Kikwit. Les récits que m'ont fait quelques-uns d'entre eux sur leurs conditions de vie et les multiples attentes de la population m'ont profondément édifié. Plusieurs curés ont, outre un centre où est construit le presbytère, quatre-vingts ou cent villages à visiter. L'itinérance (ou le service pastoral des différents villages) comprend le scénario suivant. Un laïc vient chercher le prêtre en moto. Les routes ne permettent pas souvent le passage d'une voiture. Déposé à la sacristie du lieu de culte du village, le prêtre se met à confesser et à écouter. Il passe la nuit à la sacristie. Le matin, il préside l'eucharistie, baptise, confirme (s'il a reçu la délégation de l'évêque), est témoin des mariages et repart vers un autre village. Il est nourri par les gens du village. Le prêtre qui m'a fait ce récit a été seul pendant plus de vingt ans. Depuis 2017, il est avec un autre prêtre récemment ordonné. Nous sommes loin de la situation actuelle du diocèse de Tournai.
Après la retraite, j'ai rencontré plusieurs communautés de vie consacrée : les Sœurs de Saint-André (Ramegnies-Chin), les Cisterciennes (trappistines) qui accueillent Marie-Christine Harpigny (dispensaire, équipe agricole, centre d'alphabétisation, etc.), les Salésiennes de la Visitation (Ath), les Sœurs de Marie au Kwango (dont trois membres vont venir dans le diocèse de Tournai). J'ai pu résider à Kinshasa chez les Pères de Scheut et les Capucins de la 5ème rue. Le dimanche 14 juillet, je présidais l'eucharistie à l'ambassade de l'Ordre de Malte. La veille au soir, l'archevêque de Kinshasa (diocèse de plus de douze millions d'habitants), Mgr Fridolin Ambongo Besungu, capucin, qui est en charge du diocèse depuis novembre 2018, et encore administrateur apostolique du diocèse de Bokungu-Ikela, m'avait invité à sa table avec quelques autres convives.
Le mardi 2 juillet 2019, j'ai pu parler et prendre un repas avec Olivier Fröhlich, qui avait été invité pour une intervention à l'assemblée des évêques de la République démocratique du Congo, du Burundi et du Rwanda (dont Jean-Pierre Badidike est le secrétaire) ainsi qu'à l'assemblée de la Conférence Nationale du Congo, durant la dernière semaine de juin 2019. Durant les premières semaines de juillet, Daniel Procureur était, lui aussi, en République démocratique du Congo.
C'est de cette manière que nous renforçons les liens qui nous unissent avec les prêtres venus d'ailleurs ainsi qu'avec leurs diocèses respectifs.
Jamais je n'aurais imaginé en 2003, année de ma nomination au siège de Tournai, que j'aurais, seize années plus tard, visité quatre fois le Congo et une fois le Cameroun.
+ Guy Harpigny,
Evêque de Tournai
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