


Dour : les 14 obiits de la chapelle de Cocars
Retrouvés dans la chapelle des Cocars de Dour par l'ASBL ARC-Dour, des obiits vont bientôt être envoyés à l'IRPA pour être restaurés.
Si le terme « obit » fait référence aux messes célébrées en mémoire d'un défunt, les « obiits » quant à eux sont des armoiries funéraires, souvent en forme de losange à fond uni noir ou blanc. Les 14 obiits retrouvés à Dour sont en bois.
« Juste au carrefour entre la ville de Dour, le village de Whéry et celui d'Elouges se trouve la chapelle de Cocars, qui fait partie du patrimoine de l'entité » explique Stephen Vincke, de l'ASBL ARC-Dour. « Il y a dix ans, cette chapelle tombant un peu en ruine, notre ASBL a racheté la chapelle et, à travers ce rachat, a permis sa restauration et son classement. Les obiits étaient placés dans la chapelle et commençaient tout doucement à se dégrader, l'un d'eux est même tombé. Comme ils sont placés sur la pointe, il s'est brisé. »
La décision est alors prise de retirer les obiits de la chapelle pour les mettre en sécurité, en espérant pouvoir un jour les replacer dans la chapelle rénovée.
Des armoiries et une crypte
Les obiits de la chapelle de Cocars appartiennent à de grandes familles locales, comme par exemple la famille Royer de Dour, à qui appartenait la chapelle. « Sous la chapelle, il y a une crypte. Cette crypte appartient toujours à la famille et ils y placent encore leurs défunts. Nous n'avons pas encore fait de contrôle, mais ces obiits marquent les décès dans la famille. Nous imaginons donc qu'il y a un lien entre cette crypte et le fait que dans la chapelle, de manière visible, il y ait cette mémoire. »
Une restauration bienvenue
De gauche à droite, avec chacun un obiit: Martine Coquelet, Stephen Vincke et Margaux Di Antonio.
©Pascal Tierce (La Province)
Les obiits sont datés d'entre 1794 pour le plus ancien et 1909 pour le plus récent. Placés sur les murs de la chapelle, ils n'étaient pas à l'abri de la poussière ou de la lumière. « L'air de rien, au bout de deux siècles – pour les plus anciens - ils sont dans un état presque irréprochable. Certains sont quand même très très passés mais ils restent récupérables. Tout est lisible dans le dessin. Bien sûr, ils sont vérolés, il y a des petits trous dans le bois, il y a un peu de sciure, il y a une couche de poussière... (...) Toute une série de choses qui font que, oui, aujourd'hui, il est grand temps à la fois de s'occuper de l'encadrement, de leur accrochage et puis surtout des peintures. »
La matière utilisée pour la fabrication de ces armoiries a évolué au cours du temps : les planches de chênes, plus robustes et plus lourdes, étaient utilisées pour les plus anciennes tandis que les panneaux de bois, plus légers, étaient utilisés pour les plus récentes. Ce sont ces dernières qui sont les plus abimées : « ce bois-là étant beaucoup plus fin, il a tendance à plus gondoler. Les planches de chêne étant beaucoup plus épaisses, elles n'ont pas bougé. »
C'est à l'IRPA que sera confiée la restauration de ces 14 obiits : « quand on a récupéré ces obiits de l'endroit où ils avaient été mis en sureté, nous avons été ravis de voir qu'ils n'avaient pas pris l'humidité (...) Evidemment, nous n'avons ni les compétences ni les moyens de rénover cela nous-mêmes. J'ai tout de suite téléphoné au service compétent qui m'a dit de ne toucher à rien. Ici, nous sommes passionnés par le patrimoine mais nous ne sommes pas des experts ou des historiens ».
Dans les six mois, une réunion est prévue entre l'ASBL ARC-Dour, un représentant de la commune de Dour, les services de la région et l'IRPA pour vérifier que le patrimoine est bien ancien et s'il vaut la peine de le remettre à neuf. « Dans ce cas, il y aura une demande de subsides pour pouvoir non seulement les rénover mais aussi les raccrocher dans la chapelle qui a été classée et rénovée mais qui est vide. »
Marie Lebailly
- Pour en savoir plus sur ces obiits et sur la chapelle des Cocars, rendez-vous le 15 mars à 13h10 sur 1RCF dans l'émission « Près de chez vous – Hainaut ».
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Créé parDiocèse de Tournai