Ce trimestriel papier publié depuis 60 ans par la « Commission régionale missionnaire » (COREMI) change de support mais son but reste d'être un « passeur » entre les Eglises d'ici et d'ailleurs.

C'est un cap important que la revue « Le Pont » vient de franchir en passant au format électronique. Dans son numéro de décembre dernier, l'équipe de la COREMI explique que l'évolution des choses l'amène à mettre fin au trimestriel papier et aux rencontres pour s'orienter vers un bulletin électronique « afin de garder un œil ouvert sur le monde missionnaire extérieur ».

Un échange de dynamismes

Ses responsables jettent un regard en arrière : « En 1958, quelques militants missionnaires décident d'intensifier la solidarité régionale avec les jeunes Églises. Cette solidarité aurait un double objectif: mieux connaître ce qui se fait là-bas et en retour redynamiser la pastorale à Charleroi. Profiter du dynamisme des Jeunes Églises pour nous redynamiser ici. En effet, à cette époque il y avait plus de 120 prêtres, religieuses, religieux laïcs issus de la région répartis dans le monde. Ils décident alors de créer un groupe appelé COREMI: Commission-Régionale-Missionnaire. L'objectif était de garder un lien avec les Missionnaires, les soutenir par la prière, la nourriture spirituelle, (...) établir un contact entre eux, les familles, les paroisses, les amis. Un bulletin de liaison édité quatre fois par an vit le jour: Le Pont. » (...)

D'autres groupes prennent la relève

Messe africaine à Charleroi (2018)

« Tout doucement, non seulement le nombre de missionnaires carolos à l'étranger s'est réduit comme peau de chagrin, mais le nombre d'acteur(rice)s pastoraux venus d'ailleurs a augmenté, ainsi que les chrétiens d'origine étrangère. C'est ainsi que l'objectif de Coremi a commencé à évoluer afin de s'orienter vers ce nouveau public en vue d'une meilleure intégration. Aujourd'hui, malgré la présence de quelques acteur(trice)s venus d'ailleurs, le groupe porteur de COREMI prend de l'âge et surtout, il constate que plusieurs de ses objectifs sont relayés sous d'autres formes par d'autres groupes. De plus, dans le diocèse, les « Refondations » des paroisses font naître d'autres initiatives qui ont un avenir plus adapté. «

Les nouveaux visages de la mission

« Mais surtout, aujourd'hui, la mission a changé de visage, à l'image de la société elle-même. C'est l'heure de la mondialisation, des échanges commerciaux ou culturels intercontinentaux mais aussi des flux migratoires de personnes fuyant la guerre, la dictature, la persécution, la faim. Les populations se mélangent. Les races, les cultures, les modes de vie, les croyances s'entrecroisent, s'entrechoquent. Les nouveaux arrivants sont décontenancés. Ces chrétiens d'Europe qui, avec enthousiasme, sont allés leur porter la foi, ils ne les retrouvent pas ou peu dans nos églises. C'est dans ce monde profondément diversifié, bouleversé que la mission vit aujourd'hui. C'est là que sont semées les graines de vie nouvelle, que s'élaborent les projets du vivre ensemble dans la reconnaissance mutuelle, le dialogue, le partage pour construire une société riche de sa multiplicité. Comment sont accueillis, dans notre Eglise de Tournai, ceux qui viennent d'ailleurs ? Certains sont là depuis longtemps, d'autres viennent d'arriver. Charleroi compte plus de cent nationalités ! Aujourd'hui, plus que jamais, l'Eglise leur porte une attention particulière. Au niveau du diocèse, le service des migrants travaille activement. Beaucoup de choses sont organisées pour faciliter l'intégration des nouveaux arrivants et établir un dialogue avec les cultures. (...)

Des ouvertures à la dimension universelle

« Localement des initiatives existent. La maison africaine à Fleurus facilite les contacts ou l'installation d'un premier logement. (...) Un service juridique accompagne les premières démarches administratives. Depuis plus de dix ans, la « messe aux couleurs africaines », aujourd'hui « messe interculturelle » est célébrée chaque dimanche soir à l'église Saint-Antoine à Charleroi Ville Basse. (...) Occasion d'ouverture à la dimension universelle de la prière liturgique. Chaque année, une messe rassemble dans la région de Charleroi les chrétiens des diverses nationalités. Prières et chants s'expriment dans toutes les langues. (...)

Après avoir expliqué ainsi l'évolution de la situation et les décisions prises, l'équipe conclut : « Nous en profitons pour vous remercier, vous toutes et tous qui avez participé régulièrement ou ponctuellement aux réunions, ainsi qu'aux lecteurs du Pont qui nous avez régulièrement encouragés. Nous n'oublions évidemment pas celles et ceux qui régulièrement nous ont envoyé une somme afin de pouvoir « nourrir » nos missionnaires en leur faisant parvenir de la lecture et en même temps pour couvrir les frais occasionnés par la revue. »

On peut télécharger la revue en cliquant sur https://www.pastorale-charleroi.be/infos.pdf ou sur le lien ci-dessous.

Le Pont (avril 2020) - PDF

La communauté africaine est bien présente à Charleroi