Après les régions pastorales de Tournai, du Centre-Soignies, de Thudinie et d'Ath, c'est maintenant au tour de Charleroi de se lancer dans une démarche de Refondation. Les UP de Courcelles et ND de Fatima (Farciennes-Châtelineau) ont ouvert la voie en 2014-2015, tandis que celle de Gosselies vivra le processus un peu plus tard. Ce sont donc neuf Unités pastorales carolos qui ont pris le train du renouveau ce samedi 16 septembre lors de l'assemblée de lancement, à Dampremy. L'occasion de faire connaissance entre UP, d'échanger quelques idées, mais aussi d'engranger pistes, conseils et encouragements.

(Photo Eddy Vanopdenbosch)

Suite au synode diocésain qui s'est tenu de 2011 à 2013, et aux décrets qu'en a tirés l'Évêque Mgr Guy Harpigny, les 49 Unités pastorales du Diocèse de Tournai sont amenées tour à tour à prendre le chemin de la Refondation : se questionner sur son propre fonctionnement, imaginer de nouveaux chemins pour l'avenir, rêver demain autrement. Il n'est pas ici uniquement question de réorganisation, logistique, matérielle, administrative, mais bien d'une façon de faire Église, avec une vision qui dépasse le clocher à l'ombre duquel on vit, pour aller ensemble vers des « Paroisses nouvelles ».

Ce 16 septembre, une grande assemblée se tenait dans les locaux du Charleroi Espace Meeting Européen (le CEME), à Dampremy, pour lancer ce processus passionnant, source d'innovation, de rencontres, d'idées, mais parfois aussi d'inquiétudes ou de perplexité. Près de 300 membres des diverses UP s'étaient inscrits à l'événement organisé par l'Équipe Diocésaine d'Animation Pastorale pour mieux comprendre en quoi consiste la démarche et pour déjà poser les premières questions.

Sortir et « élargir sa tente »

Luc Lysy, doyen principal de la région de Charleroi, a d'abord transmis aux participants les pensées de Mgr Harpigny. Notre Évêque devait assister à ce moment important pour Charleroi, mais la tragique actualité mouscronnoise l'a conduit à présider les funérailles d'Alfred Gadenne en l'église de Luingne au même moment. Il ne manquera toutefois pas de venir rencontrer les UP en refondation dans les semaines ou mois à venir.

L'abbé Lysy a insisté sur la « tonalité » qui se dégage de tous les processus de refondation déjà vécus à travers le diocèse : « sortir », ne pas se replier sur soi dans un réflexe de survie ou de sauvegarde de ce qui existe aujourd'hui. Jean-Pierre Lorette, vicaire épiscopal et responsable de l'EDAP, a renchéri en revenant au cœur de l'Évangile : « Je suis venu pour que tous aient la Vie, la Vie en abondance ». Bien loin du repli sur soi, donc. Il cite de même le prophète Isaïe, qui nous exhorte : « Élargis ta tente »... élargissons nos horizons, faisons réellement communauté, pour être « un signe crédible de la présence de Dieu ».

Oser faire des choix

Même conviction pour Olivier Fröhlich, le Vicaire général. Il est essentiel de toujours se réinterroger sur notre fonctionnement paroissial, sans avoir peur. Ne pas se fixer sur des habitudes, oser faire des choix parmi nos multiples priorités, pour « adapter ses vêtements à la taille des communautés ». Et pour cela, comme le pape François vient de le souligner dans son discours aux nouveaux évêques, il s'agit de faire preuve de discernement et de réaliser la grâce du temps présent, « un remède à l'immobilisme, un antidote contre la rigidité ».

Le Vicaire général veut aussi donner des pistes aux Unités pastorales en refondation. Des attitudes peuvent nous aider à envisager le changement de manière optimiste. Il faut ainsi oser une présence qui ait du sens plutôt que de rêver à une impossible omniprésence. Garder un esprit de « mission » et non d'auto-préservation. Se vouloir proche des autres (et pas uniquement sur un plan géographique) plutôt que de centraliser, d'uniformiser. Remplacer le défaitisme ou la nostalgie de ce qui a été par l'espérance de ce qui sera. Ne pas continuer sur une voie « parce qu'on a toujours fait ainsi ». Bref, oser l'audace...

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