La nuit de Courcelles, voici 71 ans
Ce mardi 18 août 2015, un nouvel hommage a été rendu aux victimes de la « tuerie du Rognac », exécutées par les rexistes lors d’une expédition punitive.
Le temps était couvert sur Courcelles, ce mardi 18 août en fin d’après-midi à la rue des Martyrs. Comme si le ciel avait pris la couleur du deuil des 19 victimes de la « tuerie du Rognac », dont on commémorait le 71ème anniversaire. Mais le noir, le jaune et le rouge, eux, étaient bien présents : dans les nombreux drapeaux des associations patriotiques et aux fenêtres de plusieurs maisons, dont celle où les otages passèrent leur dernière nuit.
Chaque année, Charleroi et sa région se souviennent de ces 19 femmes et hommes arrachés brutalement à leur demeure dans la nuit du 17 au 18 août 1944. Les rexistes, ivres de fureur et voulant venger leur bourgmestre, assassiné le matin même, avaient décidé de frapper vite et fort. Emotion, 71 ans plus tard, de pénétrer dans la cave basse où ces otages passèrent leur dernière nuit avant d’être exécutés un à un sur la route. Emotion de s’arrêter, juste en face de la maison, pour se recueillir devant cette simple croix portant la mention « Pierre Harmignie, 18 août 1944 ». C’est là que fut traîné le cadavre du curé-doyen de Charleroi, mutilé par ses bourreaux.
Au monument érigé non loin de là, la bourgmestre de Courcelles, Caroline Taquin, a évoqué cette agression « lâche et odieuse », cette « nuit d’angoisse » vécue par les victimes de cette expédition punitive, ces femmes et ces hommes qui furent jetés au bord du chemin, anonymement. Et pourtant, a ajouté la bourgmestre, ils avaient un nom. Et de les citer un à un, pour qu’on ne les oublie pas…
La biographie du chanoine Harmignie, rédigée par Daniel Marchant, paraîtra le 24 octobre prochain. Plus d'infos sur www.diocese-tournai.be/harmignie