



Châtelet : deux équipes à l'écoute des plus démunis
Nourriture, vêtements, meubles... l'Entraide St-Vincent de Paul tient bon, malgré l'urgence. Et « El Maujone » garde aussi ses portes ouvertes pour les grands et les petits. Deux associations aidées cette année par Action Vivre Ensemble.
Tout à l'Est du Hainaut, proche de Charleroi mais contiguë à la province de Namur, l'entité de Châtelet (environ 38.000 habitants répartis sur les anciennes communes de Châtelet, Châtelineau et Bouffioux), est l'une des plus démunies de la région. « La sidérurgie et les charbonnages faisaient vivre les habitants », résume Stella Fernandez, assistant sociale à l'Entraide Saint-Vincent de Paul. « Aujourd'hui beaucoup de gens doivent subsister dans des situations précaires. Le taux de chômage approche des 20 % et les ménages peinent à boucler les fins de mois. »
Née en 1985 à l'initiative de personnes proches des paroisses, la St-Vincent de Paul était d'abord une association de fait avant de se muer en asbl. Et 35 ans plus tard son action est plus nécessaire que jamais... « Il y a ici beaucoup de familles monoparentales, ou des hommes seuls sans ressources, notamment parce qu'ils sortent de prison ou sont des illégaux. Bon nombre de gens sont peu qualifiés et c'est donc quasiment impossible pour eux de trouver du travail. Nous rencontrons ces personnes, nous les écoutons, nous faisons avec elles un état des lieux financiers, nous essayons de les orienter dans leurs choix ».
Colis alimentaires, épicerie sociale, magasins de vêtements et de meubles de seconde main... l'asbl ne « chôme » pas. C'est toute une équipe qui se met au service des plus démunis, avec une dizaine de personnes à temps plein, des emplois financés notamment par la St-Vincent de Paul nationale, des appels à projets (Fondation Roi Baudouin, Fondation Chimay), des « articles 60 »...
Mais il y a aussi une quinzaine de bénévoles. « Il y avait », doit-on hélas dire, car un certain nombre d'entre eux ne peuvent plus apporter leur aide, vu leur âge et la situation sanitaire. Il n'empêche : « On est toujours dans l'urgence, mais on tient bon », dit Stella Fernandez. Ainsi l'asbl est-elle restée ouverte en permanence, accueillant même les bénéficiaires d'autres associations qui ont dû suspendre leurs activités. « Les distributions de colis alimentaires se déroulaient deux matinées par semaine, et nous sommes passés à trois jours complets. »
« El Maujone » :
une maison pour tous
De la place de l'Hôtel de Ville, il n'y a qu'une rue à prendre et quelques minutes à pied pour arriver à « El Maujone ». Pourquoi ce nom ? Tout simplement parce qu'à Charleroi cela veut dire « maison ». Et le 62 rue du Mayeur est vraiment une maison, même si c'est un ancien magasin au rez-de-chaussée d'un immeuble à appartements. Ici adultes et enfants se sentent chez eux, ils peuvent venir parler, apprendre, jouer. « Nous existons depuis 1998 et sommes devenus une asbl en 2002 », dit Myriam Gandibleux. « Au fil du temps, nous avons été amenés à nous tourner vers des personnes venues de pays étrangers. C'est notamment par les enfants de l'école des devoirs que les parents sont arrivés ».
Natacha, elle-même venue d'Urkraine avec un diplôme d'institutrice primaire, a suivi en Belgique une formation d'éducatrice. Elle œuvre maintenant à l'école des devoirs et donne aux adultes des cours de français et de citoyenneté dans le cadre du parcours d'intégration des personnes venues de payer extérieurs. « J'ai des enfants syriens qui n'ont jamais été scolarisés. Certains ont l'âge d'être en 5e ou 6e primaire mais sont de niveau de 1ère année. Avant la guerre, ils vivaient à la campagne, dans la nature. Ici ils sont contraints de vivre dans de petits appartements vétustes, sans jardin. » Pour eux, nous organisons des stages de vacances, des sorties avec les parents. Ils découvrent des choses inconnues. »
Les parents, eux, sont souvent déboussolés, parfois pour des motifs tout à fait imprévus : un document à remplir pour la visite médicale, ou ne fût-ce qu'un papier pour le recyclage des piles usagées...
Hubert WATTIER
Bon à savoir
Grâce à la campagne de cet Avent 2020, les deux associations recevront un coup de pouce d'Action Vivre Ensemble :
• l'Entraide Saint-Vincent de Paul pour aménager un espace convivial destiné à améliorer le lien social ;
• « El Maujone » pour organiser des ateliers de soutien à la parentalité et mettre en place des activités socio-culturelles.
Entraide Saint-Vincent de Paul, place de l'Hôtel de Ville, 21 - 6200 Châtelet – 071 39 41 22 – entraide.chatelet-bouffioulx@skynet.be
« El Maujone », rue du Mayeur, 71 - 6200 Châtelet – 0477 56 08 57 – elmaujoneasbl@gmail.com
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Créé parDiocèse de Tournai