Pour la troisième année consécutive, la jeune procession en l'honneur de saint Vaast et de la Vierge Marie a parcouru les rues du village.

Saint-Vaast, village entre La Louvière et Binche, dans l'Unité Pastorale du Val d'Haine, n'avait plus connu de procession en l'honneur de celui à qui il doit son nom depuis bien longtemps. En 2019, suite à une demande des paroissiens, une procession a été relancée.

Une dévotion bien ancrée

« Il faut savoir que dans la région du Centre, où nous nous trouvons, il existe deux grandes communautés : la communauté sicilienne et la communauté polonaise », nous explique Jérome Vecchio, président de la Fabrique d'Eglise. « Bien souvent, nos paroissiens les plus anciens nous disaient qu'ils sont heureux d'avoir les carnavals, mais que cela reste malgré tout une fête païenne. Ils nous demandaient pourquoi ne pas relancer une procession comme on vit encore aujourd'hui dans le sud de l'Europe ou en Pologne. Au sein de la Fabrique, nous l'avons proposé à notre curé, qui a immédiatement accepté. »

« Il y a aussi une forte dévotion à Marie, notamment auprès des anciens mineurs », ajoute Jérome Vecchio. Voilà pourquoi la procession est centrée à la fois sur saint Vaast et sur la Vierge Marie. Le buste de saint Vaast qui est ainsi présenté aux paroissiens est très ancien et a été restauré récemment.

Fête profane et fête religieuse

La date de la procession n'est pas anodine : il s'agit du premier week-end de septembre, qui coïncide avec la ducasse de Saint-Vaast. « L'association des Gilles organise chaque année une petite ducasse et nous avons décidé de participer avec eux aux festivités locales et de jumeler les deux : une fête un peu païenne organisée par les associations des Gilles et une fête catholique organisée par la paroisse ».

La procession fait le tour des chapelles du village, comme le décrit M. Vecchio: « Nous avons la chance d'avoir une chapelle dans le haut de Saint-Vaast et une église Saint-Gaston (Saint-Vaast, en picard, ndla) dans le Saint-Vaast historique. Nous démarrons du haut, puis le parcours s'arrête dans le cimetière où se trouve une petite chapelle. Cela permet également à tous nos membres de se recueillir auprès de leurs défunts. Il est important de faire entrer la Vierge et saint Vaast auprès des tombes de nos défunts, parce qu'il y a une communion extraordinaire entre la procession et les âmes de nos proches. Nous poursuivons ensuite jusqu'à une toute petite chapelle de coin de rue, où se trouve une statue de vierge flamande, Onze-Lieve-Vrouw. Les flamands étaient très nombreux aussi à Saint-Vaast lors de la période du charbonnage. Il n'y en a plus aujourd'hui, mais il existe toujours une société folklorique qui s'appelle « Les Flamands », en hommage à nos compatriotes qui vivaient dans la région. Nous terminons ensuite notre procession dans l'église Saint-Gaston de Saint-Vaast ».

Dès la première édition, de nombreux groupes ont accompagné la procession. Bien que la publicité autour de ce nouvel événement n'ait pas été importante, une centaine de personnes ont participé au cortège. L'année suivante, malgré la pandémie, ce nombre avait doublé. La procession est ouverte par des chevaux venant d'un haras de Trivières. Parmi les groupes se trouvent les sociétés de Gilles et une fanfare composée d'une vingtaine de musiciens.

Marie Lebailly