Portrait d’un homme engagé
Adolescent, Claudio Marini était déjà investi dans la JOC (Jeunesse ouvrière chrétienne), à Roux. C'est là qu'il a notamment découvert de nombreuses techniques d'animation qui vont lui être fort utiles par la suite. Impliqué dans sa paroisse, sensible aux questions « existentielles », ouvert à de nouveaux horizons par ce qu'il a appris à la JOC, celui qui au départ se voyait professeur de français est séduit par un message et une Eglise proches des gens. C'est ainsi qu'il entame des études en sciences religieuses à l'ODER, à Charleroi, et choisit d'enseigner la religion.
Il restera parallèlement engagé dans une maison de jeunes de Roux, jusqu'à ce qu'on lui propose de poursuivre le même genre de travail de fond, cette fois non plus avec des ados mais avec des adultes très fragilisés. « C'est ainsi qu'on a créé 'La Rochelle'. On s'est vraiment reposé sur toute la démarche qui avait eu lieu dans le diocèse ; grâce à la charte, on est allé frapper à la porte de la fabrique d'église et de l'asbl paroissiale en disant 'L'évêque nous invite à lutter contre la pauvreté avec les pauvres, qu'est-ce qu'on va faire à Roux ?' Il y avait un ancien hôtel qui était libre, ils ont accepté et c'est là qu'on a installé 'La Rochelle'. »
Après avoir restauré la maison et trouvé les premiers fonds, l'expérience démarre, petitement, pour prendre de l'ampleur au fil du temps. « J'ai beaucoup plus appris au contact des personnes en fragilité que je ne leur ai apporté. C'est vraiment une école de vie. Rencontrer des gens qui luttent tous les jours, qui développent des énergies folles pour s'en sortir, qui font preuve de créativité car ils sont toujours plongés dans la misère et arrivent souvent à sortir un peu la tête de l'eau, cela montre qu'ils ont des capacités mais que rien n'est fait pour qu'ils les révèlent. »
Tous les jours depuis plusieurs décennies, Claudio Marini se retrouve confronté à l'humain, à des situations douloureuses, compliquées. Comment poursuivre la route et résister face à tant de détresses ? « Mon truc, c'est de croire en la capacité des personnes. Pour moi, rien n'est jamais perdu. Il y a une chanson qui dit 'Ça va, ça vient', une autre qui disait 'Il y a des hauts, il y a des bas' : je pense que toutes les personnes que nous rencontrons ont un parcours de vie que je considère exceptionnel car quand elles arrivent dans la maison, elles ont tenté plein de choses pour ne pas rester dans la misère. La première chose à laquelle je crois, c'est de dire 'Toi, malgré tous ces échecs, je te fais une confiance inconditionnelle, tu as des capacités et on va les découvrir ensemble. »
Une philosophie que Claudio Marini vit à 'La Rochelle' mais aussi avec ses élèves...
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Créé parDiocese de Tournai