Wasmuël : des fresques sortent de l’ombre
A l'église de Wasmuël, les représentations des quatre Evangélistes avaient été recouvertes par du gryproc et du mortier. Quarante ans plus tard, elles ont été dégagées. Leur restauration est à l'étude.
C'est l'histoire, banale en somme, d'une époque iconoclaste sans le savoir... Cette période où l'on a voulu « dépoussiérer » les églises en jetant aux orties beaucoup d'ornements jugés superflus.
A Wasmüel, dans l'unité pastorale de Quaregnon, le méfait a été commis en 1980 à l'église Sainte-Vierge. Et l'historien Jean-Marie Cauchies s'en souvient bien puisqu'il avait déjà une trentaine d'années à l'époque et fréquentait l'église : « Tout le fond du chœur était décoré d'une voûte céleste et le maître-autel était flanqué des figures des quatre évangélistes : Luc et Jean à gauche, Marc et Matthieu à droite. Il s'agissait de toiles peintes marouflées, c'est-à-dire collées sur le mur, avec une technique de fresques autour pour compléter la décoration. Le tout a été réalisé vers 1900. Leur auteur ? Inconnu. »
Cachez ces fresques...
Voici quarante ans, on a donc décidé de cacher ces fresques. Les parois ont alors été recouverts de plaques de gyproc fixées par un mortier adhérant directement au mur. Voici deux ans, Jean-Marie Cauchies, président de la fabrique d'église, et José Cupido, membre de l'équipe d'animation pastorale ont décidé de redonner vie aux quatre évangélistes. Une tâche difficile car le mortier a détérioré les peintures : une analyse effectuée récemment révèle bien des dommages, dont l'énumération est éloquente : « pertes de matière, fragilisation, fissures, soulèvements de la couche picturale, déchirures de la toile, dépôts de poussière, griffes,...»
Après dégagement, il s'avère que les quatre portraits sont bien là, mais dans un piètre état. Ce sont surtout Luc et Jean, à gauche du maître-autel, qui ont souffert. La comparaison avec les photos noir et blanc conservées par l'IRPA est éloquente : ils ont perdu la tête...
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© KIK-IRPA, Brussels (Belgium), cliché M094153 |
Non au faux vieux
Mais nos deux compères (Jean-Marie et José, pas Luc et Jean...) ne sont pas découragés pour autant. La fabrique d'église a établi un projet : au lieu de restaurer à l'identique (ce qui aurait fait « faux vieux »), il a été décidé de fixer les vestiges des originaux et de placer des copies en superposition.
Il faudra encore du temps et, on s'en doute, de l'argent pour que les évangélistes de Wasmuël retrouvent le sourire. Un compte mécénat pourrait être ouvert à la Fondation Roi Baudouin et un comité d'accompagnement pourrait être formé avec des fabriciens et d'autres personnes concernées.
Les années 1980 ont fait leurs ravages, mais la décennie 2020 devrait être celle de la renaissance...
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Créé parDiocèse de Tournai