Bon anniversaire, Monseigneur !
Le vendredi 13 avril 2018, notre évêque a fêté ses 70 ans. Nous avons saisi cette occasion pour lui proposer un petit entretien informel : retour dans le temps et réflexions sur l’actualité de l’Eglise en Hainaut avec Mgr Guy Harpigny.
Vous êtes né à Luttre, dans la région de Charleroi, aîné de quatre enfants. Quels souvenirs gardez-vous de votre jeunesse, de votre vie de famille ?
« Il y avait deux pôles : l’année scolaire se vivait à Luttre, dans la maison familiale – on a déménagé en 53, dans une maison que mes parents ont fait construire -, les vacances et les fêtes se vivaient en Flandre, jamais en Wallonie. Moi-même, comme j’étais l’aîné, j’ai été confié à mes grands-parents pendant plusieurs mois car les enfants se succédaient, donc j’ai fait une partie de l’école maternelle en Flandre. C’était tout simple, on n’avait pas de voiture, pas de téléphone, pas la télévision à l’époque, donc c’était des jeux dans le jardin. À l’école c’était 6 jours sur 7, jusqu’au samedi après-midi. Le dimanche, on allait à la messe dans une chapelle pas loin de la maison.
C’était une jeunesse très calme et on s’entendait bien. Il n’y a pas eu d’épreuves ou de blessures pendant cette période. On avait de bons voisins, et les enfants de toute la rue se connaissaient. À l’époque il y avait des prairies derrière la maison où tout le monde pouvait aller jouer. On faisait parfois de grandes promenades ; mon père nous conduisait dans les bois ou bien le long du canal. Comme mes grands-parents paternels habitaient à Pont-à-Celles, on allait aussi chez eux à pied, et en hiver on revenait en train, car le dimanche soir il faisait noir et trop froid. Il y avait encore une locomotive, il fallait monter très haut dans les compartiments !
On a eu un nouveau curé en 1957, quand j’avais 9 ans, et il a mis sur pied un nouveau patro. J’y suis allé à partir de ce moment-là. »
Vous rappelez-vous de la naissance de votre vocation ? Comment vous êtes-vous senti appelé à une mission au service de l’Eglise ?
« Oh c’est très long, ça… On était une famille catholique, on allait à la messe le dimanche, tout le monde était baptisé. À l’école primaire, je n’étais pas particulièrement brillant, j’étais 3e ou 4e, il y avait des gens plus malins que moi, mais je réussissais. La vocation est arrivée plus tard, quand j’étais à l’école secondaire. Mes parents m’ont envoyé à Nivelles au Collège Sainte-Gertrude, comme externe, en latin-grec. Et là j’ai eu énormément de chance, j’ai eu de bons professeurs au début. À l’époque c’était encore 9h de latin par semaine, et pour moi je ne vais pas dire que c’était facile, mais c’était sans peine. En 2e secondaire j’ai commencé le grec et ça allait aussi.
En 1ère année, il fallait aller trois fois par semaine à la messe, on avait une carte. Ensuite c’était libre, mais je suis allé jusqu’en rhéto, quand c’était possible. J’ai toujours été porté sur le religieux, si on peut dire. Le week-end j’avais le patro. On m’a fait passer des examens pour être dirigeant mais j’étais beaucoup trop jeune, j’avais 15 ans. J’ai tout réussi mais on m’a dit ‘vous êtes beaucoup trop jeune, vous ne pouvez pas commencer’. Je l’ai fait quand même et c’est ainsi que je suis allé en pèlerinage à Florence, Rome et Assise, et là on a été initié autrement à la foi que par les cours de religion.
Le collège organisait aussi des vacances au mois d’août en Autriche. J’y suis allé deux ans, et ensuite j’y suis retourné trois fois comme cuistot. Et là on discutait beaucoup entre gens de mon âge sur notre avenir. En 4e, on a commencé à faire des retraites de 4 jours, je suis allé à Chimay, à Bruges et puis à Saint-Denis. C’est en 5e que j’ai décidé de devenir prêtre. Le curé de Pont-à-Celles avait demandé à mes parents si je pouvais être acolyte, c’est là que j’ai été initié à la Semaine sainte ‘nouvelle formule’, puisqu’on était dans les années conciliaires. On avait des veillées pascales qui se tenaient quand il faisait noir…
J’ai aussi eu beaucoup de chance, parce que dès que j’ai pu lire, vers 6-7 ans, j’ai commencé à emprunter des livres à la bibliothèque communale de Luttre et le responsable me choisissait des livres car je n’y connaissais rien. J’ai toujours beaucoup lu, je me suis intéressé à beaucoup de choses.
Quand j’ai décidé de devenir prêtre, ce qui était le plus périlleux pour moi, c’était de savoir comment le dire à mes parents. Je l’ai dit en rhéto, après la retraite. Ils étaient d’accord et on a commencé les formalités pour entrer au séminaire. »
Comment se sont passés vos débuts comme séminariste ?
« L’inscription au séminaire a été vraiment très étonnante. Je suis très attentif, depuis que je suis évêque, à ce qu’on accueille bien les candidats. Des voisins m’avaient conseillé de me présenter à Bonne-Espérance. J’ai donc pris rendez-vous, j’ai rencontré le président, à qui j’ai indiqué mon projet d’entrer à Louvain. Il m’a répondu ‘Pas du tout, on y perd la foi, à Louvain’. Donc je suis entré à Bonne-Espérance.
On commençait par une retraite à Mesvin. On était 15, et on avait deux guides, un qui nous apprenait à prier, l’autre qui nous apprenait le règlement. Et là je me suis rendu compte que je vivais huit siècles en arrière, ça ne correspondait absolument pas à ce que j’avais eu au collège. Il fallait se taire à partir du moment où on posait le pied sur la première marche de l’escalier allant au premier, on ne pouvait pas dépasser un certain périmètre à Bonne-Espérance,… Pendant cette retraite, on a eu deux douches, à Mons. On allait à pied de Mesvin et puis on revenait. Les repas se prenaient en silence. Enfin c’était un fameux choc, mais comme je voulais être prêtre, je me suis dit qu’il fallait le supporter.
En 67, on m’a dit que je ferais la philosophie à Namur, mais ensuite il y a eu des changements et finalement j’ai commencé la psychologie à Louvain. Ce furent deux années un peu mouvementées, on se demandait si on allait continuer la licence. On a obtenu un entretien avec l’évêque, on a discuté avec lui et il nous a dit de venir à Tournai. »
C’est ensuite un parcours de formations et d’expériences bien fourni : un séjour d’un mois comme Compagnon Bâtisseur en Algérie qui vous incite à vous intéresser à l’islam, des cours d’arabe et d’histoire des religions, votre ordination comme diacre puis comme prêtre en 1973, un an passé au Caire avec un détour par le Liban pour compléter votre thèse de doctorat en théologie de l’UCL, des cours suivis à Paris, votre service militaire, des charges de cours au séminaire mais aussi à Lille et Charleroi, impossible de tout citer… Et puis, en 1997, vous êtes nommé doyen de Mons.
« L’évêque m’a appelé d’urgence, un vendredi. C’était pour m’annoncer que j’allais à Mons. J’étais engagé dans beaucoup de choses. Quand je suis devenu doyen, j’ai arrêté de donner des cours car cela demande beaucoup de préparation. J’ai eu beaucoup de chance à Mons car on m’attendait. Celui qui m’a le plus aidé, c’est le président de la Procession d’alors, Jacques Hainaut, qui m’a fait découvrir tout le monde montois, le monde non catholique. La Province, le bourgmestre, les échevins, le monde des entreprises, le milieu judiciaire. Je me suis très bien entendu avec la Ville, et j’ai beaucoup appris.
En janvier 98, j’étais ici à l’évêché pour une réunion du Conseil épiscopal et des doyens principaux, et l’évêque m’a dit ‘La prochaine messe chrismale c’est chez toi et tu invites tous les confirmands du diocèse’. Je savais ce que c’était la messe chrismale, une messe où il n’y avait personne. J’ai fait avec les gens de Mons l’accueil des confirmands, il pleuvait à seaux, les gens étaient trempés… et on était 1200. L’évêque était enchanté.
Puis il y a eu l’année du Jubilé, il fallait faire quelque chose de spécial par région. J’ai demandé à Paul Scolas de faire quelque chose pour Mons et c’était ‘Renaissance’. Cela a bien marché, beaucoup de gens se sont mis en route. On savait donc qu’au niveau pastoral j’étais en mesure de fédérer. »
En mai 2003, le pape Jean-Paul II vous nomme évêque de Tournai. Comment avez-vous appris cette nouvelle ? Qu’en avez-vous pensé ?
« C’est toujours une surprise, franchement je ne m’y attendais pas. Je n’étais pas membre du Conseil de l’évêque… J’ai eu des frayeurs. L’évêque est mort le 4 octobre. J’étais aux funérailles. Ce jour-là, le secrétaire de la Conférence épiscopale me dit ‘Le cardinal te nomme dans la commission doctrinale’. Le secrétaire me connaissait parce que j’étais dans l’œcuménisme au niveau national depuis 85. Un peu plus tard, le secrétaire du nonce m’a appelé pour participer à un repas à la nonciature. C’était pour me tester, c’était sur l’islam, avec d’autres spécialistes. À la fin du repas, le nonce me demande si je suis bilingue, j’ai dit oui.
Le nonce m’a appelé le jour de l’incendie des Mésanges, à Mons, en me demandant si une déclaration du Saint Père serait bienvenue pour Mons. On a donc eu la déclaration de Jean-Paul II ; j’ai averti Elio Di Rupo tout de suite.
Le 19 mai, on a essayé de m’appeler au bureau et on voulait absolument m’avoir ce jour-là. J’ai regardé le numéro de téléphone, vérifié dans mon annuaire, c’était la nonciature. Alors on m’a téléphoné un peu après sur mon gsm en me disant que le nonce m’attendait le jour-même à 15h. J’avais déjà quelque chose de planifié… ‘Le nonce vous attend à 15h’. Je suis donc arrivé pour 15h, là j’avais quand même fameusement peur. Le nonce était très gentil, m’a proposé du café. Il m’a demandé ‘Votre santé va bien ?’… ‘Et votre pastorale ?’ J’ai dit ‘oui, je pense’. ‘Et bien alors, la vigne sera plus grande’, me dit le nonce. Qu’est-ce que je devais comprendre ? ‘Vous êtes nommé évêque de Tournai.’ J’ai dit que j’allais réfléchir et donner ma réponse, mais il ne m’a pas laissé le choix : ‘Non, non, non, vous devez dire oui’. Cela a pris une demi-heure, il essayait de me convaincre. Finalement j’ai dit oui. ‘Bon, quelle est votre devise ?’ Je n’en savais rien. ‘Quand est-ce qu’on le dit ?’ Et cela a été annoncé officiellement le 22 mai, lors d’une conférence de presse à Bruxelles. »
Être évêque au quotidien, qu’est-ce que cela représente, pour vous ?
« C’est évidemment un fameux changement… Au niveau pratique, on a arrangé l’appartement puisque mon prédécesseur ne logeait pas à l’évêché.
Pour l’emploi du temps, j’essaie comme je le fais depuis que je suis prêtre d’aller voir ma famille une fois par semaine, le week-end. Comme doyen c’était possible, comme professeur du séminaire aussi. Comme évêque, parfois je ne sais pas le faire mais on se voit quand même très très régulièrement, donc j’ai encore une vie de famille.
Et puis j’ai arrêté d’encoder tout ce que je publie, donc tout s’arrête en 2003. J’ai terminé de faire des photos, quand je fais des voyages. C’est vraiment la vie la plus discrète possible quand je sors.
Je suis très peu maître de mon temps, j’ai beaucoup d’obligations. J’ai reçu beaucoup de consignes quand j’ai été nommé, on m’a appelé tout de suite à Rome pour faire l’état du diocèse, l’état de la Belgique et aussi ce qu’on attendait de moi. J’essaie de faire ce qu’on attend de moi, enfin à l’époque car il y a déjà eu deux papes depuis… On m’avait beaucoup demandé de parler publiquement, sur certains sujets difficiles pour la Belgique. Je devais dire la place de la religion dans la société, dans l’espace public. Je le fais très souvent, en étant très poli, sans attaquer les gens.
Ce qui m’a beaucoup intéressé au niveau pastoral, c’est l’initiation chrétienne des adultes, avec des retombées sur celle des enfants et des jeunes. J’ai la chance d’avoir de bons collaborateurs, pas seulement au conseil mais aussi dans les services.
Et ce qui m’a énormément interpellé, c’est l’avenir de l’Eglise dans la province de Hainaut, raison pour laquelle il y a eu le synode. On doit être ‘signe’. Je dois montrer que nous avons une mission et que ce n’est pas simplement une survie. Cela n’a pas toujours été compris, c’est pour cela que je vais recommencer à expliquer certaines choses fondamentales. Par exemple je me rends compte qu’on continue à faire une multitude de veillées pascales comme si on n’allait pas vers une seule veillée par unité pastorale. On multiplie tout comme avant alors qu’on est beaucoup moins nombreux… On me dit qu’il faut du temps pour que les mentalités changent, mais moi je n’ai pas 50 ans devant moi, il faut que l’on franchisse des étapes. »
Être à la tête de l’évêché, cela signifie aussi se retrouver confronté à beaucoup de problématiques administratives, à des dossiers liés au patrimoine et aux bâtiments, à devoir intervenir dans des décisions qui concernent des gens et des services,…
« Quand je suis arrivé en 2003, au niveau du fonctionnement de l’asbl évêché ou du palais épiscopal, comme l’évêque ne résidait pas à l’évêché, on avait un tout autre organigramme. Il a fallu m’accepter dans l’évêché. Ce qui a été compliqué, c’est de prendre quelqu’un qui soit responsable des finances et du personnel. Il y a eu quelques problèmes, il fallait quelqu’un pour surveiller les finances ; on a désigné un comité d’audit, qui a été d’une sévérité drastique, pour contrôler tous les comptes qui dépendaient de l’évêché. On est aujourd’hui encore engagés dans une opération où tout sera intégré à l’évêché.
Le deuxième gros dossier, c’est la cathédrale. Quand j’ai été nommé, elle était fermée. J’ai été voir le comité de chantier pour savoir si j’allais proposer que je sois ordonné à la cathédrale ou à Sainte-Waudru, à Mons. On m’a dit ‘Ah non, ça doit être à Tournai’. Il fallait donc faire des travaux et la cathédrale était en ordre pour mon ordination. Et puis après, on garde ouvert ou fermé ? Finalement, on a décidé que cela allait rester ouvert sauf pendant la période où il fallait couler du béton liquide sous la tour Brunin. Comme j’allais à la messe tous les dimanches, j’avais décidé de célébrer à la cathédrale, dans la chapelle du Saint-Esprit. Au début on était très peu nombreux, mais au fur et à mesure il y avait de plus en plus de monde donc on a décidé d’aller dans la partie romane.
En 2007, au mois de mai, j’ai été attaqué un soir par deux personnes dont je ne comprenais pas la langue. Finalement ils sont partis en m’enfermant dans ma chambre à coucher, en laissant mon portable et les clés en-dehors de la chambre. Après qu’on m’ait délivré, j’ai eu la visite de beaucoup de personnes pour m’encourager, et notamment Elio Di Rupo et le nonce apostolique. M. Di Rupo est venu le samedi, il m’a dit ‘Je vais te trouver des produits pour les yeux’, parce que j’étais tout bleu, on m’avait frappé à la tête et ouvert une partie de la jambe. Il m’a aussi dit qu’il allait faire en sorte qu’il y ait un système d’alarme, et c’est depuis sa venue qu’il y a une alarme. Et puis je lui ai dit ‘Qu’est-ce que je fais avec le bâtiment que tu vois par la fenêtre ?’ C’était la cathédrale. ‘Je la garde, je ne la garde pas ?’ Alors il a négocié avec la Région wallonne, et depuis lors il y a pour une période déterminée un crédit alloué par le Parlement de la Région pour subsidier la restauration de la cathédrale. Tant pour le bâtiment évêché, avec le système d’alarme, que pour la cathédrale, il y a eu un lien immédiat avec les gens responsables au niveau public. Cela m’a beaucoup aidé, au niveau de la réflexion, sur les relations qu’il faut avoir avec les pouvoirs publics, pas seulement pour bénéficier de subsides, mais aussi pour réfléchir à l’avenir du patrimoine et des bâtiments. »
Vous avez, au fil du temps, reçu énormément de missions et de responsabilités importantes pour la Conférence épiscopale de Belgique et qui dépassent donc le cadre du diocèse (comme la catéchèse et les cours de religion, l’œcuménisme, les relations avec les pouvoirs publics fédéraux, la pastorale pénitentiaire, le dialogue avec l’islam, et bien entendu les abus sexuels sur mineurs). Mais vous avez également lancé beaucoup de projets diocésains.
« En 2011, j’ai lancé un synode diocésain, dans lequel je me suis impliqué personnellement. J’ai été à toutes les sessions, j’ai participé à énormément de rencontres. Je suis très content de la manière dont ça s’est déroulé, beaucoup de gens ont accompagné cela sérieusement. Les catholiques sont moins nombreux, mais ils sont signe de quoi ? C’est sur cela qu’il fallait réfléchir, et cela a été fait. Il y a eu 3400 personnes dans les équipes synodales, on avait prévu quatre sessions mais finalement on en a ajouté une et on a retardé la clôture, il y a eu des décrets.
En 2018, je me dis ‘Au fond j’ai fait un synode pour quoi ?’. On continue à vivre comme avant 2011. On continue à penser qu’on va être financés éternellement. Il faut accepter qu’un jour l’Etat va dire ‘Maintenant ça suffit, vu le nombre de cultes que l’on a’. Il faut faire avec le nombre de gens que l’on a. Il faut avoir des idées pour l’impact social de l’Eglise catholique dans la société belge, arrêter de garder les choses pour soi. Quand est-ce qu’on va comprendre qu’on est dans une autre société ? Donc je dois reprendre cette question-là…
Il y a aussi eu un synode des jeunes, ils ont fait ce qu’ils ont pu. Maintenant il y a le synode des familles. On verra le 3 juin les décrets qui vont sortir. Là aussi, je me rends compte que beaucoup de gens ont baissé les bras…
Grâce à Jean-Pierre Lorette, on a eu Refondation. C’est loin d’être terminé. Certains pensaient que c’était Renaissance bis. Mais je le rappelle, on va vers une seule paroisse, pas quarante lieux de cultes. Et là je compte beaucoup sur l’Etat, la Région wallonne, en disant que l’ancien système est terminé. »
Terminons sur une touche un peu plus légère. C’est peut-être un peu indiscret, mais peut-on vous demander comment vous aimez passer vos vacances ?
« Je vais en vacances avec Michel Vinckier (ndlr : vicaire épiscopal que notre évêque connaît depuis le séminaire) depuis 1971, je crois. On a campé jusqu’en 1998. Les pays qu’on a visités, c’était la France, la Corse deux fois, parce j’ai été aumônier militaire là-bas et donc je connaissais un peu ; on a été à Rome deux fois, pendant tout un temps on a fait l’Espagne, l’Allemagne très souvent, et puis la Suède,…
À un certain moment, pour changer, nous sommes allés en Grèce. On campait toujours. En 97 on est allés en Allemagne de l’Est, qui était libérée depuis 89. Depuis 98, on va en Grèce chaque année, surtout dans les îles : la Crète, les Cyclades, Patmos,… On allait chez l’habitant, mais on ne restait pas à la même place, on bougeait. C’était moins cher que le camping, à l’époque.
En 2004, j’ai encore été chez l’habitant, et puis il y a eu la catastrophe de Ghislenghien, donc j’ai dû revenir, ça a été très compliqué de trouver un avion pour rentrer. J’avais loué une voiture jusqu’à la fin du séjour, je l’ai abandonnée sur le parking de l’aéroport en avertissant le propriétaire. Alors maintenant je vais à l’hôtel, pour pouvoir être averti en cas de problème. Je suis en lien chaque jour avec l’évêché.
Je fais aussi une retraite d’une semaine chaque année, en général je vais à Chimay, à Notre-Dame de Scourmont. Je vais ailleurs aussi, à Chevetogne, Orval… Là où je ne suis pas encore allé, c’est Maredsous. »
Cette année, votre anniversaire tombe donc un vendredi. Vendredi 13… qu’est-ce que cela vous évoque ?
« Ce n’est pas la première fois ! Mais je ne suis pas superstitieux. »