L’église Saint-Nicolas à Mons : les enjeux d’un 800e anniversaire

L’église Saint-Nicolas à Mons : les enjeux dun 800e anniversaire

C’est par une conférence de l’historien montois François De Vriendt que la paroisse Saint-Nicolas à Mons a ouvert les festivités du 8e centenaire de sa fondation. Ce dimanche 6 octobre 2024, une messe solennelle a été célébrée par l’abbé Jean-Pierre Lorette. Dans son homélie, il s’est lui aussi fait historien, tout en replaçant la paroisse dans un cadre plus large.

Vers les périphéries

En 1224, Mons connaît un boom démographique avec une urbanisation en dehors de l’enceinte comtale (enserrant à l’époque le sommet de la colline). Une nouvelle paroisse naît alors rue d’Havré, autour de la chapelle de l’hôpital Saint-Nicolas. C’est un prêtre de la paroisse Saint-Germain (la seule paroisse d’alors) qui en devient le premier curé.

Et l’abbé Lorette de souligner qu’à cette époque déjà, l’Église a ainsi été de sortie, vers les périphéries aujourd’hui chères au pape François. Et bien plus tard, fin du 19e siècle, c’est la démolition d’une autre enceinte qui a ouvert la paroisse Saint-Nicolas vers d’autres périphéries, les quartiers extra-muros.

Le célébrant se rappelle d’ailleurs que dans son enfance, il y avait deux vicaires qui résidaient dans les quartiers situés au-delà des boulevards. Aujourd’hui encore, la paroisse possède un second lieu de culte, la chapelle d’Épinlieu.

Et demain ?

Fêter un 800e anniversaire, c’est impressionnant, mais fêtera-t-on le 900e ? Et même : le 850e, voire le 825e ? La question est impertinente, le célébrant en convient, mais nous ne sommes plus dans le monde d’avant, où la paroisse se composait d’une population, d’un prêtre et d’un bâtiment-église.

Nous devons donc franchir de nouveaux remparts, en évitant la tentation du repli sur soi. C’est dire qu’il faut assumer la « plasticité » de la paroisse. C’est aujourd’hui au sein de l’Unité pastorale de Mons que nous devons faire Église, l’UP étant d’ailleurs destinée à devenir la paroisse de demain.

Mais si l’on peut estimer qu’une seule église suffirait aujourd’hui, il n’en reste pas moins que l’église Saint-Nicolas conserve une valeur inestimable.

À notre avis – et c’est nous qui parlons ici, pas l’abbé Lorette – on fêtera encore de nombreux anniversaires dans cette magnifique église…

Un glorieux enfant de la paroisse

Pour célébrer avec faste ce 8e siècle, la paroisse avait voulu mettre à l’honneur l’un de ses plus glorieux enfants, Roland de Lassus. Né ici à Mons, c’est ici, en l’église Saint-Nicolas qu’il révéla sa belle voix. Ses qualités vocales l’emmenèrent très jeune sur les routes d’Europe et en particulier à la cour des Ducs de Bavière.

L’ensemble « Mezza Voce » avait donc été invité à interpréter la messe « Doulce mémoire », composée par Roland de Lassus en 1568. L’ordinaire de la messe, c’est-à-dire le Kyrie, le Gloria, le Credo, le Sanctus et l’Agnus Dei a été ainsi donné par cet ensemble montois placé sous la direction d’Aldo Platteau.

La nombreuse assemblée qui avait rejoint l’église (malgré le semi-marathon !) a largement applaudi cette prestation vocale.

Deux concerts

Les prochaines étapes du 8e centenaire de la paroisse, ce sont les « Rendez-vous musicaux de Saint-Nicolas ».

Le dimanche 20 octobre à 16h, deux Vannetais, Jean-Pierre Maudet (orgue) et François Gouthé (bombarde) interpréteront notamment des chants populaires, folkloriques et religieux bretons.

Le dimanche 27 octobre à 16h, l’organiste gantois Paul de Mayer proposera des œuvres de Lemmens, Plum, Vierne…ainsi que des improvisations dans divers styles.

Entrée : 12 € (sur place) ou 10 € (en prévente) – 8 € pour les étudiants. Virement au compte BE21 3104 9821 2803 avant le 18 ou le 25 octobre.

Hubert Wattier

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