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Catholiques contre Rome au XIXe siècle
Au risque de l’Histoire
Jeudi 7 novembre à 20h35
Cette semaine, Au Risque de l’Histoire envisage une question qui pourrait paraître saugrenue: peut-on être catholique et infidèle à Rome? Pourtant, cette question s’est posé pour de nombreuses communautés au XIXe siècle, qui perdure jusqu’à nos jours. Ils sont dissidents, ils sont insatisfaits, ils sont rebelles. En 1801, ils n’acceptent pas la signature du concordat entre Napoléon et Pie VII; d’autres au contraire, estiment quelques années plus tard que l’Église n’est pas assez moderne; les derniers, quant à eux, refusent le dogme de l’infaillibilité pontificale. Mais qui sont ces catholiques malgré Rome au XIXe siècle? Quelle est leur importance? Et comment la hiérarchie juge-t-elle ces mouvements?
«Il y a une spécificité des ruptures avec l’autorité romaine au XIXe siècle, par exemple dans le cas de ce qu’on appelle la petite Église. Avec la réforme, on avait affaire à une rupture à la fois théologique, ecclésiologique et pastorale, le schisme est donc profond, radical. Alors qu’au XIXe siècle, les désaccords sont essentiellement ecclésiologiques, portant sur la place des évêques et bien sûr celle du pape. On a donc des ruptures en dépit d’une théologie et d’une pastorale parfois identique.» défend Alain Cabantous, Professeur émérite à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. «Il faut comprendre que la centralité romaine ne s’établit qu’en 1870! De sorte qu’il existe plusieurs groupes qui se sentent parfaitement catholiques tout en ayant pris une nette distance avec Rome. Le caractère schismatique de ces groupes est donc bien moins évident qu’on ne pourrait le penser avec les critères d’aujourd’hui.» rappelle Jean-Pierre Chantin, Chercheur au LARHA à Lyon.
Rediffusions: jeudi 07/11 à 1h20, vendredi 08/11 à 8h30, dimanche 10/11 à 16h, lundi 11/11 à 22h20, mardi 12/11 à 10h50, mercredi 13/11 à 12h20.
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Puisqu’il nous faut renaître – Les enfants piégés de l’Afrique
Documentaire récemment primé
Mercredi 6 novembre, 20h35, 52 min
La pratique de la traite selon laquelle «l’enfant est déplacé pour être exploité» s’est substituée au cours des vingt dernières années à la coutume des «vidomègon» ou les enfants étaient placés auprès d’un tiers (oncle ou tante) pour être éduqués, généralement en ville. Le phénomène est également répandu au Togo et au Nigeria voisins. Il permet à des familles pauvres d’espérer offrir la possibilité d’aller à l’école. En échange, les enfants accomplissent quelques taches agricoles ou ménagères. «Je connais des jeunes filles qui sont tombées chez des gens très corrects», assure Julienne, 16 ans. En Afrique de l’Ouest, c’est à partir des années 1990, au fil des sécheresses et des crises économiques, que le principe s’est dévoyé pour devenir une activité commerciale souvent œuvre de réseaux de trafiquants. Aurélien Petit a enquêté sur ces pratiques et le travail majeur qu’accomplissent les religieuses catholiques auprès des victimes, au centre Joséphine Bakhita à Lagos (Nigéria) et à Bohicon (Bénin) pour réintégrer ces femmes mais aussi pour sensibiliser les jeunes aux dangers de ce fléau. L’œuvre commune de ces deux communautés religieuses met l’accent sur la dignité de la femme car comme le dit Sr Rolande: «Éduquer une femme, c’est éduquer une Nation».
Ce film a reçu la distinction: Excellence, au WRPN Women’s International Film Festival 2024 (États-Unis) et le Prix du meilleur documentaire au Jesus Cine Fest 2024 (Argentine). Une coproduction KTO/BONOBO PRODUCTIONS 2023 – Réalisée par Aurélien Petit
Rediffusions: mercredi 06/11 à 0h40, jeudi 07/11 à 14h35, vendredi 08/11 à 22h20, samedi 09/11 à 10h50, dimanche 10/11 à 17h, lundi 11/11 à 8h30, mardi 12/11 à 16h