Le Te Deum, une occasion de célébrer la démocratie

Le Te Deum, une occasion de célébrer la démocratie

Depuis 1866, le 15 novembre est en Belgique «la fête du Roi». Et outre les cérémonies civiles –plus récentes elles– organisées chaque année, l’Église célèbre cette fête par le traditionnel Te Deum, qui rassemble des représentants de nombreuses fonctions de notre État de droit. À Mons, Mgr Harpigny a rappelé combien est précieuse la démocratie.

Le doyen de Mons-Borinage, l’abbé André Minet, étant retenu par d’autres obligations, c’est Mgr Guy Harpigny qui était ce 15 novembre 2024 à 10h en la collégiale Sainte-Waudru pour présider le Te Deum, tandis que des cérémonies similaires se déroulaient également dans de nombreux lieux un peu partout en Belgique. Le 100e évêque de Tournai a ainsi accueilli des hommes et des femmes issus du monde politique, de la magistrature, des forces armées ou encore des associations patriotiques pour célébrer le Roi, mais pas seulement.

«Nous avons beaucoup de chance de pouvoir résider dans une région du monde où on respecte l’État de droit. À quelques milliers de kilomètres d’ici, on constate la violation des frontières, le non-respect des droits humains et l’incarcération de multiples personnes en raison de leurs opinions politiques. La consolidation d’un État de droit est l’œuvre de tous les citoyens, dans le respect de la séparation des pouvoirs et dans l’investissement de chaque personne élue à qui sont confiés des responsabilités, des missions, des mandats.»

Un monde compliqué?

Mgr Harpigny a évoqué les récentes élections à tous les niveaux de pouvoir dans notre pays, les majorités qui se forment, le rôle d’information des médias. Il n’a pas hésité à étendre son regard au-delà de notre territoire pour s’inquiéter des situations dramatiques que traversent l’Europe orientale, le Moyen-Orient ou l’Afrique centrale ou pour pointer la réélection de Donald Trump à la tête des États-Unis. «L’opinion publique en Belgique donne un avis, exprime son désaccord. (…) L’État de droit est comme une garantie de la liberté d’expression.»

Alors devant les terribles conflits qui défigurent la terre, la crise environnementale et climatique, les (r)évolutions technologiques, on pourrait se sentir un peu perdus, dépassés par un monde devenu trop complexe. «Mais imaginons un monde simple, où les citoyens n’ont pas voix au chapitre, où les déplacements sont interdits, où les frontières sont fermées de manière arbitraire, où les transactions sont régulées uniquement par des groupes qui ne sont pas contrôlés par la Loi. Que dirions-nous? Qu’une des caractéristiques fondamentales de l’être humain, la liberté, est foulée aux pieds…»

Servir le bien de tous

Après avoir encore défendu le vivre-ensemble et le dialogue interconvictionnel, et invité chacun et chacune dans l’assemblée à se montrer lucide, solidaire, à être les «artisans d’un monde où règnent la justice et la paix», notre évêque a entonné le Te Deum. Aux côtés de l’organiste Benoit Lebeau, tout au fond et tout en haut de la collégiale, des choristes venus de différentes paroisses s’étaient rassemblés pour reprendre ce chant remontant aux premiers siècles de l’Église.

Le Roi Philippe eut ensuite la première place au cœur des intentions: «Qu’il soit un rassembleur à l’écoute de notre pays dans toute sa diversité». Mais les responsables du pays, aux niveaux politique, économique et social, n’ont pas été oubliés: «Que chacun s’acquitte de sa mission avec désintérêt, dans le souci de servir le bien de tous». Ni notre monde ébranlé par les conflits dont personne ne peut sortir gagnant: «Que se lèvent des artisans de paix capables d’ouvrir des chemins de dialogue et de conciliation».

Un chant pour le Roi et la Brabançonne ont encore résonné jusqu’aux impressionnantes voûtes de l’édifice. Pour venir clôturer une cérémonie dont les maîtres-mots étaient la concorde, l’accueil, le dialogue, la paix, l’union, l’espérance et la joie…

A.M.

Toutes les photos de la cérémonie sont à découvrir dans notre album

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