Ça déménage à Saint-André !

Ça déménage à Saint-André !

Un an avant de quitter définitivement les bâtiments de Ramegnies-Chin, les Sœurs de Saint-André ont tenu à ouvrir leurs portes pour un moment festif et de partage, les 17 et 18 mai.

Le soleil brillait dans le ciel et dans les cœurs dans les bâtiments de la congrégation des Sœurs de Saint-André lors de ces portes ouvertes exceptionnelles. Après un départ annoncé en 2020 puis avorté en raison notamment de la pandémie, le déménagement de la communauté vers d’autres cieux se profile à l’horizon 2026. D’ordinaire habités par les 9 dernières religieuses vivant encore à Ramegnies-Chin, les lieux grouillaient de monde venu saluer celles qui ont tant apporté à Tournai et à sa région. Pour certains, c’est la première fois qu’ils franchissaient les portes, bien qu’ils aient étudié à l’école attenante. Pour d’autres, c’était l’occasion de dire « au-revoir » à des lieux connus.

Le sourire aux lèvres, les habitantes, épaulées par de nombreuses consœurs venues de Bruxelles mais aussi de France et d’Angleterre, accueillaient leurs visiteurs et échangeaient avec eux les dernières nouvelles ou les souvenirs du passé. Chacun recevait un badge vierge pour indiquer ses noms, prénoms et lien avec la communauté. À la sortie, un panier permettait de les rassembler afin de laisser derrière soi un souvenir de son passage.

Un retour aux sources

Plusieurs activités étaient organisées dans les locaux. Ainsi, les nostalgiques pouvaient arpenter le très beau cloître en découvrant l’exposition de photos et les souvenirs de la communauté. Beaucoup d’entre eux échangeaient leurs souvenirs et anecdotes. Grâce à l’atelier « hier » proposé par trois dynamiques religieuses, les visiteurs pouvaient aussi survoler l’histoire de la congrégation au travers d’une petite saynète. Les férus d’histoire et d’archéologie, quant à eux, pouvaient approfondir la question par une visite du musée. Situé au sous-sol, il retrace près de 8 siècles de présence à Tournai, dont sept décennies à Ramegnies-Chin.

Dans l’atelier « Aujourd’hui », les visiteurs pouvaient en apprendre plus sur la congrégation actuelle. Forte d’une centaine de religieuses – dont une quarantaine présentes lors de ces portes ouvertes -, elles sont présentes dans plusieurs régions du monde : en France, en Angleterre, au Brésil, au Congo, en Corée…

Ceux qui voulaient laisser un message étaient les bienvenus au « Mur d’expression » installé dans le cloître. Pour ceux qui voulaient prier ou simplement réfléchir au calme, un espace d’intériorité était prévu dans la chapelle. Par contraste, les langues se déliaient autour d’une tasse de café et d’un morceau de gâteau dans le « Café-rencontre » installé au rez-de-chaussée. Il y en avait donc pour tous les goûts !

Et demain ?

Une question était évidemment sur toutes les lèvres : et maintenant ? Où vont se rendre les religieuses ? Que vont devenir les bâtiments ? C’est à ces interrogations – et à bien d’autres – que l’atelier « Demain » tentait de répondre.

Plusieurs religieuses, plus âgées, ont déjà quitté Ramegnies-Chin pour un home de pères Jésuites à Bruxelles. Pour les autres, c’est à Schaerbeek, dans un bâtiment tout neuf situé près de la gare, qu’elles se rendront l’an prochain. Un bâtiment qui se partagera entre les chambres des religieuses et des chambres d’accueil pour leurs consœurs de passage mais aussi pour des personnes souhaitant trouver à Bruxelles un logement temporaire avec un accueil spirituel : touristes, travailleurs de passage…

Les bâtiments de Ramegnies-Chin vont connaître également une nouvelle vie. Des logements et des services à la personne vont s’y implanter. La majorité du bois sera conservée tandis que quelques lotissements seront prévus dans une petite partie attenante à la rue. Il restera cependant à Tournai un petit peu de Saint-André, car leur petit musée va être hébergé au cœur de la ville, à proximité de l’église Saint-Piat, dans les caves d’un bâtiment acquis par la Fabrique d’église. Accompagnées par le Pôle muséal de l’Université de Liège, les religieuses sont au stade de la réflexion. Une consultation a d’ailleurs été ouverte pour que chacun puisse donner son avis sur l’avenir du musée.  

Une évolution constante

« Nous cherchons constamment à nous ajuster au réel : notre petit nombre et notre grande diversité, engagés au service de la vie qui nous entoure et qui nous appelle », écrit Sr Agnès dans la « Lettre de la Région Europe » des Amis de Saint-André. Pour cela, des changements et des déplacements sont donc nécessaire. « Une communauté qui n’évolue pas est condamnée à disparaître », résume Sr Christiane, de la communauté de Londres.

Toutes ces réflexions sur l’évolution de la Congrégation des sœurs de Saint-André en amènent une autre : quel avenir pour la Vie Consacrée en Belgique ? « À chaque époque, il y a eu des nouvelles formes de vie religieuse », explique Sr Christiane pendant l’atelier « Demain ». Et c’est encore le cas aujourd’hui. Des pistes sont déjà étudiées par plusieurs congrégations, comme des communautés mixtes (plusieurs congrégations vivant dans un même lieu) ou des habitats partagés avec des couples laïcs. Les Sœurs de Saint-André s’adaptent à l’époque et nous ne pouvons que leur souhaiter « Bonne route » !

Marie Lebailly

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