Un peu de Lourdes dans le diocèse de Tournai…
Pendant trois jours, des reliques de Bernadette Soubirous, la sainte de Lourdes, ont été accueillies dans la Basilique Notre-Dame de Bon-Secours. Chemin de croix, liturgie de l’eau et procession du reliquaire dans les rues avoisinantes ont ponctué un événement hors du commun.
Quelques cheveux et des fragments d’os, précieusement conservés dans un reliquaire étincelant. Ils sont arrivés vendredi 16 mai 2025 à Bonsecours, après un passage par Anvers et avant de poursuivre leur voyage à Beauraing puis à Liège. Depuis 2017, les reliques de sainte Bernadette voyagent ainsi à travers le monde pour se rapprocher de ceux qui ne peuvent pas vivre l’expérience d’un pèlerinage à Lourdes. Pour les habitués de la cité mariale, au cœur des Pyrénées, Bernadette Soubirous –cette jeune fille témoin de dix-huit apparitions mariales à la grotte de Massabielle entre le 11 février et le 16 juillet 1858– est une figure familière.
Alors l’accueillir dans notre diocèse était un moment important. Et la Basilique de Bon-Secours, impressionnant édifice néogothique déposé sur une butte à la frontière franco-belge, centre d’un pèlerinage marial qui débuta au Moyen Âge autour d’un vieux chêne, était un écrin particulièrement bien choisi.
Une vie simple
Menés par les abbés Yves Verfaillie (responsable pastoral des pèlerinages diocésains) et Philippe Daloze (recteur de la Basilique), une quarantaine de fidèles ont d’abord vécu un chemin de croix de Lourdes à l’intérieur-même de Notre-Dame de Bon-Secours. Une à une, l’assemblée fait halte devant les stations de la Passion du Christ. À chaque arrêt, le même rituel: une brève explication de la station, quelques mots sur la vie de Bernadette, un extrait d’Évangile, une prière, un chant.
C’est Mgr Guy Harpigny qui est venu présider l’eucharistie de ce jour d’accueil des reliques sur le territoire du diocèse de Tournai. Et dans son homélie, il insistera sur l’expérience faite par une jeune fille ordinaire, issue d’une famille de meuniers de Lourdes, au 19e siècle. «Nous sommes émerveillés aujourd’hui de l’expérience d’une personne toute simple; et ce qui est incroyable, c’est qu’elle ne s’en est jamais vantée. (…) Bernadette n’avait jamais pensé qu’elle verrait la Vierge Marie, qu’elle lui parlerait, qu’elle prierait avec elle. Malgré son expérience unique, elle n’a rien revendiqué, elle s’est laissé guider.»
Ne pas s’arrêter aux détails
L’évêque de Tournai invite l’assemblée à répondre avec la même humilité à l’appel de Dieu: «Nous recevons un appel, nous y répondons comme nous pouvons, le mieux possible. Vivons en correspondance avec le don qui nous est fait. Au fur et à mesure des étapes, l’âge, la maladie, les épreuves,… nous vivons en faisant confiance.»
Un peu plus tard, évoquant la nouvelle étape vécue par l’Église avec le départ du Pape François et l’élection de Léon XIV, Mgr Harpigny ne peut s’empêcher de s’amuser des analyses qui figurent parfois dans certains médias: «Ce sera un bon pape, il ne met pas de mocassins rouges mais des chaussures noires!» Et il nous invite à aller au-delà des apparences, des détails. Tout le monde est appelé à devenir saint, disait le défunt Souverain Pontife. Qui mettait aussi en garde contre les «pièges» de la sainteté, ainsi résumés par le 100e évêque de Tournai: «Ce n’est pas parce qu’on sait qu’on est sauvé et qu’on devient saint. Et être chrétien, ce n’est pas ‘faire des efforts’ jusqu’à ce que Dieu soit obligé de nous récompenser.»
Aller à la source
À Lourdes, l’eau est omniprésente. Et les pèlerins sont invités à la boire ou à s’y laver, une démarche qui a commencé juste après le 25 février 1858, le jour où la Vierge a indiqué à Bernadette l’endroit où creuser pour trouver la source. «Aller à la source, se laver, c’est aller au Père», explique l’abbé Verfaillie. Dans la Basilique Notre-Dame de Bon-Secours, le geste a été répété. De l’eau amenée de Lourdes a été versée dans une vasque et chacun a pu venir y tremper les doigts ou s’en laver le visage. Les prêtres présents et l’évêque se sont ensuite répartis un peu partout dans l’édifice pour permettre à celles et ceux qui le souhaitaient de vivre le sacrement de la réconciliation.
D’autres moments forts allaient encore se vivre le samedi et le dimanche avec notamment une conférence sur les apparitions mariales à Lourdes, un temps de vénération des reliques, une procession, une veillée de louange, un chapelet et une célébration d’envoi. Avant de laisser les reliques poursuivre leur périple dans notre pays et bien plus loin encore.
A. Michel
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