Cor Unum : s’indigner et espérer dans un monde qui bouscule
Le mardi 3 juin, à la Maison de Mesvin, la Famille Cor Unum était presque au complet (plus d’une vingtaine de prêtres et de laïcs de notre diocèse) pour vivre un de ses moments forts annuels, à savoir une journée de session autour d’un thème de société, dans l’esprit et l’idéal qui l’anime : « Suivre le Christ de plus près, dans une communion fraternelle, avec le désir de faire signe dans l’Église, là où nous sommes, de son amour passionné pour tous les hommes ».
Cette année, pour ce faire, nous avons fait appel à Renato Pinto, formateur au CEFOC, avec, comme thème, « S’indigner et espérer dans un monde qui bouscule ». Il y avait de quoi échanger… Ce que nous avons fait le matin, en trois groupes, chacun ayant l’occasion de livrer ce qui lui pèse sur le cœur. Une belle occasion de mieux se connaître et de faire écho à nouveau à tout ce qui fait malheureusement l’actualité (violences, injustices, conflits armés, déséquilibre Nord/Sud, indifférences, suprématie de l’argent, brouillage des balises morales…).
Renato nous aida, sans trop « planer » bien sûr, à prendre de la hauteur sur tout cela car nous sommes trop souvent le nez dans le guidon et dans la gestion de l’urgence. Ainsi, fit-il remarquer, la « fenêtre d’Overton » – c’est-à-dire l’information politiquement correcte – est de plus en plus ouverte sur la droite et nos motifs d’indignation ne sont plus forcément ceux de toute une société frileuse et qui réagit surtout à l’émotionnel. Elle « change le pansement plutôt que de penser le changement ». Ce fut une de ses clés d’interprétation.
Après un repas convivial mitonné par l’équipe de Monique et de Vincent, nous reprenions nos échanges en petits groupes autour, alors, de ce qui se fait et donne de l’enthousiasme et de l’espérance. Notre animateur, surfant sur ce qui avait été dit, fit appel ici à ce qui était cher à Mgr Cardijn et à la Jeunesse ouvrière chrétienne (qui fête son centenaire cette année !) : VOIR (et ici chercher la juste information, celle qui trop souvent néglige ce qui va (mieux) et dont le vocabulaire est régulièrement piégé); JUGER (avec ce temps de débat et de discernement incontournable pour une vraie démocratie); AGIR (avec le couple indispensable de l’action individuelle, – l’effet « papillon » et la richesse de l’accueil – et celle plus communautaire, politique, structurelle).
« Il faut retrouver », nous affirma-t-il, « du commun, du collectif, du politique ». À chacun maintenant de creuser ces grands débats de société, souvent fort complexes, avec des livres inspirants comme celui de Salomé Saqué « Résister » ou de Naomi Klein « Plan B pour la planète »
L’eucharistie finale fut l’occasion de rendre grâce au Seigneur pour le vécu et l’éclairage reçu cette journée et de Lui demander son aide et sa lumière pour devenir davantage des témoins crédibles de son Espérance dans ce monde qu’Il aime… Comme nous l’avons chanté durant cette célébration :
« Bâtir un avenir solidaire, creuser des sillons d’humanité….
Ouvrir des lieux de vie avec nos frères : c’est notre espérance partagé »
Près de Dieu nous puiserons notre espérance ; créateur Il est à l’œuvre à nos côtés….Grâce à lui, nous avançons dans la confiance, chaque jour est un défi à relever (L.Grzybowski)
Philippe Dumont
Pour la Famille Cor Unum
