Une année ouverte sur l’espérance
Ce 5 janvier 2025, Mgr Harpigny a présidé la célébration de l’ouverture solennelle de l’année jubilaire dans la Cathédrale de Tournai. Retour sur ce moment qui marque le début d’une année pas comme les autres.
Le temps en Belgique étant comme toujours imprévisible, c’est sous la pluie que les fidèles avaient gagné l’église Saint-Quentin de Tournai ce matin du dimanche de l’Épiphanie… pour immédiatement faire demi-tour et rejoindre la Cathédrale, les intempéries ayant obligé l’annulation du pèlerinage prévu depuis cette église. Heureusement, un plan B a été trouvé et c’est finalement dans le bras droit du transept qu’ils se sont réunis pour vivre la collectio (ou « rassemblement ») du Peuple de Dieu.
La célébration d’ouverture d’un Jubilé n’est en effet pas une célébration ordinaire. Le Dicastère pour l’Évangélisation a même publié pour l’occasion un document très complet reprenant les textes et les modalités pratiques. Les éléments n’étant pas favorables, c’est donc dans la Cathédrale qu’ont été vécus tous les moments forts du rite d’ouverture, du rassemblement au rite de la Mémoire du Baptême, en passant par la procession derrière la croix, depuis le transept jusqu’à la cuve baptismale située au fond de la nef.
Une tradition remontant à l’Ancien Testament
Comme l’a rappelé Mgr Harpigny dans son homélie, la célébration d’un Jubilé n’est pas inhérent à la tradition chrétienne car des jubilés étaient également fêtés dans l’Ancien Testament. C’était une année de grâce, durant laquelle il était de tradition de demander une remise de dettes. Dans les premiers temps de l’Église, des pèlerinages étaient organisés dans des lieux saints, en Terre Sainte ou en Asie Mineure. Interrompus par les conquêtes musulmanes, ces pèlerinages ont été alors redirigés vers de nouveaux lieux, comme Saint-Jacques-de-Compostelle.
« Et puis nous avons un pape, en 1300, qui propose une année jubilaire. C’était, comme dans l’Ancien Testament, prévu pour 50 ans. Et afin que chaque être humain chrétien puisse avoir au moins dans sa vie une année jubilaire, on a réduit le nombre, c’était une fois tous les 25 ans. Et récemment encore, on a ajouté des années jubilaires, par exemple pour les années 33, la Rédemption, la Mort du Christ sur la Croix. Et puis le pape actuel a décidé d’avoir une année de la Miséricorde. C’est à ce moment-là qu’on a eu, un peu partout dans les sanctuaires officiels, une Porte Sainte. »
Pas de Porte Sainte cette année en dehors de Rome, mais bien des églises jubilaires instaurées dans chaque diocèse pour permettre à ceux qui ne peuvent se rendre dans la Ville Éternelle de vivre pleinement le Jubilé en communauté. Il y en a onze pour le diocèse de Tournai, y compris la Cathédrale.
« Rendez compte de l’espérance qui est en vous »
Indiquant la bannière placée derrière lui sur l’estrade, Mgr Harpigny a souligné la citation inscrite au-dessus du logo du jubilé : « Soyez toujours prêts à rendre compte de l’espérance qui est en vous » (1 Pi 3, 15). « Essayez de montrer ce qui vous habite, ce qui vous fait vivre », lance-t-il. « Faites-le avec douceur, inutile d’insister, de taper sur la table, mais faites-le. »
À la question « Que faut-il faire de spécial en cette année jubilaire ? », notre évêque répond : « Rien. Vivons de notre baptême. Soyons attentifs à ce qui sera proposé. Il y a dans Église de Tournai toute une série de sanctuaires où on peut aller prier. Il y a aussi l’invitation à participer à un pèlerinage diocésain au mois de septembre à Rome. Et il y a encore bien d’autres choses qui seront proposées. »
Marie Lebailly