Dimanche in albis: bienvenue… et au revoir

Dimanche in albis: bienvenue… et au revoir

La célébration du deuxième dimanche de Pâques, qui rassemble habituellement les baptisés de la Veillée pascale, avait une saveur particulière en ce mois d’avril 2025. Car c’était aussi un temps d’hommage et d’au revoir au Pape François, parti quelques jours plus tôt…

Alors qu’ils ont reçu les sacrements de l’initiation chrétienne au cours de la Veillée pascale, les «néophytes» sont invités une semaine plus tard à se rassembler autour de leur évêque pour le dimanche «in Albis», référence au blanc immaculé de l’écharpe qu’ils portent autour du cou et qui marque leur statut de tout nouveaux chrétiens. Ils étaient ainsi une petite trentaine à avoir rejoint la Cathédrale de Tournai, assis les uns à côté des autres aux premières rangées de l’assemblée pour ce nouveau moment fort de leur parcours.

Mais près de l’autel trônait une photo de François, quelques bougies éclairant son sourire légendaire et un bandeau noir nous rappelant que l’Église était orpheline de son guide spirituel depuis le 21 avril à 7h35. Après la messe nationale d’hommage qui s’est tenue à la Basilique de Koekelberg, chaque diocèse a ainsi organisé des célébrations pour dire merci et À-Dieu à ce pape peu ordinaire.

Dans son homélie, Mgr Guy Harpigny a retracé les grandes lignes du pontificat de François. Avec la volonté de réformer la curie romaine, la nomination de laïcs et de femmes à des postes importants, la chasse aux comportements financiers suspects de l’institution vaticane, la lutte contre les abus sexuels,…

Un infatigable faiseur de paix

Le pape François, ce sont aussi douze années d’un pontificat émaillé d’exhortations apostoliques, d’encycliques et de synodes, offerts comme autant de clés de lecture de son ministère. De La Joie de l’Évangile à Dilexit Nos, en passant bien sûr par Laudato Si’ et Fratelli tutti, du synode sur la famille à celui sur la synodalité, il nous a parlé d’élan missionnaire, de périphéries existentielles, d’une évangélisation aux dimensions sociales, d’une ouverture aux familles dans leurs configurations changeantes. «Il n’a cessé de nous inviter à pardonner, à réconcilier, à faire la paix», a souligné Mgr Harpigny. «Lors de sa visite pastorale en Belgique, il nous a donné trois mots: évangélisation, joie et miséricorde. Nous retrouvons ce qu’il n’a cessé de nous dire pendant 12 ans!»

Avec la disparition de «papa Francesco» viennent aussi les questions et les incertitudes sur le chemin qui sera emprunté par son successeur. Est-ce qu’il sera «progressiste» ou «conservateur»? «Les journalistes belges ont pour référence le PS et le MR et essaient de classer un pape selon ces critères», s’est amusé l’évêque de Tournai. «Mais le pape n’est pas belge. Alors quand il y aura un nouveau pape, prenons le temps de voir ce qu’il nous dira…»  



Des néophytes touchés par la lumière

S’adressant aux nouveaux baptisés, Mgr Harpigny est revenu un instant sur les lectures du jour. Sur l’apôtre Thomas, qui a besoin de voir et de toucher les plaies du Christ pour croire en sa résurrection. «L’Évangile nous dit ‘Heureux ceux qui croient sans avoir vu’. Nous sommes de ceux-là. Sauf si vous avez des visions, mais moi je n’en ai pas. (…) Soyons attentifs à ce qui se passe en nous pour renforcer notre foi et, si nous en avons le courage, pour témoigner, le dire autour de nous.»

Après avoir porté les offrandes jusqu’à l’autel et communié à nouveau, les néophytes ont pu prolonger ce moment par un temps de rencontre avec l’évêque au sein de l’évêché tout proche. «L’idée en nous voyant aujourd’hui, après avoir vécu l’Appel décisif tous ensemble puis la veillée pascale chacun et chacune dans son unité pastorale, c’est de revenir vers Mgr, de lui partager ce qui vous a particulièrement touchés lors de la veillée de Pâques», explique Christine Merckaert, la responsable du service diocésain du Catéchuménat.

Si les premières paroles sont timides, au milieu du salon d’apparat du palais épiscopal, peu à peu certains se lancent. Ils évoquent la prière qui apaise. Le baptême qui éloigne les peurs et renforce la confiance, qui libère. Beaucoup ont été frappés par la symbolique du feu, de la lumière. «Il y a un contraste entre l’obscurité et les lumières qu’on allume ensuite, des lumières qui brillent dans les cœurs. Et tout le monde apporte sa propre lumière en entrant dans l’église…»

A. MICHEL

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