Une Église unie autour des Ukrainiens
Dans notre diocèse comme ailleurs, l’Ukraine est au cœur des pensées et des prières. Dans la région de Tournai, un temps de prière a été organisé ce 3 mars dans l’église Notre-Dame de la Salette.
C’est dans cette église catholique romaine, que Mgr Harpigny a mise à disposition des catholiques de rite byzantin en 2019, que des fidèles de toutes convictions se sont rassemblés en nombre ce jeudi soir afin de prier pour l’Ukraine et pour la paix.
Dans ce lieu situé dans les faubourgs de Tournai, aménagé pour la Divine Liturgie (avec notamment l’« iconostase », un mur d’icônes séparant le chœur de la nef), l’émotion était palpable. La petite église était comble, plusieurs personnes apportant qui des dons, qui des mots de réconfort. Le père Ihor Nakonecchnyy, prêtre d’origine ukrainienne et aumônier de la communauté ukrainienne du Hainaut occidental, a accueilli les fidèles. Remerciant l’assemblée pour sa présence, il a également souligné la présence de Mgr Guy Harpigny, du Vicaire général Olivier Fröhlich et du doyen du Tournaisis, Michel Decarpentrie.
« Chaque fois que l’on prie dans un moment triste, comme pour la guerre qui a commencé il y a une semaine, il y a trois raisons de prier », a-t-il expliqué. Ce soir-là, l’assemblée priait pour le peuple ukrainien mais aussi pour le peuple russe et pour le nôtre : « On prie pour le peuple russe, pour qu’il se réveille », a-t-il notamment précisé. « (…) on prie aussi pour nous. Il ne faut pas croire que ce problème là-bas ne nous regarde pas. Ça nous regarde. »
« Réjouis-toi, Épouse inépousée »
C’est debout et d’une même voix que l’assemblée a entonné l’hymne acathiste à la Mère de Dieu. Ce cantique marial fait partie de la liturgie byzantine. C’est un chant d’action de grâces qui remonte aux Ve-VIe siècles, pour remercier la Vierge Marie de sa protection lors du siège de Constantinople par les armées arabes et musulmanes. Il est chanté lors du Carême mais aussi lors de temps d’angoisse. « Acathiste » signifiant « non assis », cet hymne est écouté ou chanté debout, par révérence.
Les stances étaient chantées alternativement par le père Ihor et par l’abbé Fröhlich, tandis que l’assemblée reprenait les actions de grâces, qui débutent toutes par les mots « Réjouis-toi ! ». « Réjouis-toi, parce que le mal n’a pas le dernier mot », explique le père Ihor. « C’est un chant d’espérance ».
Des pensées pour tous
A la fin de ce temps de prière, Mgr Harpigny a prononcé quelques mots : « Nous prions bien sûr pour le peuple ukrainien, la nation ukrainienne, la culture, la langue, et nous prions aussi pour les voisins. Nous savons bien où se trouve le mal, on nous le dit, et en même temps on nous demande de prier pour que nous soyons délivrés de ce mal. Chaque fois que, ensemble, comme chrétiens, nous implorons la miséricorde de Dieu sur toute l’Humanité, nous pensons bien sûr à tous ceux qui souffrent aujourd’hui de tout ce qui ne va pas, de tout le mal qui tue.
Nous pensons à tous ceux qui sont déjà passés de la Mort à la Vie, nous pensons aux blessés, nous pensons aux familles séparées, aux mères de famille, aux enfants, aux personnes âgées, à tant de personnes qui souffrent. Et puis nous demandons au Seigneur aussi le courage pour ceux qui doivent défendre la patrie, c’est leur devoir. Nous pensons aussi à tous ceux qui, parmi les Nations, ont des responsabilités très grandes pour construire la Paix dans le dialogue mais aussi, parfois, par la force. Nous faisons confiance en Dieu pour nous. Nous savons qu’il ne nous abandonne pas et nous continuons à manifester notre solidarité. Et si c’est nécessaire, nous le savons bien, nous accueillerons ici tous les réfugiés.
Nous pensons à la communauté ukrainienne de la province du Hainaut, de la Belgique, de l’Europe occidentale. Nous pensons aussi à ses pasteurs, et je n’oublie pas Mgr Boris Gudziak, qui a longtemps été responsable à Paris, qui nous a visités déjà à plusieurs reprises. Nous pensons à son locum tenens et bien sûr à tous les prêtres qui sont en activité dans la province de Hainaut. Merci pour votre prière. »
En communion avec les Ukrainiens
Dans de nombreux lieux du diocèse, les fidèles qui suivent le rite romain sont en communion avec leurs frères de rite byzantin. Dans les unités pastorales où se trouvent un sanctuaire ou une communauté ukrainienne, comme à La Louvière, Wasmes et Charleroi, les paroissiens s’y rassemblent pour des temps de prière ou pour célébrer ensemble la Divine Liturgie.
À la Cathédrale de Tournai, un coin de prière a été spécialement aménagé avec une icône et le drapeau ukrainien. Ailleurs, des temps de prière ont été spécialement organisés, comme dans l’UP de Péruwelz où le chapelet est prié pour la paix tous les jours (sauf le mardi) à la basilique Notre-Dame de Bon-Secours ainsi que le samedi et le dimanche à 16h. Le mardi, le chapelet est prié à la Chapelle Notre-Dame des Affligés de Baugnies. Un chemin de croix est également organisé chaque vendredi dans l’une des églises de l’UP.
D’autres UP, comme celle de Mouscron, prient en communion avec le peuple Ukrainien à chaque célébration. La messe chrismale du 12 avril accueillera plus particulièrement des représentants de l’église ukrainienne de notre diocèse.