Rapport du conseil presbytéral – 9 juin 2021

Rapport du conseil presbytéral – 9 juin 2021

Présents : Mgr Guy Harpigny, Germain Bienaimé, Pascal Cambier, Christophe Cossement, Damien Debaisieux, Olivier Fröhlich, Jacques Hospied, Xavier Huvenne, Théophile Kisalu, Jean-Pierre Lorette, André Minet, Claude Musimar, Michel Myle, Ihor Nakonechnyy, Xavier Nys, Philippe Pardonce, André Parent, Philippe Pêtre, Daniel Procureur, Paul Scolas, Giorgio Tesolin, Bruno Vandenbulcke, Yves Verfaillie, Philippe Vermeersch, Michel Vermeulen, Michel Vinckier, Patrick Willocq, Stanislas Deprez.

Excusés : Etienne Ntale, Joseph-Marie Tamigniau.
Absent : Danny-Pierre Hillewaert.

1. Tour de partage de vécu (et éventuelles questions à l’évêque)

Chacun est invité à partager son ressenti par rapport à la situation que nous vivons en Église et dans la société.

Philippe Pardonce est heureux de retrouver ses confrères prêtres, par une belle journée ensoleillée et un début de déconfinement. Heureux lui aussi, Philippe Vermeersch se demande comment on reconstruira ce qui s’est délité pendant les mois de confinement. Philippe Pêtre, Pascal Cambier et Ihor Nakonechnyy disent eux aussi leur joie de revoir leurs confrères (et de les reconnaître malgré le masque !). Germain Bienaimé, qui a vécu au Séminaire pendant 24 ans, se réjouit d’y revenir. Paul Scolas et Patrick Willocq constatent que le présentiel fait du bien, en permettant des liens que le distanciel n’offre pas. Giorgio Tesolin tempère cependant : le fait d’être au Séminaire plutôt qu’à la Maison de Mesvin montre qu’on n’est pas encore tranquille vis-à-vis du coronavirus.

Michel Vermeulen, Théophile Kisalu et André Parent sont ravis de voir que tous sont en bonne santé et souriants (à certains moments, la distance a permis de laisser tomber les masques). André Minet est satisfait du présentiel, qui permet des moments plus informels et des rencontres en particulier. Renchérissant sur cet opinion, Christophe Cossement reconnaît bien volontiers que le distanciel lui pesait. Il se dit aussi heureux de voir que la vie reprend aussi en paroisse. Ce avec quoi Michel Vinckier est d’accord, ajoutant se réjouir de ce qu’on puisse vivre la liturgie avec un nombre de fidèles plus important. Xavier Huvenne se dit heureux que la vie paroissiale reprenne. Sans remettre en question ces impressions positives, Xavier Nys avoue une certaine inquiétude, liée au fait de devoir reprendre les projets, chercher de nouvelles personnes, gérer les conflits des clochers…

Damien Debaisieux, abbé de Chimay, était ravi d’avoir retrouvé ses frères moines de Wallonie (lors d’une rencontre qui a eu lieu les 7 et 8 juin). Cette période de confinement l’a interrogé sur la place d’une communauté monastique dans le diocèse et dans l’Église. Content, Bruno Vandenbulcke se pose lui aussi des questions : le confinement a mis le doigt sur des choses qui se meurent, qu’est-ce qui va rester et qu’est-ce qui est naissant ?

Les pieds sur terre comme à son habitude, Michel Myle déclare qu’il n’a rien de transcendant à partager. Daniel Procureur évoque la joie des retrouvailles dans ce beau lieu qu’est le Séminaire. Aurons-nous l’audace de faire des choix après ce confinement ?, se demande-t-il. La tentation est de tout refaire comme avant. Jacques Hospied est intéressé de vivre cette journée avec pour objectif de s’orienter vers des décisions sur un thème aussi important que l’annonce de la foi.
Mgr Harpigny est heureux de revoir les membres du conseil presbytéral. Il se réjouit aussi de la fin du confinement. Et il prévient : pour l’avenir, des choses vont se produire sur lesquelles nous n’avons pas la maîtrise, et qu’il faudra vivre avec confiance. Le pape nous propose un synode mondial pour trois ans. Nous verrons ce que le Seigneur nous montrera.

2. Tour de table où chacun exprime et commente brièvement ses deux propositions

Germain Bienaimé :

1. Susciter des petits groupes de jeunes laïcs qui se réunissent chez eux pour une découverte ou un approfondissement de la foi. Les participants de ces groupes pourraient être contactés à l’occasion de la préparation au baptême ou lors de la catéchèse de leurs enfants. La formation de petites équipes favoriserait la poursuite de l’initiation ou de la formation de ces jeunes parents au-delà de la réception du sacrement par leurs enfants. Ces équipes devraient pouvoir recevoir de temps à autre la visite d’un prêtre, d’un(e) catéchiste ou d’une autre personne qui ait de l’ouverture, de la maturité chrétienne et un esprit apostolique. Le cheminement des petits groupes « dans les maisons » devrait progressivement conduire à un lien avec la communauté chrétienne plus large.

2. Veiller à créer une aumônerie des étudiants du secondaire dans les unités pastorales qui ont une ou des implantation(s) scolaire(s), comme un collège, un athénée. Cette aumônerie se tiendrait hors des écoles (pour éviter le respect humain) et elle serait en contact avec les services de l’unité pastorale. Les choses ne sont pas les mêmes d’un endroit à l’autre. Mais il me paraît important que les étudiants qui n’ont pas eu d’annonce de la foi ou qui ont décroché tout de suite après la catéchèse aient des possibilités de discuter et d’interroger en étant accueillis. Comme ce serait en lien avec l’unité pastorale, certains pourraient dans la suite entrer dans des groupes d’approfondissement ou de prière (sous quelque forme que ce soit). Mais tous resteraient toujours les bienvenus. Cela suppose que l’aumônerie ait un caractère décontracté et parfois ludique.

Pascal Cambier :

1. Les funérailles sont pour moi un des lieux clefs pour l’annonce de l’Évangile. Nous manquons de professionnalisme dans la célébration des funérailles dans nos églises. La comparaison avec le service offert dans les crématoriums nous est défavorable. Il nous faut retrouver le sens du service : bénévoles, soit, mais professionnels, pas amateurs. Concentrer la célébration de funérailles en certains lieux adaptés (beauté, taille, entretien, acoustique) ? Fonctionner avec plusieurs équipes fixes? Communication attrayante et précise auprès des familles en deuil…

2. Animer de petites fraternités de maximum 10 personnes. Afin de vivre la foi ensemble dans l’adoration et l’amitié. Des lieux de vie contemplative. Basés sur l’exemple des oratoires de saint Philippe Néri et/ou des Cellules paroissiales d’évangélisation. On pourrait y vivre la prière, l’étude de la doctrine, la découverte culturelle et l’exercice de l’amitié. Commentaire : Mettre en avant l’exercice de l’amitié et former des petits groupes fraternels, car la foi chrétienne c’est d’abord de l’existentiel.

Christophe Cossement :

1. Faire de la catéchèse un lieu d’annonce de la foi pour les parents également. En prévoyant un moment en parallèle du temps avec les enfants, avec un contenu doctrinal sérieux destiné à des adultes, et sans craindre une dimension apologétique (bien nécessaire si on veut permettre aux personnes d’oser des discussions qui touchent à la foi dans leurs relations habituelles). Le but est d’être un peu plus au fait de la foi chrétienne, pour mieux en vivre et mieux en rendre compte. Commentaire : Je suis parti d’une expérience de catéchèse où on avait invité un parent. Aujourd’hui, les chrétiens ne sont pas du tout équipés pour parler de la foi au travail, en famille, etc.

2. Utiliser le parcours Alpha, à proposer régulièrement en paroisse aux jeunes mariés, aux parents, etc. Commentaire : le parcours Alpha est délimité (avec un début et une fin) et il sert d’amorce.

Damien Debaisieux :

1. Je propose la création d’éco-lieux dans la mouvance de Laudato Si’, et notamment un de ces lieux en collaboration avec la Communauté de Scourmont. Ces lieux peuvent, selon moi, être de réelles passerelles entre l’Église et le monde ; des lieux de croissance mutuelle. Commentaire : Dans le monde actuel, la vie monastique offre du sens (suite du Christ, simplicité/sobriété, vie communautaire…) mais on n’a pas de vocations. Pourquoi pas encourager des jeunes à venir vivre proches de chez nous ? L’Église, c’est de plus en plus des petites communautés. Donc il faut créer des liens.

Olivier Fröhlich :

Remarque préliminaire : je n’aime pas trop l’expression « annonce de la foi ». On annonce le Christ, ou l’Évangile, pas la foi, qui n’est pas un en soi, mais qui n’existe qu’en référence, ici à Dieu.

1. L’annonce de l’évangile doit partir d’un changement radical de notre « être chrétien », de nos manières de vivre en Église : il faut d’abord convertir notre Église à l’Évangile avant de vouloir convertir d’autres.

2. L’annonce de l’évangile doit s’intéresser à ce qui habite le cœur (à prendre au sens biblique, c’est-à-dire affectif et rationnel) de nos contemporains, à leurs quêtes de sens : elle sera alors réponse aux désirs les plus profonds de l’homme, pour une évangélisation en profondeur.

Jacques Hospied :

1. « Faites des disciples… leur apprenant à garder tout ce que je vous ai prescrit… » (Mt 28, 19.20). Favoriser la création de petites liturgies domestiques de la Parole de Dieu. Proposer des rencontres qui puissent être simples et conviviales, où l’on proclame la Parole, on l’écoute, on la prie ensemble, on la partage avec simplicité, on la met en pratique. Les proposer à « tous », mais en particulier aux jeunes adultes, aux jeunes couples, et aux personnes du quartier.

2. « Recevez l’Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis… » (Jn 20, 23). Veiller à ce que tous les contacts pastoraux se vivent dans un climat d’accueil chaleureux et miséricordieux. Favoriser des lieux (en particulier des églises accueillantes) d’écoute, de conseil ou d’accompagnement spirituel (par des personnes aptes à cet exercice), et favoriser la pratique du sacrement du pardon.

Xavier Huvenne :

1. Travailler l’après sacrement : faire des propositions pour l’après baptême, confirmation, mariage… et pourquoi pas funérailles (même si ce n’est pas un sacrement).

2. Travailler la pastorale des petits (enfants de 1 à 6 ans). Je pense à l’éveil des petits, la prière pyjama, la P’tite Pasto…

Commentaire : Il y a les fruits du synode des familles dans ces deux propositions. On investit beaucoup dans l’avant mais peu dans l’après. Exemples : fêter les 5 ans, 10 ans, 15 ans de mariage, recontacter les familles qui ont perdu un proche, etc.

Théophile Kisalu :

1. Susciter des lieux d’écoute et d’approfondissement de la Parole de Dieu. Commentaire : Pour annoncer la foi, il faut se nourrir à une source : la Parole de Dieu. Cela vaut pour nous et pour ceux que nous rencontrons.

2. Instaurer et promouvoir des espaces d’accueil et d’accompagnement des diverses demandes/besoins.

Commentaire : Les personnes qui nous contactent sont marquées par des histoires particulières. Pendant le confinement, beaucoup de jeunes ont demandé à me parler, y compris des non catholiques. Il y a donc un besoin pour des espaces de rencontre.

Jean-Pierre Lorette :

1. Décider résolument d’une eucharistie dominicale où l’on investit en qualité d’accueil, de célébration, de convivialité. Cf. les décrets 33 et 34 du synode diocésain. La liturgie de qualité dans laquelle on « tombe par hasard » est un des lieux importants de l’ouverture à la foi chrétienne, aujourd’hui. Commentaire : Je reste convaincu qu’on gagnerait à spécialiser telle ou telle église pour certains types de célébration.

2. Mieux identifier et mieux développer les « lieux sources » dans notre diocèse, et en faire davantage des lieux d’annonce de la foi et d’accueil. (Cf. le décret 39 du synode diocésain).

André Minet :

1. Accueillir les personnes dans le respect bienveillant de leur histoire. Poser sur elles un regard plein d’espérance et de projet, sans oublier la miséricorde qui n’enferme pas dans le passé mais qui ouvre à un avenir où du nouveau est possible. Rejoindre les personnes là où elles sont, sans imposer un point de départ. Avoir le sens du cheminement : le temps est supérieur à l’espace, dit le pape François ! « Que cherchez-vous ? » demande Jésus en se retournant vers ceux qui cherchent à le suivre (Jn 1,38). A la suite du Seigneur, inviter sans embrigader : « Venez et voyez ! » (Jn 1,39). Commentaire : Dans toute rencontre, il faut donner à l’autre toute sa place. C’est le sens de l’hospitalité, qui demande un retournement. L’annonce de la foi est une question de cheminement.

2. Annoncer la foi, comme une raison de vivre et d’espérer. « Je suis venu pour que les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. » (Jn 10,10) Si on oublie cette perspective, on fait boutique ! Être appelant, être témoin de la foi qui nous anime : « Soyez prêts à tout moment à rendre compte de l’espérance qui est en vous, et que ce soit toujours avec douceur et respect » (1P 3,15-16). Commentaire : Il faut garder l’horizon d’une qualité de vie que chacun cherche.

Claude Musimar :

1. Il est important de favoriser le travail en équipe pour accompagner les familles qui viennent en catéchèse, pour un mariage… Le prêtre s’insère dans cette équipe.

2. Importance d’un centre pastoral, un lieu de rencontre où des personnes (notamment des jeunes confirmés) peuvent entrer en cheminement et se ressourcer.

Michel Myle :

1. Le vide appelle parfois le vide et le plein appelle parfois le plein. Il faut pouvoir regarder les choses : dans les jardins en friche et les pelouses, certaines choses poussent à certains endroits, et pas ailleurs.

2. Il convient d’entretenir, pour tirer profit en respectant ce qui existe.

Ihor Nakonechnyy :

1. C’est le rôle du prêtre d’annoncer et de témoigner de sa foi. Il faut comprendre le moment historique pour savoir quel aspect de notre prêtrise doit être mis en valeur. Le monde a changé depuis notre temps de Séminaire. Il faut des formations pour les prêtres pour savoir comment annoncer l’Évangile aujourd’hui.

Etienne Ntale (proposition lue par Jacques Hospied) :

1. Qu’à l’occasion de la distribution des saintes huiles (le Jeudi Saint) dans nos régions pastorales, que les prêtres de la région se réunissent avec les fidèles pour rendre grâce au Seigneur pour le don du sacerdoce. Un magnifique moment pour rappeler le sens de ces huiles qui accompagnent les étapes de notre vie chrétienne, moment pour annoncer, nourrir et entretenir la foi entre prêtres et avec les fidèles.

2. Au cours du mois dédié à la Vierge Marie, que les prêtres de notre diocèse effectuent un pèlerinage à Banneux où ils passeront une journée de prière (adoration eucharistique, célébration de la messe) pour eux-mêmes et avec d’autres pèlerins. Très belle occasion pour nourrir et annoncer la foi en compagnie de Notre Dame des pauvres, moment de prière avec d’autres nombreux pèlerins qui sont en recherche et veulent célébrer le sacrement de réconciliation ou tout simplement rencontrer un prêtre qui les écoute. Pour nous, notre présence en ce lieu, c’est une annonce de la foi.

Nota bene : Tout devrait être bien annoncé à travers les moyens de communications modernes.

Xavier Nys :

1. Annoncer la foi c’est faire des disciples ? Non, c’est annoncer l’amour de Dieu pour tout homme là où il est et le dire en actes et pas seulement par des paroles et des discours. Les intuitions de la catéchèse d’accompagnement sont bonnes. Elles sous-entendent :
– Accueillir ceux qui frappent à la porte tels qu’ils sont. (C’est une conversion au quotidien).
– Ecouter leurs attentes, leurs vies.
– Accepter l’ambigüité de nos sacrements (héritage du passé), poser les questions. On ne peut être trop juridique : parrains confirmés.

Commentaire : La parole de Bernadette Soubirous disant « je ne suis pas là pour vous faire croire à ce que je dis mais pour vous le dire » est inspirante.

2. Créer des lieux pilotes ne me semble pas une bonne solution car c’est encore une initiative qui vient de nous et qui s’impose. Cependant un partage de « bonnes pratiques » peut s’avérer intéressant. Des initiatives peuvent alors devenir « pilotes ». Deux textes sont inspirants : la rencontre avec le Samaritaine et les disciples d’Emmaüs.

3. Nous devons vivre le rythme hebdomadaire comme une obligation pour nous-mêmes. Nous n’avons pas à imposer ce rythme mais à le proposer. Nous devons offrir quelque chose chaque semaine. Commentaire : Le rythme hebdomadaire est plus intéressant que le mensuel : nous devons proposer chaque semaine même si les gens ne doivent pas forcément venir chaque semaine.

4. Permettre un accès à la Parole. La vie confrontée à la Parole comme point de départ.

Philippe Pardonce :

1. Aux familles, ne plus proposer une formule de « catéchèse préparatoire à un sacrement » pour les enfants. Mettre en place une initiation à la vie chrétienne vécue en famille, par des temps de prière et un cheminement communautaire régulier, en un lieu « source ».

Commentaire : Créer une sorte de communauté de prière par des rendez-vous réguliers pour les familles avec enfants.

2. Au sein d’une unité pastorale, mettre en effervescence durant une dizaine de jours un clocher, y vivant, par les personnes engagées pastoralement, d’avantage de rencontres avec ceux qui y résident, avec des temps forts rejoignant tout un chacun. Une équipe « missionnaire » soutenant l’équipe locale organisera et coordonne cela.

Commentaire : Rejoindre les différents lieux de l’unité pastorale. Vivre ainsi des échanges pour aller plus loin et créer la communauté (laquelle est plus que des équipes).

André Parent :

1. Mettre en place des lieux de proximité :
– L’accueil des demandes non seulement administratives mais qui s’intéresse à la vie des personnes et qui entraîne un début de cheminement (baptême, mariage, suivi lors des funérailles…), avec le bémol des ressources humaines !
– La vie en Église doit proposer d’autres lieux de rencontres que les seules eucharisties. Et des lieux de rencontres informels, très humains, aller à la rencontre. Jésus a souvent expliqué à partir de situations concrètes !
– Travailler la rencontre, la fraternité, la proximité.
– Lutter contre la solitude.
– Permettre à des personnes vivant une situation de précarité (pas seulement matérielle) de rejoindre un lieu de partage, de présence, d’écoute.

2. S’inspirer des éléments fondamentaux du catéchuménat (accueillir – cheminer avec la Parole (pas tout tout de suite) – discernement – liturgie (l’intimité avec Jésus est fondamentale) – Mystagogie. Ce qui se joue est d’abord de l’ordre du cœur à cœur et non des choses qu’il faut faire ! C’est aussi un chemin qui ne connaît pas d’interruption. Mettre en place des itinéraires mystagogiques pour faire grandir la stature du Christ dans les cœurs des baptisés. Commentaire : A un moment donné, avec les catéchumènes, il faut être avec : nous rencontrons le catéchumène tel qu’il est et nous cheminons avec lui ; donc, deux cœurs touchés par Dieu cheminent ensemble. La mystagogie, consiste pour une part à chanter « les miséricordes du Seigneur » (Thérèse de Lisieux) dans notre vie.

3. Interpeller la communauté pour des pistes concrètes : toute la communauté est responsable de la mission. L’Esprit Saint habite le Peuple de Dieu. Comment faire ? Commentaire : Il faut relire avec la communauté les rencontres faites avec les catéchumènes.

4. N’y a-t-il pas des ministères à promouvoir pour l’animation des communautés ?

Philippe Pêtre :

1. Est-il vraiment nécessaire d’annoncer la foi ? Peu de chrétiens et de communautés paroissiales donnent l’impression de se sentir concernés par l’annonce de l’Évangile. Cette apparente indifférence n’est-elle pas due à une certaine sotériologie qui s’est largement répandue ? Puisque Dieu veut que tous les hommes soient sauvés, d’une part, et que sa miséricorde dépasse sa justice, d’autre part, pourquoi douter que ce sera effectivement le cas pour tout le monde ? A quoi bon dès lors se fatiguer à annoncer la foi puisque, de toute manière, quelles que soient les convictions et la qualité des comportements de chacun, le salut est de toute façon accordé ? Si on veut que l’on se mobilise pour l’annonce la foi, je pense qu’il est indispensable, au préalable, d’en connaître les enjeux et partant de tenter, autant que faire se peut, de nous mettre au clair à propos de cette notion du salut tel que l’explicite la foi de l’Église. Commentaire : Importance d’annoncer le salut intégral de l’homme, dès cette vie, pas seulement dans l’au-delà.

2. Je propose au niveau diocésain, une année Evangelii gaudium, la joie de l’Évangile, dont le but serait, à partir de ce texte du pape, au travers d’une catéchèse appropriée et d’autres moyens encore, de conscientiser et d’inviter les chrétiens à devenir vraiment des disciples/missionnaires. De discerner à partir de là quelles initiatives nouvelles mettre en œuvre. Commentaire : Il nous faut d’abord nous laisser évangéliser avant d’annoncer l’Évangile.

Daniel Procureur :

1. Recommencer une nouvelle campagne pour la création de groupes de partage de vie et d’évangile. Commentaire : Les groupes de partage de vie et d’évangile ne sont pas des cercles bibliques.

2. Favoriser les temps réservés aux parents durant les catéchèses intergénérationnelles. Commentaire : Les parents d’enfants en catéchèse sont à impliquer comme adultes, pas seulement comme parents.

Paul Scolas :

Remarque préliminaire : Glisser de l’annonce de la foi à l’annonce de l’évangile est légitime si on parle de la fides quae creditur. Sortir du cadre pour accueillir des demandes inattendues nous est difficile, nous sommes trop souvent prisonniers du cadre.

1. Je constate que, ces dernières années, les moments les plus forts d’annonce de l’Évangile ont été suscités par des démarches inattendues. Des jeunes adultes viennent solliciter un échange en profondeur dans le désir de s’ouvrir davantage à une foi qu’ils redécouvrent. Cela demande une disponibilité, une capacité à se situer hors cadre, une exigence aussi d’approfondissement personnel, notamment intellectuel.

2. Reconnaître, à la manière de Jésus, la foi déjà là (« Voyant leur foi » Mc 2,5) me paraît la première attitude de qui cherche à annoncer l’Évangile. Reconnaître une foi souvent très simple en tout cas dans l’expression, mais plus riche que nous le pensons souvent trop vite. Reconnaître aussi que cette foi stimule et sollicite la nôtre.

Joseph-Marie Tamigniau (proposition lue par Jacques Hospied) :

1. Privilégier l’annonce et le partage de la Bonne Nouvelle pour aujourd’hui, bien au-delà de la catéchèse des enfants et futurs baptisés, communiants et confirmés (même si pour ceux-ci, il ne faut pas se contenter d’un minimum, vu le contexte familial ou environnemental parfois bien pauvre au plan de la foi) via les nouveaux moyens de communications actuels et futurs, via des groupes de partages de la Parole et, ou propositions de formations, dans des lieux-sources, dans chaque unité pastorale si possible, dans les divers secteurs pastoraux autres que les paroisses et clochers, dans les divers moyens de communication actuels ou futurs.

2. Privilégier un langage liturgique qui soit à la fois :
– fidèle au message à transmettre en connexion avec chaque célébration, fête et leurs textes bibliques ;
– et en même temps accessible et compréhensible pour le public parfois bien diversifié des assemblées actuelles. (Peut-on espérer que le Nouveau Missel Officiel sera en phase avec cette attente ?)

Giorgio Tesolin :

1. « Je me suis fait tout à tous pour en sauver à tout prix quelques-uns. » (1 Co 9, 22) Inversion de perspective pour être d’abord à l’écoute et vivre avec les gens, plutôt que de chercher à être entendu. Proximité avec ce qui fait la vie des gens.

2. « Soyez toujours prêts à rendre compte de l’espérance qui est en vous. » (1 P 3, 15) Proximité et témoignage de vie concrète comme les rencontres de Jésus éveille la foi. Maïeutique.
Commentaire : Il nous faut être à l’écoute de notre humanité, alors que nous avons souvent la prétention de parler et d’annoncer. Or la foi est déjà semée dans le cœur de chacun. Nous, nous sommes là pour aider à la croissance de cette foi. Il n’y a pas de recette magique pour ça, cela dépend du terrain. Il n’y a pas une annonce de la foi, il y en a plusieurs.

Bruno Vandenbulcke :

1. Je pense qu’il y a à soutenir les nombreuses initiatives en la matière sur les réseaux sociaux et la présence sur le net (cf. Thomas Sabbadini à Liège par exemple). Certains de nos séminaristes confient que les réseaux sociaux, en matière d’annonce de la foi, ont joué et jouent un rôle important dans leur cheminement. Commentaire : C’est un fait, pour les jeunes adultes et les adolescents, tout passe par le smartphone.

2. S’il ne faut pas séparer de fait préparation aux sacrements et annonce de la foi dans le contexte actuel, il y a peut-être effectivement toute une valorisation à faire autour des sacramentaux. Bénir une maison, une situation d’engagement, un enfant, des alliances… pourrait être davantage saisi comme des occasions sérieuses de rencontre et pas comme des concessions en demi-teinte au manque de foi ou à la superstition. Une véritable conversion pastorale en somme. Commentaire : Il y a une pastorale de décrispation à cultiver de notre part ; nous prenons trop vite une posture de surplomb.

Yves Verfaillie :

Faire découvrir la personne de Jésus-Christ, la Vie qu’il offre à tout être humain, le Salut, l’Amitié de Dieu, plus qu’un contenu. Pour ce faire :

1. Annoncer l’Évangile avec enTHOUsiasme (particulièrement celui de saint Luc, sur la miséricorde – Père miséricordieux, brebis perdue – mais aussi en saint Jean la femme prise en flagrant délit d’adultère…) et oser prier dans la préparation des baptêmes, mariages, catéchèse.

2. S’engager comme chrétiens au côté des non-chrétiens au service de la lutte contre les pauvretés.

Philippe Vermeersch :

1. Tout en soignant la célébration des sacrements – car la liturgie est le milieu ou la matrice de la foi et il n’y a de foi chrétienne que structurée sacramentellement –, urgence de mettre sur pied ou d’entretenir des lieux ou des liens pour accueillir les « sympathisants » ou les recommençants qui cherchent à connaître et à vivre l’Église (l’expérience des pèlerinages ou camps avec les jeunes, des rencontres liées au catéchuménat, mais localement aussi en unité pastorale avec les centres pastoraux et les groupes de partage de vie et d’Évangile). Commentaire : Un des lieux de la transmission de la foi est la liturgie. C’est heureux qu’on puisse encore l’expérimenter dans nos célébrations. Le Rituel de l’initiation chrétienne consacre une place importante à l’accueil des « sympathisants » et des recommençants.

2. Approfondir avec les agents pastoraux (ou tout chrétien intéressé) la portée « théologale » de la relation pastorale et plus largement de toute relation dans la rencontre avec les personnes et le regard porté sur elles (leur histoire, leur culture, leur situation concrète) avec l’importance de la progressivité et du rythme de chacune à respecter (citation de Gaudium et Spes 22, Evangelii Gaudium 169-171, Laudato Si 240, actualité de la théologie de la chair, etc.) Commentaire : Le salut est à l’œuvre dans la vie des personnes, donc nous devons soigner notre commune humanité.

Michel Vermeulen :

Remarque préliminaire : La question concerne tout le diocèse et devrait aussi être abordée dans d’autres instances. Ici, on s’en tient au niveau des prêtres, puisque nous sommes au conseil presbytéral.

1. Nous prêtres, soyons davantage attentifs aux demandes qui nous arrivent et sachons profiter de cette chance pour annoncer le Christ.

2. Nous prêtres, nous devons être accessibles et joignables pour accueillir ces demandes. Il ne faut pas rester dans sa sacristie, il faut être visible dans son unité pastorale. Il y a beaucoup de gestion à faire, mais nous devons veiller à rester des pasteurs.

Michel Vinckier :

1. Saisir l’opportunité de la parution du nouveau Directoire de la Catéchèse pour refaire une réflexion avec nos collaborateurs les plus proches et nos communautés.

Pourquoi ? Parce qu’il ne doit pas s’agir seulement, me semble-t-il, d’initier telle ou telle nouvelle pratique mais aussi de promouvoir une culture ecclésiale d’accueil bienveillant et d’accompagnement, qui est assez transversale et qui concerne chaque baptisé. Un esprit, une manière d’être, qui se manifeste autant dans un secrétariat paroissial que dans un rassemblement liturgique ou dans des rencontres au sein de sa vie professionnelle, familiale ou associative.

Ce Directoire reste dans la ligne et dans l’esprit de celui de 1997, avec notamment le catéchuménat comme figure inspiratrice de tout cheminement catéchétique, avec par exemple ses alternances et articulations entre moments catéchétiques et moments liturgiques au sein d’une assemblée. La nouveauté du Directoire réside particulièrement dans :
– Une forte inspiration de « la joie de l’évangile » et d’autres écrits du pape François ;
– La perspective d’une catéchèse missionnaire ; on se trouve souvent en situation de première annonce.
– L’importance accordée à la famille, comme actrice dans l’éveil à la foi et la catéchèse.
– L’évocation de nombreux lieux de la catéchèse.
– Le souhait d’accorder une grande attention au numérique (forcément peu présent dans le Directoire de 1997).

Concrètement :
– Lire le Directoire, inviter à le lire, partager en groupe à partir de l’un ou l’autre chapitre, confronter à nos pratiques ; il sera certainement utile de s’aider du vade-mecum préparé par Catherine Chevalier et Henri Derroitte.
– Inviter des personnes à participer à la prochaine journée interdiocésaine de la catéchèse et du catéchuménat qui sera consacrée au nouveau Directoire, le samedi 19 juin (en visio).

2. Le baptême des tout-petits et leur éveil à la foi.
Se ressaisir de l’ensemble de ce créneau pastoral.
Le baptême d’un petit enfant est souvent vécu comme un moment important dans la vie des jeunes couples. Il est important que l’accueil de la demande soit bienveillant, sans jugement, et marqué par une réelle écoute, écoute de l’ensemble de ce qui fait la vie des jeunes parents et peut-être de ce qui a mûri au sein du couple quant à la décision de demander le baptême de leur enfant.

La liturgie du baptême, que chacun s’efforce certainement de bien célébrer, peut-elle être améliorée, notamment dans ses beaux signes rituels, et aussi dans la gestion de certaines difficultés ?
La dimension ecclésiale : faut-il favoriser le regroupement de baptêmes individuels ou promouvoir des baptêmes au sein même d’une communauté qui se rassemble le dimanche et célèbre l’eucharistie ? Nos choix à ce propos doivent-ils rester les mêmes qu’au cours des précédentes décennies ? Oser une réflexion un peu fondamentale à ce sujet et ne pas répondre uniquement selon des critères purement organisationnels, s’il est vrai que c’est en étant immergé dans une vie de communauté d’Église que l’on naît et que l’on grandit dans la foi.

Proposer des choses concrètes susceptibles d’aider les jeunes parents dans l’éveil à la foi des tout-petits dans le prolongement de leur baptême : propositions numériques, invitation plus particulière à rejoindre l’assemblée dominicale tel dimanche… De belles choses se vivent déjà et pourraient être davantage partagées. Des propositions pourront certainement être faites de manière conjointe par les services diocésains liés à l’initiation chrétienne et par celui des couples et des familles. Il ne s’agit pas de faire pression auprès des parents, mais de leur manifester qu’ils sont pris en considération dans leur mission de parents chrétiens et qu’ils peuvent compter sur une disponibilité des acteurs pastoraux et de la communauté.

Patrick Willocq :

1. Finalement, et puisqu’il nous est demandé d’apporter deux propositions pour la déployer, demandons-nous : qu’est-ce que l’« évangélisation » ?

Le Directoire Général pour la Catéchèse, paru sous le pontificat du Saint Pape Jean-Paul II, en 1997, précise au n° 46 : « L’Eglise « existe pour évangéliser », (Paul VI, Evangelii nutiandi (1975) 14)
c’est-à-dire « pour porter la Bonne Nouvelle à toutes les couches de l’humanité et, sous son influence, transformer de l’intérieur et rendre nouvelle l’humanité elle-même » (…) Annonce, témoignage, enseignement, sacrements, amour du prochain, faire des disciples: autant d’aspects qui sont des chemins et des moyens pour la transmission de l’unique Evangile et constituent les éléments de l’évangélisation. »
Le Directoire pour la Catéchèse, paru sous le pontificat du Pape François, en 2020, précise en son n°29 : « Évangéliser, ce n’est pas d’abord apporter une doctrine ; c’est plutôt rendre Jésus-Christ présent et l’annoncer… »

Le n° 31 précise alors le « comment », le processus de l’évangélisation : « L’évangélisation est un processus ecclésial, inspiré et soutenu par l’Esprit Saint, par lequel l’Évangile est annoncé et diffusé à travers le monde.

Dans le processus d’évangélisation, l’Église :
• stimulée par la charité, imprègne et transforme l’ensemble de l’ordre temporel, assumant les cultures et offrant la contribution de l’Évangile pour qu’elles se renouvellent de l’intérieur ;
• se fait proche de tous par une attitude de solidarité, de partage et de dialogue, témoignant ainsi de la nouveauté de la vie des chrétiens, afin que ceux qui les rencontrent soient amenés à s’interroger sur le sens de l’existence et les raisons de leur fraternité et de leur espérance ;
• proclame explicitement l’Évangile à travers la première annonce, appelant à la conversion ;
• initie à la foi et à la vie chrétienne, à travers l’itinéraire catéchuménal (catéchèse, sacrements, témoignage de charité, expérience fraternelle), ceux qui se convertissent à Jésus-Christ, ou ceux qui reprennent le chemin à sa suite, en incorporant les uns et en ramenant les autres à la communauté chrétienne ;
• par l’éducation permanente de la foi, la célébration des sacrements et l’exercice de la charité, elle entretient chez les fidèles le don de la communion et suscite la mission, en envoyant tous les disciples du Christ annoncer l’Évangile dans le monde, en paroles et en actes. »

Le n° 40 décrit la spiritualité de la nouvelle évangélisation qui « s’accomplit aujourd’hui dans la conversion pastorale, par laquelle l’Église est amenée à se réaliser vers l’extérieur, selon un dynamisme qui traverse toute la Révélation, et elle se place dans un état de mission permanente (Cf. Pape François, Evangelii Gaudium, 20-33). Cet élan missionnaire conduit également à une véritable réforme des structures et des dynamiques ecclésiales, afin qu’elles deviennent toutes plus missionnaires, c’est-à-dire capables de vivifier avec audace et créativité à la fois le panorama culturel et religieux et l’horizon personnel de chaque homme. Chaque baptisé, en tant que « disciple missionnaire » (EG 120), est un sujet actif de cette mission ecclésiale. »
Avec le n° 41, le Directoire démontre finalement que : « Cette nouvelle étape d’évangélisation concerne toute la vie de l’Église et se concrétise dans trois domaines :

a. En premier lieu, il y a le domaine de la pastorale ordinaire, qui se réalise dans « des communautés chrétiennes aux structures ecclésiales fortes et adaptées, à la foi et à la vie ferventes, qui rendent témoignage à l’Évangile de manière rayonnante dans leur milieu et qui prennent conscience du devoir de la mission universelle » (Jean-Paul II, lettre encyclique Redemptoris missio (7 décembre 1990), 33). « Il faut aussi inclure dans ce domaine les fidèles qui conservent une foi catholique intense et sincère, en l’exprimant de diverses manières, bien qu’ils ne participent pas fréquemment au culte. Cette pastorale s’oriente vers la croissance des croyants, de telle sorte qu’ils répondent toujours mieux et par toute leur vie à l’amour de Dieu (EG 14). »

b. Deuxièmement, il y a « le domaine des « personnes baptisées qui pourtant ne vivent pas les exigences du baptême », qui n’ont pas une appartenance du cœur à l’Église et ne font plus l’expérience de la consolation de la foi (EG 14) ». Dans ce groupe, nombreux sont ceux qui ont achevé l’itinéraire de l’initiation chrétienne et ont déjà pris part aux chemins de catéchèse ou d’éducation religieuse à l’école, pour lesquels « au-delà des méthodes pastorales traditionnelles, toujours valables, l’Église cherche à utiliser de nouvelles méthodes, avec aussi le souci de nouveaux langages, appropriés aux différentes cultures du monde, proposant la vérité du Christ par une attitude de dialogue et d’amitié (Benoît XVI, Homélie lors de la Célébration qui commémore le sacrifice du Christ. Messe de conclusion de la XIIIe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques (28 octobre 2012). »

c. Troisièmement, il y a le domaine de « ceux qui ne connaissent pas Jésus-Christ ou l’ont toujours refusé. Beaucoup d’entre eux cherchent Dieu secrètement, poussés par la nostalgie de son visage, même dans les pays d’ancienne tradition chrétienne. Tous ont le droit de recevoir l’Évangile. Les chrétiens ont le devoir de l’annoncer sans exclure personne, non pas comme quelqu’un qui impose un nouveau devoir, mais bien comme quelqu’un qui partage une joie, qui indique un bel horizon, qui offre un banquet désirable. L’Église ne grandit pas par prosélytisme mais « par attraction » » (EG 14 ; cf. aussi Benoît XVI, Homélie lors de la messe d’inauguration de la Ve Conférence générale de l’épiscopat latino-américain et des Caraïbes (13 mai 2007)). Cet élan missionnaire spontané doit être soutenu par une véritable pastorale de la première annonce, capable de prendre des initiatives afin de proposer explicitement la bonne nouvelle de la foi, en manifestant concrètement la force de la miséricorde, coeur même de l’Évangile, et en favorisant l’insertion de celui ou celle qui se convertit au sein de la communauté ecclésiale.

Je termine avec le n° 232d et e à propos de la famille, des parents :

« d. La catéchèse des parents dont les enfants suivent la voie de l’initiation chrétienne : la communauté favorise l’implication des parents dans le parcours d’initiation de leurs enfants car, pour certains, il s’agit d’un moment d’approfondissement de la foi, et pour d’autres d’un authentique espace de première annonce.
e. La catéchèse intergénérationnelle prévoit que le chemin de la foi soit une expérience de formation non destinée à un âge particulier, mais partagée entre plusieurs générations au sein d’une famille ou d’une communauté, dans le sillage de l’année liturgique. Cette proposition valorise l’échange d’expériences de foi entre générations, en s’inspirant des premières communautés chrétiennes. »

Ceci peut être complété avec bonheur par l’important n° 124 : « Le plus grand défi dans ce cas est que les couples, les mères et les pères, sujets actifs de la catéchèse, surmontent la mentalité de délégation si courante, selon laquelle la foi est réservée aux spécialistes de l’enseignement religieux. Cette mentalité est parfois encouragée par la communauté elle-même qui peine à organiser la catéchèse dans un style familial et à partir des familles elles-mêmes. « L’Église est appelée à collaborer, par une action pastorale adéquate, afin que les parents eux-mêmes puissent accomplir leur mission éducative » [Amoris Laetitia 85], devenant d’abord les premiers catéchistes de leurs enfants. »

D’où la proposition faite dans le cadre de notre réflexion, qui sera davantage une proposition méthodologique : quand on relit ces quelques passages des (imposants) récents Directoires pour la catéchèse, on s’aperçoit que l’évangélisation concerne tous les domaines de la vie de l’Eglise et « toutes les couches de l’humanité ». La proposition la plus nécessaire ne serait-elle pas dans ce cas, plutôt que d’imaginer des « nouveautés » en termes de moyens, actions, méthodes…, de veiller à insuffler dans tout ce qui se fait au sein de notre Eglise et de chacune de ses communautés, une réelle « spiritualité de la nouvelle évangélisation » afin que toutes nos propositions pastorales, à l’échelle de nos lieux de ministère, « deviennent toutes plus missionnaires, c’est-à-dire capables de vivifier avec audace et créativité à la fois le panorama culturel et religieux et l’horizon personnel de chaque homme ».

Dans ce contexte, et pour être concret, si bien sûr l’Evêque reste « le premier catéchiste » (Directoire 2020 114), il conviendrait peut-être de redynamiser le fait

• que la communauté chrétienne diocésaine et/ou paroissiale (et notamment les personnes qui, dans celles-ci, sont déléguées pour porter le munus de l’évangélisation, notamment dans la catéchèse) laisse une place réelle aux familles pour une catéchèse « dans un style familial et à partir des familles elles-mêmes » et ainsi permettre aux parents de devenir (car ce n’est pas inné) « les premiers catéchistes de leurs enfants ».
• que « le curé est le premier catéchiste de la communauté paroissiale » (Directoire 2020 116), autrement dit que le curé puisse
« a) se consacrer, en s’y engageant de manière compétente et généreuse, à la catéchèse des fidèles confiés à leurs soins pastoraux, en profitant de toutes les opportunités offertes par la vie paroissiale et l’environnement socioculturel pour proclamer l’Évangile ;
b) prendre soin du lien entre la catéchèse, la liturgie et la charité, en valorisant tout spécialement le dimanche comme jour du Seigneur et de la communauté chrétienne ;
c) susciter dans la communauté le sens des responsabilités envers la catéchèse et discerner les vocations spécifiques à cet égard, en exprimant sa gratitude et en promouvant le service offert par les catéchistes ;
d) pourvoir à l’organisation de la catéchèse, intégrée dans le projet pastoral de la communauté, en s’appuyant sur la collaboration des catéchistes. Il est bien de vivre les différentes étapes de l’analyse, de la programmation, du choix des outils, de la mise en pratique et de l’évaluation ;
e) assurer le lien entre la catéchèse au sein de sa propre communauté et le programme pastoral diocésain, en évitant toute forme de subjectivisme dans l’exercice du ministère sacré ;
f) veiller, en tant que catéchiste des catéchistes, à leur formation, en consacrant le plus grand soin à cette tâche et en les accompagnant dans la maturation de la foi ; valoriser, en outre, le groupe des catéchistes en tant que contexte de communion et de coresponsabilité nécessaire à une formation authentique. »
Si certains de ces éléments, notamment le c, sont sans doute aujourd’hui pris en compte, la question peut peut-être se poser à propos des autres dimensions de cette mission du curé-catéchiste. Un allègement de son rôle de « gestionnaire » pourrait sans doute permettre qu’il retrouve en vérité son rôle « curial », c’est-à-dire « de la cure des âmes » qui n’est peut-être que le vocabulaire ancien de son rôle premier d’… évangélisateur.

2. Les deux Directoires précisent que l’un des processus de l’évangélisation est la célébration des sacrements et sa catéchèse. C’est en tant que théologien des Sacrements et de la Liturgie que je réfléchis la seconde proposition.

• En réponse aux Donatistes, St Augustin, au IVème siècle, distinguera le sacramentum (le rite sacramentel) de la virtus sacramenti (la fructuosité, la fécondité du rite sacramentel), affirmant que le sacramentum peut être « vrai » sans être nécessairement fructueux, fécond. L’intérêt de ce débat aujourd’hui comme hier consiste en la sauvegarde de la liberté de Dieu : le don de Dieu est souverainement libre ; il ne dépend ni des dispositions du ministre ni de celles du sujet récepteur. Cependant, rien n’est magique : la réception de ce don de Dieu comme don dépend des dispositions personnelles du sujet récepteur : accipit quisque secundum fidem suam (St Augustin à propos du baptême).
• La Scolastique, et en particulier St Thomas d’Aquin, reprendront le point de vue augustinien en l’affinant dans une distinction de l’opus operatum, l’oeuvre du sacrement qui est la grâce et celle-ci atteint toujours le sujet, et l’opus operantis, l’oeuvre de la grâce qui est l’action que la grâce produit chez celui qui la reçoit et qui est conditionnée par les dispositions dans lesquelles se trouve celui qui reçoit le sacrement.
• La Théologie contemporaine résumera cette problématique dans le schéma de l’échange symbolique : Don —-> Réception ===> Contre-don. Dans les sacrements, le don consiste en l’action gratuite de Dieu qui en a la seule initiative, celle qui vient de son amour inconditionnel et ce quel que soient les mérites humains. Dieu seul, et non pas la foi, est la mesure du don ; par contre, la foi est la mesure de la réception du don comme don. Si le don gratuit de Dieu est reçu comme tel, il obligera (dans un sens non légaliste, mais dans le sens de cette belle formule « Je suis votre obligé… ») à un contre-don de la part du sujet récepteur, contre-don de la foi, de l’amour, de la conversion, du témoignage de vie…
• Plus récemment encore, le Pape François, dans sa Méditation matinale du 25 mai 2013 (L’Osservatore Romano n° 22 du 30 mai 2013), reprenait cette doctrine avec la simplicité heureuse des mots que nous lui connaissons : « Les chrétiens qui demandent ne doivent jamais trouver les portes fermées. Les Églises ne sont pas des bureaux où présenter des documents et de la paperasse quand on demande d’entrer dans la grâce de Dieu. « Nous ne devons pas instituer le huitième sacrement, celui de la douane pastorale ! »… La foi du peuple de Dieu est une foi simple… C’est là la foi que nous cherchons et que nous devons trouver toujours parce que le Saint-Esprit la suscite. Nous, nous devons la faciliter, la faire croître, l’aider à croître… Et nous demandons au Seigneur que tous ceux qui s’approchent de l’Église trouvent les portes ouvertes pour rencontrer cet amour de Jésus ».

D’où la proposition : la réflexion ci-dessus montre qu’au travers l’histoire de la doctrine sacramentaire, l’Eglise a voulu « sauver » la liberté de notre Dieu qui est de se donner ; nous devons veiller à sauvegarder aujourd’hui encore cette « liberté de Dieu » sans ouvrir de « douanes » supplémentaires auprès des enfants de Dieu : il n’y a aucun « mérite » à défendre pour accéder aux dons de Dieu ! Par contre, là où le bât blesse, il me semble, c’est dans la mise en œuvre d’une réelle « catéchèse de la réception » (ce que les Anciens appelaient en la limitant à l’Initiation, la catéchèse mystagogique).

En effet, on parle beaucoup de la « première annonce » et de la catéchèse préparatoire qui, tous deux, invitent au don de Dieu ; on parle beaucoup aussi de la catégorie du « contre-don », c’est-à-dire tout ce que l’on peut mettre en œuvre pour déployer le don de Dieu dans la vie. Mais on parle rarement, voire quasi jamais, de la réception du don comme don : comment percevoir que le don que j’ai reçu de Dieu m’invite à un « contre-don » de moi-même auprès de mes frères dans une vie de foi, d’amour, de témoignage, de prière ?… Ma proposition consiste donc en une invitation pour notre Eglise diocésaine de réfléchir et de mettre en œuvre une réelle « catéchèse de la réception ».

Un exemple concret : En 2015, le nouveau processus diocésain de la catéchèse préparatoire aux Sacrements de l’Initiation chrétienne pour les enfants a été proposé, d’abord parce que cette catéchèse fait partie de la mission évangélisatrice de l’Eglise (Directoires cités plus haut), ensuite parce qu’elle est bien souvent encore aujourd’hui une demande des parents et dès lors, une source inespérée de contacts et de cheminement avec eux et ainsi permet une réelle catéchèse familiale en permettant aux parents de devenir « sujets actifs de la catéchèse » (Directoire n°124).

Cette catéchèse se devait aussi d’être proposée en lien avec la norme des âges donnée par le Magistère de l’Eglise (soit avant le début de l’adolescence – Directoire 240 : « L’enfance (6-10 ans) selon une tradition bien établie dans de nombreux pays, est la période pendant laquelle l’initiation chrétienne entamée avec le baptême est complétée au sein de la paroisse. »).

Dès le départ, il a été souligné que ce renouvellement ne pouvait fonctionner que s’il était attaché (comme les wagons d’un même train) à ce qui précède (un éveil missionnaire, un éveil à la Foi) et ce qui suit (une pastorale de la jeunesse en laquelle la « réception » pourra se déployer, sachant que, comme l’enfance, les frontières de la « jeunesse » bougent sans cesse : si un enfant est adolescent plus tôt qu’il y a 20 ans, il devient aussi « jeune » plus tôt qu’il y a 20 ans).

D’où cette proposition concrète corrélative de l’énoncé ci-dessus : accrocher à la proposition catéchétique initiatique de 2015
• une réelle proposition d’éveil à la Foi : il s’agira de penser cette proposition mais aussi de proposer de réels outils aux familles et aux communautés. Qui doit réaliser ce travail ? A mes yeux, le mieux « outillé » sur une telle problématique est le service diocésain de la pastorale familiale.
• une dynamique des trois années de catéchèse initiatique qui, comme souhaité dans le projet diocésain de 2015, quitte l’approche « préparation à… » (avec une réception de sacrements comme finalité) pour une initiation à la vie chrétienne découverte par la réception du don de Dieu dès le baptême, qui se poursuit dans la vie marquée d’étapes sacramentelles (première communion, profession-de-foi-confirmation-eucharistie, réconciliation, mariage/ordre,…) à l’image mutatis mutandis du cheminement catéchuménal déployé sur toute l’existence. Les services diocésains de la catéchèse et du catéchuménat y travaillent et préparent des propositions concrètes en ce sens.
• une réelle proposition de cheminement post-initiatique qui prenne en compte une jeunesse qui débute aujourd’hui vers 9 ans pour s’épanouir jusqu’au début de l’âge adulte (lui-même étant, selon les sociologues, décalé de plus en plus tard : « 30 ans » est souvent avancé comme norme nouvelle) Il est dès lors évident que cette proposition de cheminement pour une pastorale de la jeunesse doit se démultiplier (pré-adolescence, adolescence, jeunesse – voir Directoire 244 à 256) car on ne pense pas les choses à 9 ans comme on peut les penser à 30 !

3. Remontée synthétique des groupes et débat

L’après-midi commence par un travail en sous-groupes, visant à déterminer ce qui est urgent et important dans les propositions entendues. Le conseil presbytéral votera en faveur de trois propositions lors de sa prochaine rencontre (21 octobre 2021).

Remontée des groupes

Premier groupe (rapporteur : Christophe Cossement). Il importe de développer l’informel, par l’accueil, l’hospitalité mutuelle et l’amitié. Cela permet que la foi s’approprie et s’approfondisse. Mais cela entre en concurrence avec tout ce qui doit être assuré. Le groupe souligne aussi que la Parole de Dieu doit avoir sa place dans ces rencontres, afin que la grâce déverrouille les difficultés. Cela passe par une méthode qui évite que la rencontre tourne au débat ou à l’enseignement (une bonne méthode est la méthode Vigan). Un troisième point : proposer de faire suivre les événements paroissiaux par un « après », ce qui veut dire notamment visiter les personnes qui ont vécu un temps fort dans nos paroisses. Bien sûr, cela nécessite que l’« avant » soit un réel chemin pour découvrir comment être chrétien, et pas une simple initiation aux rites. Plus largement, il vaut la peine de se demander : pourquoi annoncer le salut ? Parce que c’est trop triste de vivre sans connaître l’amour du Père, la chance de vivre de l’Esprit Saint doit être donnée à tous ! Il faut encore être conscient de la présence du mal et le combattre dans la fidélité au Seigneur consolateur. Enfin, il faut faire attention à ce que nos projets n’en restent pas au stade de l’incantation, faute de moyens pour les mener à bien.

Deuxième groupe (rapporteur : Philippe Pardonce). Ne pas être une Église en surplomb mais faire communauté. Cela peut se traduire par une, ou plusieurs communautés dans les grandes unités pastorales. Autre point : on relit le moment présent comme un temps où il y a des attentes et de la nouveauté, où il faut partir de ce que l’on voit. Le groupe remarque que si l’Église est en crise, le monde aussi : l’enseignement, la politique… Il y a une attitude prophétique à avoir pour passer par-delà toutes ces crises. Comme prêtres, nous avons en permanence à gérer des conflits. Nous avons à veiller à ce que l’ensemble s’articule en maintenant la diversité. En outre, puisque ça ne va pas de ne rien proposer, autant être une Église où l’on propose : prière, service, annonce. Le groupe termine par une question : on met l’accent sur la clôture de l’initiation chrétienne, mais comment continuer dans la durée ?

Troisième groupe (rapporteur : Xavier Nys). Puisque la réflexion se mène au sein du conseil presbytéral, le groupe s’est centré sur le prêtre. Comment permettre au prêtre d’être prêtre : quoi déléguer et comment ? Le Vade-mecum du curé et du doyen offre des pistes de réponse. Une autre piste consiste à creuser ce qui est proposé dans le directoire de la catéchèse. Enfin, en forme de boutade, le groupe suggère un événement choc : inviter le pape François à Tournai.

Quatrième groupe (rapporteur : Michel Vermeulen). Le groupe relève que la liturgie doit être privilégiée comme lieu d’annonce de la foi. Il souligne aussi que si la pastorale de groupes est importante, l’accueil personnalisé est fondamental.

Cinquième groupe (rapporteur : André Parent). La proximité, l’accueil, la présence aux personnes sont indispensables, non par stratégie mais par goût. Le groupe note aussi que des liturgies vécues en covid furent porteuses, les gens s’étant sentis beaucoup plus concernés et participants qu’avant. Par conséquent, il faut penser à des liturgies qui ont un caractère « plus humain », des liturgies incarnées et qui donnent du sens.

Débat

Germain Bienaimé souligne qu’on a dit des choses excellentes, mais essentiellement à destination des gens qui viennent déjà à l’Église. Il y a eu peu de propositions sur l’annonce première, à destination de gens qui n’ont jamais été au contact de l’évangile.

Michel Vinckier remarque que quand on parle de conversion missionnaire, on doit trouver de nouveaux chemins pour sensibiliser un plus grand nombre de baptisés à l’annonce. On a évoqué l’accueil et c’est très bien. Mais il y a aussi des gens qui ont leur vie professionnelle dense, qui peuvent témoigner de leur foi (des catéchumènes disent l’importance de ces lieux professionnels dans leur conversion).

Xavier Nys répond à Germain : « Nous sommes prêtres dans la Cité, et pas seulement pour les catholiques. Les ducasses et autres carnavals sont des lieux qui nous sont offerts, il ne faut pas passer à côté. Le problème n’est pas de remplir l’agenda, écrivait Paul Scolas dans un article sur le malaise des prêtres, c’est d’avoir des rencontres qui ont du sens. » Et Xavier de donner un exemple : « À Ath, on pense faire une célébration inter-convictionnelle pour les défunts morts pendant la période du covid ; voilà quelque chose d’important. »

Xavier Huvenne se pose la question : Comment permettre aux prêtres d’être prêtres ? Il risque une réponse : « Au mois d’août, je ferai le tour des clochers (en pastomobile). Lors de ce tour, des gens rencontrés demandent à prier les psaumes, à avoir une Bible, à avoir une visite… Pour moi, c’est une retraite personnelle, je porte dans la prière les personnes rencontrées. J’ai eu l’idée de rencontrer des fermiers ; l’un d’entre eux est venu parce que je lui avais donné l’invitation alors qu’il était sur son tracteur, au travail. Une autre anecdote : un boucher est venu avec des choses à manger, puis m’a invité lors de l’inauguration de sa maison. Dans tout ça, je suis au cœur de ma mission de prêtre. »

Damien Debaisieux remarque qu’on a parlé de l’accueil, de la communauté. Il se demande comment des prêtres diocésains, plutôt indépendants, se situent par rapport à la communauté : envoyés vers elle ou dans la communauté ?

Yves Verfaillie lui répond que les curés sont au service des différentes communautés (clochers). Quand on en a plus d’une dizaine, on est forcément plus proche de certaines d’entre elles. On doit accepter d’être au service plutôt que de vouloir tout gérer. Parfois on doit faire des choses qu’on apprécie peu mais qui parlent aux communautés. Dans la crise, des communautés se sont révélées, continue Yves. Par ailleurs, la communauté se vit aussi entre prêtres d’une même unité pastorale (avec la souffrance de ne pas pouvoir se retrouver lors de la pandémie). Ce qui importe, c’est d’aimer les communautés, car c’est là que se construit le Corps du Christ. Nous faisons partie de ces communautés, intégralement.

Paul Scolas estime que la question de Damien Debaisieux mériterait une réflexion approfondie. Notre communauté, comme prêtres, c’est la communauté chrétienne : des tas de liens se construisent. Mais en même temps, c’est évident que ce modèle de prêtre indépendant risque de nous faire aboutir à des prêtres isolés dans des ensembles immenses, et pour être quoi dans ces ensembles ? Paul évoque alors Mgr de Moulins-Beaufort, qui disait que l’annonce de la Parole à tendance à devenir le parent pauvre, les prêtres passant beaucoup de temps à faire de la gestion. A contrario, l’exemple des barnabites, prêtres et religieux, est éclairant d’une autre manière de faire.

Le dernier mot du débat revient à Mgr Harpigny, qui remercie pour la réflexion, très profonde et riche de sa diversité. Il souligne qu’il faudra arriver à des choses concrètes. Pour cela, le Bureau fera des propositions, pour le conseil d’octobre.

4. Réponses de Mgr Harpigny à une question

Xavier Huvenne relaie une question d’une fabricienne : Faut-il prévoir au budget 2022 l’achat de la nouvelle traduction du Missel Romain ? Quel en est le prix ? Que faire des anciens modèles ?

Mgr Harpigny répond que le SAGEP publiera un article sur ce sujet dans Église de Tournai de juillet. Olivier Fröhlich complète : le missel est attendu pour octobre 2021. L’achat de ce missel est recommandé. Il existe en format unique, au prix de 169 €. Les fabriques sont invitées à commander ces missels à Siloë, qui facturera en janvier 2022, ce qui permettra de reporter cet achat dans les budgets 2022 des fabriques et d’éviter une modification budgétaire.

Cette nouvelle traduction sera peut-être aussi d’application dans les diocèses francophones d’Afrique, à moins que ceux-ci n’adoptent une autre traduction. Ce qui signifie qu’il n’y a sans doute pas de raison de leur envoyer nos anciens missels. Olivier Fröhlich se renseigne.

Michel Vinckier précise que cette nouvelle traduction, recommandée pour l’Avent 2021, sera obligatoire pour l’Avent 2022.

5. Tour d’informations

Daniel Procureur signale qu’un recueil de textes de Luc Lysy est paru (il en a apporté quelques exemplaires, mis à disposition des membres du conseil presbytéral qui le souhaitent).

Xavier Huvenne mentionne l’existence d’une page Facebook pour les vocations, intitulée « Un appel à ne pas manquer ». Il rappelle aussi l’existence d’un set de table, avec un QR-code renvoyant au site internet de la pastorale des vocations.

Damien Debaisieux invite à relayer la proposition de l’abbaye de Chimay pour des séjours monastiques destinés à des jeunes (18-35 ans).

Yves Verfaillie confirme qu’il y aura une retraite en silence pour les prêtres, au Mont-des-Cats, du 16 au 21 août. Le nombre est limité à 10 participants.

Olivier Fröhlich donne un écho du travail du Service pastoral des couples et des familles (sujet du conseil presbytéral du 11 février 2021) : il reste à finaliser le document sur la préparation au mariage et à travailler à une bonne communication auprès des fiancés. Il faudra aussi collecter et unifier des outils concrets. Les documents seront publiés à la fin 2021.

Olivier Fröhlich annonce aussi qu’une nouvelle brochure sur la gestion matérielle des paroisses paraîtra bientôt, sans doute en septembre 2021 (la précédente datait de 2000).

Philippe Vermeersch signale qu’une réunion d’évaluation du groupe Progressio aura lieu bientôt. Jean-Luc Joly, son animateur, rencontrera ensuite le conseil épiscopal.

Mgr Harpigny note qu’à la date du 8 juin, 90 prêtres étaient inscrits à la célébration de merci aux prêtres, qui a lieu à la cathédrale ce vendredi 11 juin.

La prochaine réunion du Conseil presbytéral aura lieu le jeudi 21 octobre, de 9h30 à 16h, à la maison de Mesvin (ou au séminaire, selon les mesures sanitaires en vigueur à ce moment).

Le Bureau se réunira le lundi 6 septembre, à 14h, au 11 rue du 11 Novembre, Frameries.

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