Messe chrismale à Péruwelz : prier pour faire reculer le mal
En cette fraîche mais ensoleillée soirée d’avril 2023, les regards du diocèse de Tournai étaient tournés vers l’église Saint-Quentin de Péruwelz, où se déroulait la traditionnelle messe chrismale présidée par Mgr Harpigny.
Vécue chaque année dans le diocèse de Tournai lors du Mardi Saint, la Messe Chrismale rassemble en un seul lieu de nombreux prêtres et diacres venus de tout le Hainaut pour célébrer aux côtés de Mgr Harpigny ce jour de fête.
Ce mardi 4 avril 2023, c’est donc à Péruwelz que l’évènement avait lieu, en présence d’une assemblée venue de tous les horizons. Une retransmission en direct sur Youtube, grâce au travail de Sonostradamus, a permis à ceux qui ne pouvaient se déplacer de vivre ce moment à distance.
Les acteurs du patrimoine à l’honneur
Comme le veut la tradition, un groupe particulier de personnes a été invité tout particulièrement. Cette année, ce sont les personnes veillant sur le patrimoine du diocèse : membres et bénévoles d’Art Culture et Foi ou du Centre d’Histoire et d’Art Sacré en Hainaut, associations patrimoniales, Fabriques d’église.
Les fidèles qui entraient dans l’église ne pouvaient le manquer : avant le début de la célébration, sur chacun des écrans installés de part et d’autre de la nef était diffusé en boucle le docu-fiction « Témoignages d’hier… Parole pour aujourd’hui ». Cette vidéo avait été réalisée par Cathobel dans le cadre du colloque Art Culture et Foi « Patrimoine religieux, passeur de foi « organisé en septembre 2022.
Dans son homélie, Mgr Harpigny a souligné que « Ces associations, ces personnes individuelles, ces établissements publics ont une grande responsabilité. Pourquoi ? Parce que les œuvres du patrimoine permettent aux générations successives d’entrer dans le mystère de la foi chrétienne en se laissant initier à « comprendre » le sens des objets du patrimoine. Cela va du plan d’un édifice religieux, qui a un aménagement liturgique propre, jusqu’à la découverte d’objets, de tableaux, de sculptures, de fresques murales, de vases sacrés, de vêtements liturgiques, de reliquaires, de pièces musicales et de processions en tout genre. »
La prière, une arme contre l’injustice
Notre évêque a énormément insisté dans son homélie sur la place de la prière comme arme pour se libérer du mal : « Parmi les armes pour rendre justice et faire respecter le droit, nous avons aussi la prière. Comme croyants en Dieu, nous savons que la prière est toujours efficace. Jésus a enseigné une prière qui contient cette demande : Ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du mal. Continuons à demander la délivrance du mal ».
En exemples de situations difficiles, notre évêque a évoqué la guerre en Ukraine, la détention d’Olivier Vandecasteele en Iran et les conflits en République Démocratique du Congo. « Je prends ces trois exemples parce que, dans la province de Hainaut, dans le diocèse de Tournai, des familles sont blessées, éprouvées, désespérées par ce qui se passe en Ukraine, en Iran, en République Démocratique du Congo », a-t-il ajouté.
Les collectes du Carême de Partage, pour soutenir les paysans du Brésil, ont également été mentionnées. La situation au Brésil a été présentée comme un autre exemple « du règne de l’injustice et du non-respect du droit ».
Des moments liturgiques forts
La messe chrismale est l’occasion pour les prêtres et diacres de renouveler leurs engagements. L’abbé Olivier Fröhlich, vicaire général de notre diocèse, a commencé ce moment en citant le nom des prêtres et diacres jubilaires de l’année. Parmi ceux-ci, notre évêque qui fêtait lui-même un double jubilé puisqu’il célébrera cette année ses 50 ans d’ordination presbytérale et ses 20 ans d’ordination épiscopale.
Mgr Harpigny s’est ensuite tourné vers les prêtres puis vers les diacres pour qu’ils puissent renouveler les promesses de leur ordination, dont la plus ancienne remonte à 75 ans.
La bénédiction des saintes huiles est un autre temps fort de la messe chrismale. Amenées en procession jusqu’à l’autel, elles ont été solennellement présentées à l’assemblée. La première de ces huiles, l’huile des malades, a été présentée par notre évêque dans son homélie comme « signe de la guérison de nos faiblesses et de nos maladies ». La deuxième, l’huile des catéchumènes, a été amenée jusqu’à l’autel par des catéchumènes, qui sont restés auprès de la vasque durant le temps de la bénédiction.
Le Saint-Chrême est la troisième de ces huiles. Elle est utilisée principalement lors du sacrement du Baptême mais aussi lors du sacrement de la Confirmation. Elle est aussi utilisée lors de l’onction des nouveaux évêques ou des nouveaux prêtres. C’est précédée d’un bouquet de fleurs qu’elle a été amenée jusqu’à l’autel, accompagnée par des jeunes de la paroisse.
À l’issue de la célébration, les prêtres sont retournés là où ils s’étaient préparés pour la messe : le « Cellier », une salle située dans le cadre bucolique du parc de Péruwelz. C’est là qu’ils ont réceptionné les fioles contenant les saintes huiles, afin qu’ils puissent les utiliser dans leurs paroisses. Ils ont ensuite rejoint les fidèles pour un moment de convivialité au fond de l’église, autour de sandwiches et d’un verre de l’amitié.
Marie Lebailly
- Lire dans son intégralité l’Homélie de Mgr Harpigny
- Liste des prêtres et diacres jubilaires