Ursulines : les religieuses vont quitter Mons

Ursulines : les religieuses vont quitter Mons

La communauté du Caillou Blanc vient d’annoncer son départ. Ce sera chose faite dans la seconde moitié de 2023. C’est la fin de près de quatre siècles de présence en Ville.

Un bâtiment bien connu depuis le 18e siècle

C’est un communiqué diffusé l’autre jour dans la newsletter hebdomadaire de la paroisse de Mons qui nous l’apprend :« C’est avec émotion que nous annonçons que les Religieuses Ursulines de l’Union Romaine quitteront Mons dans le courant du 2èmesemestre. Au moment de leur départ, une cérémonie d’action de grâces sera organisée pour célébrer leur présence dans notre Ville depuis plus de 350 ans. Les Religieuses cesseront d’être présentes de manière permanente mais garderont le contact avec les écoles qu’elles ont fondées à Mons ; Une page se tourne. Il faut construire l’avenir… ».

À Mons depuis 375 ans

Les Ursulines étaient l’une des communautés religieuses les plus anciennes de Mons (leur aînée, et de loin, étant celle des Pauvres Sœurs). Si elles ont fait une première apparition dans la cité du Doudou en 1633-1634, c’est exactement le 21 octobre 1648, jour de la fête de sainte Ursule, qu’elles y sont entrées solennellement. En octobre prochain, cela fera donc exactement 375 ans…

Un bâtiment emblématique

La chapelle jadis

L’objectif des religieuses : ouvrir une école pour jeunes filles. Le développement de la communauté et de l’école amène au début du 18ème siècle la construction d’une église et d’un monastère à l’actuelle rue Claude De Bettignies. C’est le premier bâtiment emblématique des Ursulines. Elles l’occuperont jusqu’à ce que les bombardements de la Seconde Guerre les obligent à quitter le site. Aujourd’hui l’ancienne chapelle, donnant sur l’actuel square Roosevelt, connaît une nouvelle jeunesse. En 2015 s’y est ouverte l’Artothèque, qui accueille les trésors des musées montois.

D’exil en exil

La Révolution française chasse les religieuses et les élèves en 1798. Il faut se disperser en ville mais les sœurs poursuivent l’instruction en cachette. En 1803, c’est le retour au monastère, réparé et restauré. L’école se développe à nouveau mais le site est amputé par divers projets urbanistiques : le canal Mons-Condé, les remparts hollandais, l’arrivée du chemin de fer… Puis c’est la démolition des remparts et le percement de la rue de la Houssière. En 1914, nouvel exil dans différentes maisons de la ville, puis retour « à la maison ». Mais la Seconde Guerre donne un coup fatal, avec les bombardements de 1940, 1942 et 1944.

Le « bâtiment jaune »

C’est le départ définitif du site « historique », mais pas la fin des Ursulines… Durant près de dix ans, les cours se donnent dans des maisons, notamment au boulevard Dolez et au boulevard Albert-Elisabeth. Et des plans sont vite dressés pour un nouveau bâtiment au boulevard des Etats-Unis (aujourd’hui boulevard Kennedy). C’est en 1957 que l’école secondaire emménage dans le « bâtiment jaune », qui devient lui aussi une silhouette familière à Mons. Les primaires, installées provisoirement rue de Nimy, rejoindront les secondaires en 1968, dans des nouveaux bâtiments rue Valenciennoise.

Le « bâtiment jaune »

La fin du « Caillou Blanc »

En 1983, quand les Ursulines fêtent le 350ème anniversaire de leur première implantation à Mons (1633), la communauté religieuse compte encore une vingtaine de membres et une seconde communauté, portant le nom de « Caillou Blanc » s’ouvre à deux pas de là, avenue du Tir.
Avec la diminution des vocations, les religieuses se regroupent au Caillou Blanc et c’est ce bâtiment que les dernières Ursulines s’apprêtent à quitter. Mais leur nom ne disparaitra pas : les écoles qu’elles ont fondées sont solidement implantées dans le paysage scolaire montois…
Hubert Wattier
Sources principales : le montage audio-visuel de 1983 et divers articles de presse.
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