Actualité mouvementée autour de l’EVRAS
L’EVRAS, acronyme d’« Éducation à la vie Relationnelle, Affective et Sexuelle », est – sans vouloir faire de mauvais jeu de mots parce que ce n’est pas drôle – un sujet d’actualité brûlant. Nous avons pu nous en rendre compte dans les médias et les conversations.
Le décret rendant cette éducation obligatoire dans les écoles a été adopté à l’unanimité moins trois abstentions au Parlement wallon le 12 septembre 2023. Deux heures d’animation sur cette thématique large deviennent obligatoires dès cette année scolaire en 6e primaire et en 4e secondaire. Il s’agit d’offrir aux élèves un espace pour déposer leurs questions et bénéficier de l’accompagnement de professionnels habilités pour cette animation.
Un guide à destination de ces professionnels a été constitué à partir des questions formulées par un grand nombre de jeunes et d’enfants. Ce guide n’est toutefois pas un programme, comme certains continuent à le dire.
Une première version et une révision
Pourquoi tant d’émoi à propos de cette thématique alors que ces animations sont organisées depuis des décennies dans nombre d’établissements?
Une explication vient certainement d’erreurs commises dans le processus d’élaboration du guide EVRAS. Une première version de ce guide, qui comprenait plusieurs passages inappropriés, a été publiée prématurément «estampillée» de plusieurs logos, dont celui de l’Enseignement catholique. Cette sortie laissait supposer que ces institutions l’avaient validé, ce qui n’était pas encore le cas. Cela a été perçu comme un passage en force et a suscité nombre de réactions.
Quand d’un côté des laïcistes veulent exclure les «religieux» de la concertation sur un sujet sensible comme celui-ci et que de l’autre certains «religieux» intégristes en font leur terrain éducatif exclusif, on aboutit à une situation explosive. La thématique devient alors l’enjeu de mouvances qui se renforcent mutuellement et qui ne sont pas seulement issues de mouvements religieux: complotismes, intégrismes religieux, mouvements d’extrême droite, écoles de psychanalyse, associations militantes en tout genre ou citoyens mal informés en font leur cheval de bataille. Les parents sont alors inquiétés, alertés, désinformés, remontés…
Travailler dans la sérénité
À l’écoute des critiques formulées, la Ministre a accepté que les passages du guide incriminés soient revus. Des ajustements ont été faits et un accord a été trouvé. Il faut savoir le reconnaître.
Il est donc nécessaire de réexpliquer la visée de cette décision politique. Elle doit être mise en œuvre sereinement par les directions d’école qui choisiront des acteurs labellisés parmi ceux avec lesquels elles ont l’habitude de travailler. L’école a en effet un rôle important à jouer à côté des familles, qui sont bien évidemment les premières responsables de l’éducation de leurs enfants.
Nous savons que certains sujets sont difficiles à aborder en famille et que les abus sont le plus souvent intrafamiliaux. Les réactions identitaires violentes doivent d’ailleurs nous inciter à la vigilance. Il en va de la protection et de la santé des jeunes et des enfants. Nous savons en outre que l’éducation à la vie relationnelle au sens large apparaît comme un enjeu majeur pour l’épanouissement de nos jeunes et le bien commun dans notre société. Cette éducation couplée à d’autres apprentissages y contribuera.
Par ce document émanant de son cabinet, Madame la Ministre Désir veut répondre aux questions le plus souvent posées à propos de l’EVRAS. Vous trouverez le texte in extenso dans le PDF téléchargeable ci-dessous.
Myriam Gesché
Déléguée épiscopale pour l’enseignement