Risquons-Tout: un anniversaire empli de joie et de reconnaissance
En ce 1er juin 2024, l’église de la Conversion de saint Paul à Mouscron, dans le quartier du Risquons-Tout, célébrait le 150e anniversaire de sa consécration, en présence de Mgr Harpigny et des prêtres de la paroisse, anciens et actuels.
Malgré le temps maussade, les paroissiens ont été nombreux à faire le déplacement jusqu’à l’église du Risquons-Tout en cette journée de célébration. Si le soleil n’était pas de la partie en-dehors des murs, il était bien présent dans les cœurs des personnes présentes. Dans cette église néogothique, les chants de la chorale, repris par l’assemblée, retentissaient sous les voûtes et laissaient transparaître la joie de ce moment.
La plupart des personnes présentes venaient du quartier ou des clochers environnants, mais certains sont venus de plus loin. Ainsi, le chanoine Phlippe Pêtre, ancien doyen de Mouscron, n’a pas hésité à traverser tout le diocèse depuis la Botte du Hainaut, dont il est actuellement le doyen.
Cette journée particulière était l’occasion pour des visages du passé de se retrouver autour de l’autel. Outre l’abbé Pêtre, les Mouscronnois ont eu le plaisir de retrouver le chanoine Yves Verfaillie, originaire de la paroisse, mais surtout l’abbé Jean de Vos de Molderghem qui, à 102 ans, est venu tout spécialement d’Ypres pour rejoindre la paroisse dont il avait été le curé pendant 15 ans.
Un lien entre passé, présent et avenir
Le hameau du Risquons-Tout a toujours eu une histoire particulière, divisée entre plusieurs territoires. Ainsi, au moment de la construction de son église, il faisait partie du diocèse de Bruges et était à cheval sur deux communes: Mouscron et Rekkem. Aujourd’hui appartenant à la seule UP de Mouscron, la paroisse a rejoint le giron du diocèse de Tournai et se trouve à la frontière avec la France.
«En cette occasion spéciale, nous sommes réunis non seulement pour commémorer l’histoire de ce lieu sacré mais aussi pour honorer la foi et la dévotion de toutes les générations qui ont contribué à faire de cette église un pilier de notre communauté», a souligné dans son mot d’accueil M. Bernard Everaet, trésorier de la Fabrique d’église du Risquons-Tout. «Cette église est bien plus qu’un simple bâtiment, elle représente un lien vivant entre le passé, le présent et l’avenir. À travers les décennies, elle a été le cœur battant de notre communauté, un lieu de rencontre, de soutien et de prière. En célébrant cet anniversaire, nous rendons hommage à tous ceux qui ont contribué à la construction et à la préservation de cette église. Nous pensons avec gratitude aux bâtisseurs, aux artisans, aux bénévoles et à tous les fidèles qui ont consacré leur temps, leur énergie pour que ce lieu demeure une église accueillante et chaleureuse. Nous sommes les gardiens de cet héritage précieux, il nous incombe de le transmettre aux générations futures.»
Être des témoins et acteurs
Mme Francine Duchâtel-Mariën, membre de l’EAP, a souligné dans son message d’introduction l’importance d’être des témoins: «En ce jour, rendons grâce pour tous les événements, heureux et douloureux, vécus ici. Pensons à tous les prêtres qui se sont succédé, avec leur charisme, leur style, leurs opinions parfois tranchées, mais des prêtres missionnaires et témoins du Christ incarné. Louons Dieu, qui fait toute chose belle et nouvelle. Il nous donne l’espérance, la foi et l’amour pour être à notre tour des témoins.»
«Les églises, comme lieux de culte, sont faites pour rassembler les chrétiens», a rappelé Mgr Harpigny dans son homélie. Celle-ci a été l’occasion pour lui de parler du patrimoine religieux et de la réflexion actuellement en cours en concertation avec la Région Wallonne pour sa préservation.
À la suite des deux personnes qui ont introduit la célébration, il a répété: «Remercions les témoins depuis 150 ans, et nous-mêmes devenons des témoins ou, comme le dit le pape François, des disciples missionnaires. N’hésitons pas à partager notre foi.» Parlant des Fabriques d’église et de tous ceux qui veillent à la préservation des lieux de culte, il a ajouté: «Pour ceux et celles qui pensent en avoir les compétences et les capacités, n’hésitons pas à nous présenter, à nous engager. Ce n’est pas une tâche seulement –comme on dit– administrative ou financière, c’est vraiment une participation, au nom de toute la société, pour quelque chose qui a de l’avenir.»
D’un jubilé à l’autre
Pour conclure la célébration, l’abbé Michel Vermeulen, actuel doyen de Mouscron, a laissé la parole au doyen de l’assemblée, l’abbé de Vos de Molderghem, qui a tenu à prononcer quelques mots. Celui-ci a partagé ses souvenirs, notamment l’ordination sacerdotale de l’abbé Yves Verfaillie, actuel curé de l’UP de Belœil-Bernissart et chanoine de la Cathédrale de Tournai. «La paroisse Saint-Paul est donc bien représentée au cœur du diocèse», a-t-il souligné. Présent dans la paroisse il y a 50 ans, lors du centenaire de l’église, il a rappelé que Mgr Himmer, alors évêque de Tournai, avait envoyé pour l’occasion son vicaire général, l’abbé Jean Huard, qui lui succèdera par la suite.
«Plus qu’il y a cinquante ans, j’ai senti aujourd’hui le Corps du Christ en nous et j’ai senti Son Sang couler dans nos cœurs. Au début de la célébration, je regardais vers le maître-autel et je me dis ‘il y a une statue qui a disparu!’». Et voilà que tout à coup j’ai vu qu’on l’avait mis là, plus près de vous», a-t-il ajouté en désignant la statue de saint Paul installée auprès de l’autel. «Alors que puisse, sous la conduite de ce si grand patron, de cet apôtre, la paroisse du Risquons-Tout vivre à jamais!»
Marie Lebailly