Le service Com’ sur les chemins du diocèse!

Sur les chemins du Diocèse (8/8) : Mgr Walter de Marvis et Tournai

Évêque de Tournai de 1219 à 1252, Mgr de Marvis a laissé à son diocèse et particulièrement à la ville de Tournai un héritage culturel et architectural qui est parvenu jusqu’à nous.

Prises de vues : Anaïs Marescaux et Mathilde Duquesne
Réalisation vidéo : Anaïs Marescaux

Walter (ou Gauthier) de Marvis (vers 1175-1252) est originaire de la ville de Tournai, où il a reçu sa première formation à l’école cathédrale. Après des études à la faculté de théologie de la Sorbonne (Paris), il revient à Tournai pour enseigner dans cette même école cathédrale.

Un évêque en lutte

En 1217 débute la cinquième croisade. Walter de Marvis y participe et y rencontre François d’Assise. C’est durant le siège de Saint-Jean-d’Acre, en 1219, qu’il reçoit sa nomination comme évêque de Tournai. Alors que, dans le sud de la France, la croisade contre les Albigeois repart de plus belle, Mgr de Marvis se lance dans la lutte contre le catharisme de 1226-1229. Il est appuyé en cela par le pape Grégoire IX. Au début des années 1230, il aurait été pendant quelques années le légat du pape dans le Midi de la France.

Un évêque fondateur

Dans son diocèse de Tournai, qui comprend alors les actuels diocèses de Bruges et de Gand, Mgr de Marvis est également très actif. Il fonda des béguinages et des hospices et remit de l’ordre dans certains couvents. Vers 1242, il entreprit de parcourir à dos de cheval certaines régions de son diocèse, particulièrement dans le comté de Flandre. Il y créa de nombreuses paroisses nouvelles et en marqua les limites par des croix-bornes ou en traçant des croix sur des arbres. Il n’est donc pas surprenant que plusieurs rues et lieux-dits de ces régions portent aujourd’hui son nom.

Un évêque bâtisseur

BOZIERE Aimé François Joseph, Tournai ancien et moderne (…), PL. XXXVII

Dans la ville de Tournai, l’évêque fit construire de nombreux bâtiments qui sont parvenus jusqu’à nous, comme une Halle sur la Grand-Place ou l’église Sainte-Marie-Madeleine. Il fit également reconstruire le chœur de la Cathédrale en style gothique rayonnant. Pour célébrer l’achèvement des travaux, qui durèrent de 1243 à 1255, l’évêque commanda une châsse-reliquaire sur le modèle de la châsse Notre-Dame afin d’y déposer les reliques de saint Éleuthère, fondateur de la première cathédrale de Tournai.

Ayant constaté la pauvreté dans laquelle vivaient les prêtres âgés de son diocèse, Walter de Marvis fit construire à proximité de la Cathédrale un lieu destiné à les accueillir : l’hôtel des Anciens Prêtres. Le premier bâtiment à les accueillir se trouvait dans la rue du Four Chapitre avant d’être agrandi par un bâtiment construit sur la Place de l’Evêché, en face de l’Evêché de Tournai. Fermé en 2008 et actuellement en travaux, il fera partie du Carré Janson.

Texte et photos : Marie Lebailly

Pour aller plus loin

BOZIERE Aimé François Joseph, Tournai ancien et moderne ou Description historique et pittoresque de cette ville, de ses monuments, de ses institutions, depuis son origine jusqu’à nos jours, Tournai, 1864

DESCAMPS André-Philibert-Valentin, Notice sur Walter de Marvis : évêque de Tournay, Casterman, Tournai, 1852

DOSSAT Yves. « Remarques sur la légation de l’évêque Gautier de Tournai dans le Midi de la France (1232-1233) » in Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, Tome 75, N°61, 1963. pp. 77-85.

HOORNAERT Hermès, Un prélat prestigieux, Walter de Marvis, évêque de Tournay, Tournai, 1945

 
 
 

Sur les chemins du Diocèse (7/8): le travail du sacristain (UP du Val de l’Escaut)

Alors qu’un «Guide du sacristain» est en cours de préparation, le service Com’ a fait étape dans l’UP du Val de l’Escaut pour rencontrer un organiste-sacristain qui officie dans plusieurs paroisses.

Réalisation vidéo : Anaïs Marescaux

Manu Deldicque est organiste pour six clochers de l’UP et sacristain de deux d’entre eux. Interrogé par notre équipe sur le travail de sacristain, il explique: «C’est la personne qui prépare tout ce qui est nécessaire au bon déroulement de la célébration eucharistique : allumer les bougies, préparer le vin et les hosties, vérifier le stock, passer les commandes, venir ouvrir l’église, allumer le chauffage l’hiver quand c’est nécessaire…»

Le sacristain, qu’il soit bénévole ou employé d’église, ne travaille pas uniquement le dimanche. Il peut aussi être présent durant la semaine, pour ouvrir pour des travaux ou à la femme de ménage, préparer des célébrations, veiller à l’entretien de la vaisselle liturgique, etc. Lors de célébrations particulières, comme les grandes fêtes liturgiques et les mariages, le sacristain peut aussi prendre du temps en amont pour décorer l’église, par exemple en installant des fleurs ou en déployant un tapis rouge.

Le rôle du sacristain

Le guide précise le rôle du sacristain, avec ses différentes missions: «Le rôle de la sacristine, du sacristain est d’être au service du Christ et de l’Église par la liturgie, en préparant les lieux de célébration en fonction des assemblées et en préparant tous les objets nécessaires aux différents rites. Le sacristain collabore de fait étroitement avec les prêtres et diacres qui président les différentes célébrations mais entre aussi en relation avec beaucoup d’autres personnes, telles que les organistes, lecteurs, chantres, servants de messe, membres des équipes liturgiques, catéchistes, fidèles, visiteurs, etc. […] Selon les situations, le sacristain peut aussi être amené à assurer certaines tâches d’entretien.»

Le guide souligne également que le sacristain ou la sacristine se doit d’avoir des qualités humaines et spirituelles particulières: «Le sacristain est une personne qui se situe au carrefour de beaucoup d’aspects concernant l’organisation pratique de l’église et, à ce titre, beaucoup de personnes viennent le ou la voir pour demander des conseils ou des renseignements. Il/elle est même reconnu parfois par la population, dans la commune, comme «celui ou celle qui s’occupe de l’église». À ce titre, il a la responsabilité d’être fraternel et accueillant, tout en sachant rester discret quand cela s’impose. De même, quand il ouvre les portes de l’église ou allume les cierges, il peut présenter en même temps à Dieu tous ceux et toutes celles qu’il a rencontrés ou tous ceux qui passeront à l’église durant la journée. Il est aussi un accueillant et un priant.»

M. Deldicque fait écho à ce sentiment: «C’est un engagement qui demande du temps, de l’investissement, même si on est rémunéré (…) Quand on est présent dans l’église et qu’on prépare [la célébration], il y a des gens qui rentrent, on peut discuter avec eux. On doit être à l’écoute, les gens aiment bien se confier.»

Texte et photos: Marie Lebailly

Pour en savoir plus

Le «Petit guide du Sacristain» est actuellement en cours de préparation. Cet outil est réalisé par l’Association du Personnel des Fabriques d’église (ADPFE), sur un précieux travail de recherche et de rédaction réalisé par Anne Ghiste, avec la collaboration du Service de Liturgie du Diocèse de Tournai.

Sur les chemins du Diocèse (6/8): saint Éleuthère et Blandain (UP de Tournai-Ouest)

Évêque de Tournai et fondateur de la Cathédrale Notre-Dame, saint Éleuthère est l’un des saints patrons de la cathédrale. Il est aussi vénéré à Blandain, avec lequel il a des liens particuliers. L’équipe Com’ s’est rendue sur place pour en savoir plus.

Réalisation vidéo : Anaïs Marescaux

La relation entre le saint et le village est très ancienne: «Il n’est pas né à Blandain, comme parfois certains le disent. Par contre, ses parents, qui étaient des Tournaisiens, ont été enterrés à Blandain.» nous explique Michel-Amand Jacques, secrétaire de la Fabrique d’église. Bien que le saint aurait pu être inhumé à Tournai, dans la première cathédrale, il a été enseveli auprès de ses parents.

Selon la légende, le nom même du village peut être lié à saint Éleuthère. En effet, ce nom serait dérivé du prénom Blanda. Mais laquelle? «Il y en a deux dans son histoire», raconte Michel-Amand Jacques. «Sa mère s’appelait Blanda. Il y a aussi cette histoire assez amusante qui est illustrée par la tapisserie des saints Piat et Éleuthère conservée à la Cathédrale. La fille du tribun de Tournai, qui s’appelle Blanda, essaye de séduire le saint qui va évidemment résister.» Blanda mourra un peu plus tard. Ses parents feront appel au saint, qui la ressuscitera. 

Un tombeau sans corps

Dans l’église Saint-Éleuthère de Blandain, un cénotaphe (autrement dit, un tombeau sans corps) de saint Éleuthère trône dans le bas-côté gauche. Michel-Amand Jacques explique qu’il est là «pour que l’évêque de Tournai, et plus généralement les Tournaisiens, se fassent pardonner d’être venu enlever le corps de saint Éleuthère pour l’emmener à la Cathédrale.» Cet événement a suscité la colère des Blandinois, qui ne l’ont jamais pardonné aux Tournaisiens. Voilà pourquoi, plusieurs siècles plus tard, «l’évêque de Tournai, Jean de Vendeville (évêque de 1588 à 1592), fait réaliser ce cénotaphe, un saint Éleuthère gisant en habits épiscopaux, en pierre de Tournai polie, ce qui lui donne un aspect de marbre noir. À la fin du 16e siècle, il offre ce cénotaphe qui est installé dans le chœur de l’église.» 

Les reliques de saint Éleuthère sont donc conservées à Tournai, dans la magnifique châsse du 13e siècle commandée par Mgr de Marvis. Signe du lien entre les Blandinois et le fondateur de la première cathédrale, celle-ci est portée chaque année par des villageois lors de la Grande Procession de Tournai, chaque second dimanche de septembre.

Texte et photos: Marie Lebailly

Pour en savoir plus

Sur les chemins du Diocèse (5/8) : l’accompagnement spirituel des mouvements de jeunesse

Durant son périple estival sur les chemins du diocèse, le service Com’ s’est interrogé sur l’accompagnement des mouvements de jeunesse dans le doyenné du Tournaisis.

Réalisation vidéo : Anaïs Marescaux

Pour les différents mouvements de jeunesse de notre pays, scouts, patronnés ou autres, l’été est la période des camps qui fleurissent un peu partout. Dans le doyenné du Tournaisis, l’abbé Bryan Sultana est chargé de l’accompagnement spirituels de ces mouvements, lors des camps mais aussi tout le long de l’année.

« Lorsque je suis arrivé comme vicaire dans l’Unité pastorale de Tournai-Centre, on m’a confié trois missions : la pastorale scolaire au niveau du primaire, la catéchèse et l’accompagnement des mouvements de jeunesse », raconte-t-il. « À Tournai-Centre, ce sont principalement des Scouts, mais très vite je me suis plus impliqué au niveau des Patros, parce qu’on m’a demandé d’être animateur et accompagnateur de sens au niveau de la Régionale des Patros. »

Un accompagnement toute l’année

Bien qu’il soit plus actif dans les Patros durant l’année, les Scouts ne sont pas oubliés : « Pendant les mois d’été, on me sollicite pour faire des visites de camps et c’est l’occasion pour moi de rencontrer plus les Scouts que le Patro, parce que dans la région de Tournai il n’y a pas vraiment de culture des visites au Patro. Ce sont surtout les Scouts qui sont demandeurs et donc j’en profite », sourit-il.

L’abbé Sultana insiste sur le fait que le travail de l’accompagnateur ne doit pas être limité aux camps d’été : « Pour que notre présence pendant les camps soit crédible, je pense qu’il faut vraiment que l’aumônier ou l’accompagnateur de sens soit présent au cours de l’année. Si on ne les voit jamais pendant l’année, ils se demandent vraiment ce qu’on vient faire. Inévitablement, il y a un suivi entre l’accompagnement des Staffs durant l’année et ce qu’on me demande concrètement au niveau des camps. Cela peut être une proposition d’activité « Recherche de sens », une présence au niveau des promesses scoutes, l’animation d’une veillée… »

Des liens à renouer

« Avec la mise en place il y a quelques années de tout ce qui était post-catéchèse – KT +13, KT +15 –, les paroisses se sont un peu désinvesties au niveau des mouvements de jeunesse. C’est normal, on s’est beaucoup plus impliqués au niveau paroissial auprès de ces jeunes qui étaient motivés suite à un cheminement catéchétique. Et puis on s’est rendus compte que l’accompagnement est devenu plus difficile après la confirmation. »

Devant cette constatation, les paroisses se sont tournées à nouveau vers les mouvements de jeunesse afin de reprendre l’accompagnement spirituel. Cependant, comme le remarque l’abbé Sultana, les liens entre les deux se sont « considérablement distendus ». De plus, l’accompagnement spirituel n’est plus le même qu’autrefois : « On n’utilise plus [les termes] « accompagnement spirituel » ou « aumônier ». Chaque année, je dois remettre mon mandat d’ « accompagnateur de sens » en jeu parce que les règles au niveau de la Fédération [des Patros] sont devenues telles que, finalement, nous sommes les bienvenus mais nous ne pouvons plus nous imposer comme on s’est imposés dans le temps. Nous pouvons organiser des activités de recherche de sens, mais l’étiquette « Jésus-Christ » n’est plus systématique apposée sur les activités. »

Des choix libérateurs

Pour l’abbé Sultana, la présence active auprès des jeunes implique des choix, notamment celui de ne pas être toujours disponible en paroisse. À ses yeux cependant, certains renoncements sont libérateurs : « J’aurais envie que les paroissiens se rendent compte de la richesse, de la diversité, de la créativité, de l’envie d’entreprendre des animateurs. Ils fournissent un travail remarquable au niveau des animations, du vivre-ensemble, il y a vraiment un esprit d’équipe et d’amitié qui est très très encourageant pour l’avenir. C’est en regardant les animateurs et à fortiori les enfants que je regarde l’avenir avec plus de sérénité. »

Texte : Marie Lebailly
Photos et vidéos : Mathilde Duquesne
Montage vidéo : Anaïs Marescaux

Sur les chemins du Diocèse (4/8) : saint Saulve (UP d’Antoing)

Pour sa quatrième étape sur les chemins du Doyenné du Tournaisis, le service Com’ a mené l’enquête à Jollain-Merlin, afin d’en savoir plus sur le saint patron de la paroisse, saint Saulve.

Réalisation vidéo : Anaïs Marescaux

L’église de Jollain-Merlin a connu une histoire mouvementée. Une première église fut construite au XIVe siècle et a connu de nombreux aménagements. En 1918, elle fut dynamitée par l’armée allemande avant d’être reconstruite dans sa configuration actuelle. Heureusement, les reliques de saint Saulve échappèrent à la destruction. Depuis 1943, son transept est classé par la Commission Nationale des Monuments et Sites.

Saulve, évêque itinérant et martyr

Nous sommes à la fin du VIIe siècle de notre ère. Un évêque, Salvius, originaire d’Auvergne et/ou évêque d’Angoulême selon les sources, est envoyé en mission dans la région de Valenciennes. C’est accompagné de son disciple qu’il rejoint nos régions afin de poursuivre le travail d’évangélisation de ses prédécesseurs, dont saint Piat.

L’évêque et son disciple connurent une fin tragique, assassinés au cours d’un guet-apens à proximité de Beuvrages. Parce que le disciple a été jeté dans la fosse au-dessus de son évêque, il reçut le nom de Superius, en français Supère, autrement dit « Supérieur ». Dans un ouvrage du XIXe qui relate cet épisode, l’auteur nous parle d’un premier miracle :

« Dans l’étable où saint Saulve et son disciple avaient été déposés se trouvait un taureau d’une grandeur extraordinaire ; c’était, dit la chronique, le gardien du troupeau. Ce fut lui que Dieu chargea du soin de manifester à la fois le crime des assassins et la sainteté des victimes. Nuit et jour cet animal veillait sur l’endroit où reposaient les deux corps. « Tellement qu’il n’y avait homme ni femme qui l’osât approcher. Quand les gardes voulaient aller vers l’endroit où reposait le sacré dépôt, le taureau y résistait tant des cornes comme des pieds. » Il savait se faire respecter des autres animaux ; il les forçait de reculer et de se tenir respectueusement à quelque distance. On admirait encore avec quelle sollicitude il entretenait la propreté en cet endroit ; il ne pouvait y souffrir, même un instant, ce que le vent ou le hasard pouvait y apporter d’immondices. Jamais il ne prenait de repos avant que tout fut « net et nettoyé. » »

La légende raconte que Charles Martel vit par trois fois un ange en songe, lui demandant de retrouver les dépouilles mais aussi de pourchasser et de punir les coupables. Une fois les corps exhumés, les bœufs attelés à la charrette funéraire refusèrent de suivre la direction souhaitée par leurs conducteurs. On les laissa aller d’eux-mêmes et ils emmenèrent les corps à Saint-Martin, où ils furent inhumés. À l’emplacement de l’étable, une église fut bâtie. Elle reçut le vocable d’église « Saint Martin, Saint Saulve et Saint Albert ».

Protecteur des bestiaux

Saulve et Supère furent canonisés ensemble. La fête principale de saint Saulve tombe le 26 juin, jour présumé de sa mort. Autrefois, il était considéré comme le saint protecteur des bestiaux.

Dans le Hainaut, une seule paroisse porte son nom : celle de Jollain-Merlin, dans l’UP d’Antoing. Un autel latéral lui est dédié. Pendant de nombreuses années, une grande procession avait lieu dans le village pour la fête de saint Saulve. Des pèlerinages étaient aussi organisés le lundi de Pâques, le premier dimanche de mai et le lundi de la Pentecôte, comme le révèle un article du « Courrier de l’Escaut » du 7 avril 1906.

Une châsse contenant des reliques de saint Saulve et de saint Corneille était présente dans l’église Notre-Dame Auxiliatrice de Tournai mais elle a été dérobée en 2020. Pendant longtemps, elle était portée en procession le Lundi de Pentecôte.

Texte et photos : Marie Lebailly

Sources :

Pour en savoir plus sur l’église Saint-Saulve :

  • « Église paroissiale Saint-Saulve » dans Le patrimoine monumental de la Belgique, tome 6/1, éditions Mardaga, 1978, pp.87-89

Sur les chemins du Diocèse (3/8) : la chorale « Jour de Joie » (UP de Tournai-Est)

Pour sa troisième étape sur les chemins du Doyenné du Tournaisis, le service Com’ est parti à la rencontre de la chorale « Jour de Joie », qui rassemble des chanteurs de toutes générations dans l’UP de Tournai-Est.

Réalisation vidéo : Anaïs Marescaux

Dans l’UP de Tournai-Est, plusieurs évènements paroissiaux sont accompagnés par les voix d’une chorale un peu particulière. Jour de Joie est en effet composée de chanteurs et chanteuses entre 1 et 92 ans, venus des 12 clochers de l’UP, voire parfois de plus loin encore. « Notre répertoire est principalement religieux et liturgique, avec des chansons d’hier et d’aujourd’hui mais avec des rythmes d’aujourd’hui » explique Damien Bataille, le fondateur de la chorale basée à Havinnes.

Un nom venu d’une chanson

La chorale est en née en 2007 à l’initiative d’un ancien responsable de l’UP, l’abbé Bernard François. « Il voulait créer une chorale avec principalement des enfants », se souvient Damien Bataille. « À l’origine, c’était pour animer des messes concernant les enfants de la catéchèse, comme les messes des familles, les communions, les confirmations… » Certains choristes adultes ont d’abord fait partie de la chorale paroissiale d’Havinnes, avant que celle-ci ne soit fusionnée avec « Jour de Joie ». Aujourd’hui, quand tous sont réunis, leur nombre se monte à environ 35.

« Lors de la première répétition, j’étais venu avec ce premier chant qui s’appelle Jour de joie, Jour de victoire, un chant avec des gestes. Et là, l’abbé Bernard me dit « pourquoi on n’appellerait pas la chorale Jour de Joie ? ». Et le nom est resté », raconte encore le fondateur.

Une famille depuis 2007

Première photo de groupe de la chorale, publiée en couverture de « Soleil Levant » (Octobre 2007)

La chorale se réunit deux à trois fois par mois. « C’est un rendez-vous qui fait du bien, même quand on n’est pas trop bien. Même si on est fatigué, on retrouve de l’énergie, on a de la pêche parce que la chorale est vraiment devenue une famille », précise M. Bataille. « Nous avons des choristes qui sont présents depuis 2007 et d’autres qui nous ont rejoint, membres de la familles ou amis. » Avec émotion, il nous montre l’album photo réalisé par l’abbé Bernard François avant son départ pour l’Afrique en 2016 ainsi que les articles parus dans la revue « Soleil Levant ».

Jean-Pierre Cossement, l’un des choristes, renchérit : « On prend plaisir à venir aux répétitions, qui se déroulent dans un très bon climat, avec beaucoup de sympathie les uns vis-à-vis des autres. Et puis avec un animateur, Damien, qui plaît beaucoup à tout le monde, dans la mesure où il fait cela avec beaucoup de doigté, avec beaucoup de précision et aussi avec beaucoup d’humour. Les gens sont très heureux de venir. »

Texte et photos : Marie Lebailly

Sur les chemins du Diocèse (2/8) : le domaine marial de Bonsecours (UP de Péruwelz)

Pour sa seconde étape sur les chemins du Doyenné du Tournaisis, le service Com’ s’est arrêté dans l’UP de Péruwelz pour découvrir le domaine marial de Bonsecours, un lieu longtemps abandonné mais qui renaît de ses cendres depuis quelques années.

Réalisation vidéo : Anaïs Marescaux

Pour rejoindre le domaine marial de Bonsecours, il faut en connaître l’accès : en bordure de la forêt domaniale de Bonsecours, son portail se dévoile au début d’un sentier. Situé à l’arrière de la Basilique, il se trouve du côté français de la frontière bien qu’appartenant en principe à la commune de Péruwelz. Stéphane Rubbers, diacre, et l’abbé Philippe Daloze, curé de Péruwelz, nous font découvrir ces lieux qui ont autrefois été très animés avant de tomber peu à peu dans l’oubli.

« C’est un lieu de célébration en plein air, avec des bancs en gradins, comme un amphithéâtre », décrit Stéphane Rubbers. « C’est un domaine muré, avec un chemin de croix tout au long. Il y a une petite chapelle, un endroit de prière vouté avec un petit autel et quelques bancs pour pouvoir faire des célébrations en plus petit comité. Juste à côté se trouve un confessionnal en bois un peu vermoulu, mais cela fait longtemps qu’il n’a plus servi. » « C’est un endroit propice pour la prière, pour la méditation », ajoute l’abbé Daloze.

100 m3 de terre à retirer

« Le domaine marial a été restauré en 2021 », nous explique l’abbé Daloze. « C’est un domaine qui appartient à la Fabrique d’église de Bonsecours et qui n’a pas été entretenu depuis des lustres. Après cinq demandes de personnes différentes, nous avons commencé à remettre ce domaine en ordre. Pour ce faire, nous avons fait appel aux familles, aux jeunes. Entre juin et septembre 2021, nous avons retiré environ 100 m3 de terre pour arriver au résultat que vous voyez aujourd’hui. » « Il a fallu louer un petit bulldozer pour gratter la terre et enlever toute la végétation puis refaire les bancs à dimension », se souvient Stéphane Rubbers.

Les travaux de réaménagement ne sont pas encore terminés, car il reste encore un bâtiment à terminer, pour lequel il a notamment fallu refaire la toiture. Sans oublier l’entretien du site qui doit être fait régulièrement. « On sait quand on commence, on ne sait pas quand on s’arrête », sourit le diacre.

Un lieu qui revit

Depuis sa réhabilitation, plusieurs grands événements de la vie paroissiale ont eu lieu dans le domaine, comme la fête mariale qui est organisée chaque année le premier dimanche de juillet. Il a aussi accueilli le chemin de Pâques en 2024. Dans l’avenir, les lieux n’auront pas pour vocation d’accueillir des célébrations hebdomadaires mais probablement de grandes occasions et des événements ponctuels. Des contacts ont été pris avec la Commune de Péruwelz, car les lieux sont également propices pour l’organisation de concerts ou de spectacles.

« C’est un lieu pour les jeunes, pour les confirmations en plein air. C’est un lieu très intéressant, ce serait dommage de ne pas en profiter », conclut Stéphane Rubbers.

Texte : Marie Lebailly
Photos : Marie Lebailly et Anaïs Marescaux

Sur les chemins du Diocèse (1/8) : le calvaire des conscrits à Chapelle-à-Wattines (UP de Leuze)

Cet été, le service Communication du Diocèse de Tournai vous emmène sur les routes du Doyenné du Tournaisis. Nous sommes partis à la rencontre de personnes sur le terrain, afin de découvrir un aspect méconnu de chacune de ces UP. Pour débuter cette série, arrêt au calvaire des Conscrits de Chapelle-à-Wattines, dans l’UP de Leuze.

Réalisation vidéo : Anaïs Marescaux

Lorsque l’on arrive au village de Chapelle-à-Wattines depuis Grandmetz, une petite chapelle se dresse au bord de la route : c’est le Calvaire des Conscrits, érigé au 19e siècle et récemment restauré. Il aurait été construit à l’origine par le bourgmestre du village en remerciement, car son fils avait échappé à la conscription et donc à l’enrôlement dans les armées napoléoniennes. Au bâtiment d’époque a succédé quelques décennies plus tard l’édifice actuel.

À la conscription impériale succédèrent celles du Royaume uni des Pays-Bas (1815-1830) puis celle de l’armée belge. De 1815 jusque 1909, un système de tirage au sort par canton fut mis en place pour les hommes d’environ 20 ans. Ceux qui tiraient un « mauvais numéro » se retrouvaient ainsi obligés de rejoindre la milice nationale. Au fil des années, les jeunes hommes de la région vinrent prier au Calvaire des Conscrits afin de bénéficier de la chance du fils du bourgmestre et de tirer un « bon numéro ».

Un calvaire restauré

« Lorsque nous sommes venus habiter ici, c’est-à-dire juste en face du Calvaire, il était vraiment en décrépitude », raconte Fernand Dubrunfaut, trésorier de la Fabrique d’église de Chapelle-à-Wattines. « Il était blanchi à la chaux, mais l’intérieur s’écroulait. Je pense que, suite à l’action de certains habitants de l’époque, la ville de Leuze a décidé de réparer un peu le calvaire. Ils ont supprimé l’auvent qui existait encore mais ils ont restauré la partie principale avec les méthodes de l’époque. »

Les statues que renfermait le calvaire ont elles aussi eu droit à un traitement spécial, comme l’explique M. Dubrunfaut : « Les personnages du calvaire qui s’y trouvaient encore étaient de grande valeur et on ne pouvait plus les laisser à l’intérieur. Ils ont été envoyés à Louvain-la-Neuve pour être restaurés. Lorsque le bâtiment a été restauré, on n’a pas osé y mettre les statues originelles. Elles ont été déposées provisoirement (mais c’est toujours le cas) dans l’église de Chapelle-à-Wattines. »

Depuis peu, de nouvelles statues ont fait leur apparition. M. Dubrunfaut a en effet approché M. l’abbé Willocq il y a environ un an pour demander s’il serait possible d’y installer au moins une croix. Or, derrière l’autel de l’église se trouvait un assez grand crucifix. Avec l’accord du curé, celui-ci a été installé dans la chapelle, bientôt rejoint par une statue de la Vierge Marie et une autre de saint Jean provenant de la Collégiale de Leuze. La chapelle est donc redevenue officiellement un calvaire digne de ce nom.

Texte : Marie Lebailly

Photos : Marie Lebailly et Anaïs Marescaux

Remerciements

Parmi les personnes ayant participé au projet de restauration, citons, outre M. Fernand Dubrunfaut, Mme Marleen Degrendel, secrétaire de la Fabrique, et son mari Jean-Pierre ; Nicole Despret, membre de la Fabrique, et son mari Yves ; M. le Chanoine Patrick Willocq ; M. Nicolas Dumont, échevin du culte de Leuze-en-Hainaut, et le personnel communal du service travaux.

Sources

DE WETTINCK P., « Belgique : deux siècles de service militaire » in Revue militaire suisse, 2001, pp. 34-37 

DUHANT Bernard, « Le tirage au sort dans le canton de Quevaucamps de 1815 à 1909 » in Coup d’œil sur Belœil, n°17, 1983, pp. 4-25

Le service Com’ sur les chemins du diocèse!

Cette année, le service Communication du diocèse de Tournai vous emmène sur les routes, à la rencontre des acteurs de terrain. Pendant tout l’été, découvrez des aspects méconnus de vos paroisses: lieux, bâtiments, groupes, personnes…

Chaque mercredi du 10 juillet au 28 août 2024, rendez-vous sur le site du diocèse et sur nos réseaux sociaux afin de découvrir un article, des photos et une vidéo sur un aspect d’une des paroisses du doyenné du Tournaisis. Ce projet est une façon de révéler des facettes inédites de la vie de nos paroisses ou du patrimoine qu’elles renferment.

Plusieurs projets ont été proposés par les curés ou les EAP des unités pastorales et nous en avons sélectionné un par UP, plus un sujet touchant l’ensemble du doyenné.

Pendant la saison 2024-2025, ces mêmes sujets feront l’objet d’une séquence courte pour l’émission radio «Près de chez vous Hainaut» sur 1RCF.

Le service Com’ espère poursuivre le projet en faisant découvrir au fil des ans des facettes méconnues de chaque doyenné.

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