Quand le Pape François rencontre l’Église de Belgique

Quand le Pape François rencontre l’Église de Belgique

Des prêtres, des diacres, des religieux et religieuses, des animateurs et animatrices en pastorale, des professeurs de religion: ils étaient près de 3200 à Koekelberg pour écouter le Souverain pontife et lui poser des questions, par l’intermédiaire de six «témoins». Les Hennuyers étaient nombreux à avoir fait le déplacement, de Beaumont à Herseaux, en passant par Gerpinnes, Frameries, Charleroi ou encore Tournai.

Samedi 28 septembre 2024. La plupart n’ont jamais encore rencontré le Pape, alors participer à ce rassemblement à la Basilique de Koekelberg, c’est un événement un peu exceptionnel. Le grand rendez-vous est à 10h, mais il faut normalement être entré dans l’édifice avant 8h45 sous peine de trouver portes closes. Parce qu’évidemment, on n’y rentre pas comme on veut. Sur le document de confirmation de chaque invité des diocèses de Belgique, le numéro de la porte devant laquelle il faut se rendre, où l’on devra passer sous un portique de détection, comme dans un aéroport ou un Palais de justice.

La plupart sont arrivés en transports en commun parce que tout le quartier est bouclé. Des barrières Nadar encerclent le parc Élisabeth et la Basilique du nord au sud, il faut parfois faire de longs détours pour rejoindre son entrée. D’ailleurs, un premier contrôle est effectué dans les rues adjacentes, il faut montrer patte blanche. C’est un peu étrange, comme si on vivait une prolongation du dimanche sans voitures. Pas de bruits de moteur, à vrai dire on n’entend que les milliers d’oiseaux qui piaillent dans les arbres du parc. Et puis des rires, des exclamations, des bonjours, en français et en néerlandais surtout. Des files se forment, des bénévoles en jaune fluo dirigent les participants.

Le diocèse de Tournai bien présent

«La basilique Nationale du Sacré-Cœur de Koekelberg se classe au cinquième rang des plus grandes églises du monde, après la basilique Notre-Dame de la Paix à Yamoussokro en Côte d’Ivoire, la basilique Saint-Pierre à Rome, l’église Saint-Paul à Londres et Santa Maria Dei Fiori à Florence», peut-on lire sur le site de l’édifice. Et pourtant, en entrant enfin à l’intérieur un peu avant 9h, elle est pleine à craquer. Plus une place dans la nef centrale, il y a des chaises jusqu’à l’entrée principale. Il en va de même dans les nefs latérales. Des chaises ont même été installées à l’arrière du podium où se trouvera le Pape François. Ce n’est que grâce aux nombreux écrans placés un peu partout que certains verront l’hôte prestigieux du jour.

Malgré cette foule, et une forme d’effervescence, malgré les agents de sécurité qui veillent à ce que personne ne sorte des zones autorisées, malgré les caméras et la presse installée sur deux estrades de part et d’autre de l’assemblée, on se croirait presque à l’un de nos grands rassemblements diocésains. Parce que de tous côtés, on croise une partie de celles et ceux qui font vivre l’Église en Hainaut. Des responsables d’UP, animateurs et animatrices en pastorale, membres des services diocésains, prêtres, diacres. À gauche, quelques Salésiennes de la Visitation, à droite, quelques religieuses de l’Assomption. Au plus près de l’autel, Mgr Harpigny entouré de ses confrères évêques. Un peu plus loin, un séminariste tournaisien.  

Une maison habitée…

Coutumier des visites surprise, le Pape François a décidé de prendre un petit-déjeuner auprès de personnes précarisées, à Saint-Gilles. Il aura donc un peu de retard à Koekelberg. On profite de l’attente pour se laisser expliquer le déroulement de la rencontre, pour répéter des chants. Mgr Lode Aerts, évêque de Bruges, remercie toutes les personnes présentes dans cette splendide basilique pour leur amour de l’Évangile. Il s’interroge, aussi, et invite à la réflexion, à l’introspection. «Est-ce que notre maison est habitée? Ouverte à tous? Est-ce que nous accueillons ceux qui frappent à sa porte de manière inattendue avec une écoute bienveillante?»

Ces questions et d’autres interrogations, six témoins les poseront un peu plus tard au Souverain pontife, qui les écoutera attentivement. Il prendra ensuite le temps de répondre à chacun, longuement, au travers d’un message axé autour de l’évangélisation, la joie et la miséricorde. Pour «une Église qui ne ferme jamais ses portes, qui offre à tous une ouverture sur l’infini, qui sait regarder au-delà. C’est l’Église qui évangélise, vit la joie de l’Évangile, pratique la miséricorde.»    

Agnès MICHEL

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