Une célébration à Bruxelles pour renforcer les liens en UP

Une messe à Bruxelles pour renforcer les liens en paroisse!

Ils sont venus d’Enghien mais aussi des villages environnants. Ils n’ont pas hésité à se lever (très) tôt pour rejoindre à temps le stade Roi Baudouin. Au retour, ils ont échangé leurs impressions. Et sont rentrés chez eux heureux d’avoir vécu ce moment ensemble, heureux de mieux se connaître. Prêts à se remettre en route, avec espérance…

Comme d’autres unités pastorales de notre diocèse, l’UP d’Enghien-Silly avait choisi d’affréter un car pour se rendre à la célébration pontificale, sur le plateau du Heysel. Il est 6h du matin, sur la place du Vieux Marché à Enghien, ce dimanche 29 septembre 2024. Un dimanche pas comme les autres. Il fait noir et plutôt frisquet, mais tout le monde semble ravi d’être là. Le diacre Germain Deridder s’assure que toutes les personnes inscrites sur sa liste sont bien là, y compris le doyen du Pays d’Ath, l’abbé Kisalu. En attendant le car, légèrement en retard, on prend la première photo de groupe de la journée.

Malgré une petite erreur d’aiguillage et un détour imprévu par Nivelles, l’Atomium apparaît vite à l’horizon, illuminé par les premiers rayons de soleil. Sur l’immense parking qui borde le stade, les cars se multiplient et des files de gens se dirigent vers les tribunes. On demande son chemin, les informations sont parfois contradictoires, les forces de l’ordre sont partout. On regarde l’heure. Mais personne ne s’énerve, l’humeur est joyeuse et festive. À 8h30, il y a encore beaucoup de gens dehors.

Une arrivée en rock star…

Et puis nous voilà à l’intérieur! La «scène» toute blanche attire les regards. Les bénévoles s’activent, on fait des photos-souvenir, les gradins se remplissent. En bas, sur les dalles métalliques qui recouvrent la piste d’athlétisme et une partie de la pelouse, c’est l’effervescence. Des journalistes font déjà des interviews. Les prêtres et diacres qui vont concélébrer et servir la messe s’installent petit à petit. Comme la veille à la basilique de Koekelberg, de nombreuses figures familières, issues des quatre coins du diocèse de Tournai.

Le temps passe. Un documentaire sur Anne de Jésus, qui sera béatifiée au cours de la célébration, est projeté sur les écrans géants installés dans le stade. Et puis soudain, les applaudissements et les cris fusent. Sur ces mêmes écrans, c’est maintenant la petite Fiat blanche immatriculée SCV1 qui apparaît. Le Pape François sera bientôt là. Encore quelques minutes de patience… et c’est sous une véritable ovation que le Souverain pontife fait son entrée au stade Roi Baudouin. Il a changé de moyen de transport, le voilà dans sa papamobile ouverte.

…qui prend le temps

Le véhicule progresse très lentement, faisant de nombreux arrêts. Devant chaque portion de tribune, devant les parents qui tendent leur enfant pour le faire bénir par le Pape, devant les espaces où les jeunes du festival Hope Happening se sont regroupés. Souriant, François prend le temps. Sur les bords de la pelouse, tout au long du parcours, des enfants habillés aux couleurs de la cité vaticane lui font une haie d’honneur. Dans les gradins, des petits drapeaux s’agitent partout. La papamobile arrive jusqu’à l’estrade.             

Pendant que le Souverain pontife est amené jusqu’à l’autel, c’est au tour de la famille royale presque au complet de faire son entrée dans le stade. Le Roi Philippe et la Reine Mathilde saluent quelques-unes des personnes à mobilité réduite qui ont été installées aux premières loges, juste devant le podium. Puis les évêques, le cardinal De Kesel ou encore le nonce apostolique Franco Coppola viennent prendre place eux aussi. La célébration va commencer.   

Mots forts et émotions

Après avoir en toute simplicité dit bonjour à l’assemblée, le Pape François cède le premier rôle à Anne de Jésus, qu’il béatifiera sobrement un peu plus tard. Moment attendu évidemment par toutes et tous, l’homélie du Saint-Père. Avec des mots forts et sans équivoque, le Pape François condamne une nouvelle fois les abus commis au sein de l’Église et demande instamment à tous de ne jamais les cacher. «Les abus sexuels sont des abus de pouvoir contre qui est plus faible. Qu’ils soient commis par des laïcs, des prêtres ou des évêques, ils doivent être dénoncés et condamnés.» Des paroles essentielles applaudies par tout un stade.

Des émotions, il y en aura encore beaucoup jusqu’à la fin de cette célébration hors normes. Au moment de la procession des offrandes, quand une septantaine de personnes précarisées ou porteuses de handicap viennent apporter les dons jusqu’au podium, certains allant au plus près du Souverain pontife. Dans le cortège, Floryan, Romain et Bernadette, venus du pays d’Ath, profitent de chaque instant. Au moment du geste de paix, aussi. Les milliers de participants tendent la main ou embrassent leurs voisins immédiats. Et à quelques pas de l’autel, Mgr Cosijns, ancien secrétaire général de la Conférence épiscopale de Belgique, donne chaleureusement l’accolade aux représentants d’autres cultes et religions. Plus discrètement, l’une des petites-filles du roi Albert vient embrasser son grand-père…

En fin de célébration, Mgr Luc Terlinden remet à François un dessin réalisé par des enfants de réfugiés. En cette 110e journée mondiale du Migrant et du réfugié, quelle belle occasion pour le Pape de rappeler une fois encore le drame des conflits qui blessent les populations de l’Ukraine, de Palestine, du Liban. Et l’opportunité, la richesse que peuvent constituer pour nous les migrants quand on les accueille. Surprise aussi, quand François dit avoir une annonce à faire. Dans les rangs des Hennuyers et certainement aussi des Namurois, on se demande un court instant si les diocèses de Tournai et Namur vont apprendre le nom de leur nouvel évêque. Mais déjouant tous les paris, le Pape promet de lancer le processus de béatification du Roi Baudouin dès son retour à Rome.

Réconfort et communion

Dans le car du retour vers Enghien, il y a ceux qui se reposent de cette longue journée, ceux qui échangent leurs impressions et refont l’Église de demain, ceux qui se remémorent les moments vécus, un peu irréels. Pour ne pas que les participants rentrent chez eux sans avoir l’occasion de partager tout cela, pour faire Église un peu plus longtemps, un arrêt est prévu dans une salle paroissiale, à mi-chemin. L’occasion de se restaurer rapidement mais surtout de confier ses ressentis.

Valentin, jeune confirmé de la veille, estime que cette célébration vécue tous ensemble constitue un bel accomplissement dans son chemin de foi. Et Germain Deridder résume la journée: «On a besoin les uns des autres pour se soutenir, pour soutenir notre foi. Faire des choses ensemble. Nos églises semblent un peu vides, les chrétiens dispersés. Mais si chaque dimanche on pense à tous les chrétiens qui se rendent dans chaque clocher, on se dit que l’Église existe encore!»

Agnès MICHEL

Paroles de paroissiens…

  • J’ai été très touchée par son homélie.
  • C’est un mélange de joie immense, mais aussi de tristesse et de colère. J’ai été contente de voir autant de jeunes engagés et bénévoles dans l’Église.
  • J’ai été frappé par une image, quand le Pape a ouvert les mains pour prier le Notre Père, en toute simplicité.
  • J’ai été impressionnée par l’humilité des gens, le respect des uns pour les autres; je suis encore sur un nuage…
  • On se sent parfois un peu seul dans un monde déchristianisé, mais là, on a encore l’impression d’être un peuple.
  • On a eu le sentiment d’être autour d’un papa, dans une petite maison, même si on était si nombreux.
  • J’ai été frappée par son sourire, qui pour moi est synonyme de la tendresse de Dieu.
  • C’était important de vivre cet événement en UP!
  • On a reçu une mission qui est un don. Aujourd’hui, il y a beaucoup de confusion entre l’institution et l’Église. Une institution ne doit pas nous exonérer d’être des chrétiens, être chrétien n’est pas un titre, on doit utiliser le don reçu.
  • J’ai eu un sentiment de réconfort. Je suis Africaine et cela fait 5 ans que je suis en Belgique. Chez moi l’Église est très vivante; mes amis du pays me demandent comment je peux garder la foi dans un pays comme ça. Quand j’ai vu ici toute cette foule, je me sens réconfortée.

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