Avec nos frères catholiques ukrainiens de rite oriental
À Wasmes, dans le Borinage, existe une communauté qui célèbre la « Divine Liturgie ». Samedi, Mgr Borys Gudziak était venu de Paris pour une célébration avec Mgr Harpigny.
C’est une petite église, bien modeste, située en contrebas d’une impasse à Wasmes, presqu’à la limite d’Hornu, au cœur du Borinage. Mais quel est le passant qui soupçonnerait l’éclat de sa décoration intérieure ? Car c’est ici que se rassemblent chaque samedi ou dimanche des catholiques que nous connaissons souvent mal. Ils font partie de notre Eglise mais leurs rites sont très différents de ceux des « romains » que nous sommes. Ce sont les catholiques de rite oriental, ou byzantin.
Mais pourquoi de telles célébrations à Wasmes ? Parce qu’ici sont arrivés, après la Seconde Guerre mondiale, des catholiques ukrainiens qui fuyaient l’Allemagne après avoir été persécutés dans leur pays d’origine. Ces migrants de l’époque s’étaient installés dans le Borinage pour travailler dans les charbonnages. Et c’est la foi qui les a soudés.
Une ambiance très recueillie
Samedi dernier, la communauté ukrainienne était en fête. C’est dans une église pleine à craquer que s’est déroulée une « divine liturgie » un peu particulière. Il faut dire que Mgr Borys Gudziak, l’évêque de l’éparchie de Saint-Volodymyr-le-Grand, venait la célébrer en compagnie de Mgr Harpigny. Une « éparchie », c’est un diocèse catholique de rite oriental. Ce diocèse-ci couvre la France, la Suisse et les trois pays du Bénelux.
L’ambiance d’une telle célébration est très différente de celle en rite catholique romain. Ce qui frappe d’abord, c’est l’« inconostase », le mur d’icônes qui tapisse le fond de l’église, comme dans les lieux de culte orthodoxe. Tout au long de la liturgie, les célébrants se retirent régulièrement derrière cette cloison. L’évêque Borys était somptueusement vêtu, et coiffé d’une tiare. Et l’encens est très présent. Les fidèles prient beaucoup et font très souvent le signe de croix. Très régulièrement, un des célébrants dit « Soyons attentifs ».
La lumière joue aussi un grand rôle, avec des chandeliers à plusieurs branches portés de part et d’autre des prêtres. De la lumière, il a été question au cours de l’homélie de l’évêque français : « Nous devons montrer notre lumière, comprendre qui nous sommes. »
Un clergé jeune
Chez les catholiques de rite oriental, il y a une grande diversité de générations de nationalités, a-t-il dit. Et de souligner que le clergé est jeune, avec une moyenne d’âge de 34 ans. Dans le diocèse de Tournai, on compte trois prêtres : les Pères Adam Figurek, Ihor Nakonechnyy et Oleh Spodar, le dernier arrivé. En fin de célébration, Mgr Harpigny s’est d’ailleurs réjoui d’avoir pu les accueillir dans son diocèse.
En annonçant cette « divine liturgie », le Service Pastoral des Migrations citait le pape Jean-Paul II : « L’Eglise doit respirer avec ses deux poumons. » Mais d’ajouter : « Pourtant nous sommes pour la plupart des ‘handicapés’ aux plans ecclésial et spirituel, dans la mesure où nous ne respirons qu’avec un seul poumon. Or le christianisme en a deux ! C’est pourquoi l’Orient requiert une attention particulière de notre part pour pouvoir se déployer dans notre vie chrétienne. »
Samedi à Wasmes, l’Eglise catholique respirait à plein poumons…
Pour en savoir plus sur les catholiques de rite oriental de Wasmes, lire sur le site du Service Pastoral des Migrations :
Les communautés ukrainiennes et biélorusses de Wasmes