Synode des familles : l’apothéose à Bonne-Espérance
La clôture du synode des familles, ce dimanche 3 juin 2018 sur le site magnifique de Bonne-Espérance, a été juste parfaite. Les centaines de participants, petits et grands, sont repartis le sourire aux lèvres et la tête en fête après cette journée de joie, de partage et d’enthousiasme.
Tous les ingrédients étaient réunis pour faire de cette fête de clôture un moment magique : un soleil généreux, une équipe synodale accueillante et un brin déjantée, un programme audacieux, des centaines de participants de tous âges (560 inscrits, mais beaucoup d’autres rejoindront le site tout au long de la journée), une eucharistie émouvante et participative,… La famille a été célébrée tout au long de la journée qui se voulait point d’orgue d’un processus d’écoute, d’échanges et de réflexion de près de deux ans mais aussi commencement d’une nouvelle aventure vers une attention particulière portée à cette cellule qui, tout au long de notre vie, nous soutient et nous permet de grandir.
Bien avant l’heure officielle du début des activités, des dizaines de familles venues de tout le diocèse traversaient déjà le grand jardin de l’abbaye de Bonne-Espérance vers le point d’accueil où chapeaux multicolores et bouts de nez peints en rouge donnaient le ton. Plus loin, dans le cloître, un peu d’effervescence présidait à la finalisation des stands de présentation de services, groupes et initiatives portés dans le diocèse. Dehors, le château gonflable destiné aux plus petits prenait doucement forme, tout cela sous l’œil un peu étonné des chameaux du cirque Pipo.
« À taaa… ble ! »
Moment de bonheur théâtral pour les 150 à 200 personnes qui ont réussi à trouver une place dans la salle investie par le KThéâtre pour l’occasion. Lancée en 2012 à l’initiative de l’abbé Philippe Pardonce, vicaire de l’UP des Collines, la troupe formée au départ pour animer des séances de catéchisme s’est aujourd’hui étoffée et a multiplié les représentations. Les acteurs de Frasnes ou encore de Leuze, Ellezelles, Ath ou même Renaix n’en étaient donc pas à leur coup d’essai.
Le public de Bonne-Espérance a ainsi pu découvrir en avant-première leur dernier opus, « À taaa… ble ! », tiré d’une pièce biblique écrite par une auteure du Jura. L’histoire d’un festin. Les invités ont un peu négligé la date pourtant fixée dans leur agenda. Trop occupés par leur travail, leurs achats ou leur voiture vintage, ils se décommandent l’un après l’autre. Pourtant, le maître (des lieux) espérait beaucoup de monde à sa table car ce festin est offert à tous, à chacun de nous. Quelques serviteurs vont se mettre en quête de convives.
Une eucharistie sous chapiteau
Midi. Les couloirs du collège et les prairies qui entourent l’établissement se sont vidés, tout le monde a convergé vers le chapiteau dressé par le cirque Pipo. Les gradins ne suffisent pas tout à fait à accueillir toute l’assemblée ; qu’à cela ne tienne, on se serre, on reste debout, on s’assied sur les escaliers. L’atmosphère est festive et recueillie à la fois. Les enfants se sont majoritairement installés dans le rond central, au pied de l’autel. Alix Tumba, du service pastoral couples et familles, souhaite la « bienvenue au cirque » à notre évêque. Mgr Guy Harpigny apprécie ce lieu inhabituel qui accueille l’eucharistie : « Je me sens enfin chez moi », affirme-t-il avec humour.
La chorale, dirigée par Annonciata Uwamahoro, rassemble des chanteurs venus de plusieurs unités pastorales. Un violon, une clarinette, une flûte traversière apportent leur touche poétique aux voix et aux guitares, qui entraînent toute l’assemblée à leur suite.
« Parmi les mammifères, les êtres humains ont besoin de plus de temps que les autres pour grandir, pour devenir adultes », explique Mgr Harpigny dans son homélie. « Chez nous, la famille est très codifiée, et cela depuis très longtemps. L’Eglise a aussi participé à ce processus. Aujourd’hui, de plus en plus de familles ne se retrouvent plus trop dans ce système. Quand on regarde son propre itinéraire, avec ses joies et ses difficultés, on voit que ce qui nous a aidés, c’est la tendresse des gens qui nous entourent. Plus tard, comme adultes, c’est l’amour. Quand il n’y a plus d’amour, il ne reste que les lois… »
Une place pour chacun
Mgr Harpigny insistera à plusieurs reprises sur l’importance et le rôle de l’amour dans nos existences, dans nos familles. L’amour qu’on donne et qu’on reçoit, comme Jésus qui est allé jusqu’à donner sa vie. Un amour qui nous invite à accueillir tout le monde, à accepter les autres comme ils sont, et à faire une place à chacun dans nos communautés. C’est ce projet qui a été traduit en 25 résolutions, nées des pistes et des propositions évoquées au cours des sept matinées de rencontre du synode, entre janvier et mars 2018. L’abbé Xavier Huvenne et Alix Tumba ont cité les grands thèmes sous lesquels ces résolutions sont rassemblées et qui seront maintenant, avec patience et persévérance, à mettre en œuvre dans le diocèse de Tournai.
Un message aux familles a enfin été lu à l’assemblée, insistant sur la richesse, la créativité, la générosité offertes par la cellule familiale, « lieu essentiel de croissance humaine et spirituelle ». Ce message important (à télécharger ci-dessous) sera largement diffusé aux familles et dans nos communautés.
Après ce moment fort, et la distribution du carnet de résolutions et du message à tous les participants, les familles se sont dispersées sur le site, qui dans le réfectoire du collège, qui sur un carré d’herbe à l’ombre d’un arbre. Il fallait en effet reprendre des forces avant le dernier rendez-vous de la journée, spécialement attendu par les plus jeunes : le spectacle du cirque Pipo ! Des chats, des chèvres, des chameaux, des lamas, des chevaux se sont succédé sous le chapiteau bondé. Les adultes se sont sans aucun doute amusés autant des numéros eux-mêmes que des éclats de rire et des cris des enfants, captivés par les mésaventures et les audaces du clown de service.
On vous le disait, cette journée de fête a été vraiment parfaite. Et restera longtemps encore dans les mémoires, pour aider les familles à aller de l’avant et à s’offrir un avenir.
Lire aussi le témoignage de l’abbé Xavier Huvenne