Ce dimanche 30 septembre 2018, il a été ordonné diacre permanent par Mgr Harpigny à la collégiale de Soignies. Redevenu pratiquant à cinquante ans, il est engagé dans plusieurs domaines.
Sur le carton d’invitation à son ordination diaconale, Claude Lenoir a choisi le passage de l’Evangile de Marc : « Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude ». Et de commenter : « Le diaconat nous rapproche de la bonne nouvelle du Christ, qui a été le premier diacre, quand il a lavé les pieds de ses disciples. » Et d’ajouter qu’avant Jésus, la première servante a été Marie : c’est ce qu’elle a répondu quand l’ange lui a demandé d’être la mère du Sauveur…
Claude Lenoir n’a pas l’habitude d’être sous le feu des projecteurs, même si de ces temps-ci il doit s’habituer à être le centre des attentions. Car c’est aux autres qu’il veut porter attention, dans l’ombre : le rôle qu’il préfère, c’est celui du Bon Samaritain.
Une petite voix intérieure…
Cela fait presque dix ans que Claude s’est fait serviteur dans son unité pastorale de Soignies-Le Roeulx. Et pourtant rien ne l’y prédestinait. « Dans ma jeunesse, j’ai reçu les sacrements de l’initiation chrétienne. Mais à l’adolescence, j’ai cessé de pratiquer, tout en demeurant chrétien. C’est aux funérailles de ma grand-mère que j’ai ressenti un besoin, une petite voix intérieure me disant de participer à nouveau aux célébrations. Et je me suis alors engagé bénévolement, d’abord au dépannage alimentaire puis dans la pastorale des baptêmes. »
Quand il oriente ainsi sa vie, Claude a déjà une cinquantaine d’années. Aujourd’hui âgé de 58 ans, marié, père d’une fille et grand-père d’une petite-fille de six ans et demi, cet ancien agent d’assurances insiste sur le rôle de l’Eglise : « Elle a pour mission de se faire servante. »
« Cela ne m’étonne pas de toi… »
Très vite après l’appel ressenti aux funérailles de sa grand-mère, Claude éprouve le besoin de devenir diacre. « J’ai commencé la formation individuelle, qui dure cinq ans. J’avais un peu peur des cours et des examens, mais avec l’aide de l’Esprit Saint j’y suis arrivé. »
Au début, une autre inquiétude l’habitait : celle de devoir annoncer son projet à son épouse. Il faut dire que Mme Lenoir est agnostique… Mais elle lui a répondu : « Cela ne m’étonne pas de toi… » Il n’y avait donc pas de crainte à avoir lorsque dimanche, au début de la célébration d’ordination, on lui a demandé, comme le veut le rituel, si elle était d’accord que son époux devienne diacre…
« On donne mais on reçoit aussi »
Depuis le début de cette année, Claude s’est tourné vers un nouveau service, celui de visiter les personnes vivant dans trois homes sonégiens. « C’est un merveilleux service, on donne mais on reçoit aussi. Parfois j’ai le projet d’aller voir cinq ou six personnes et finalement j’en rencontre seulement deux, tellement ces échanges sont riches. » Le vendredi après-midi, il anime un partage centré sur les lectures du jour. Il porte aussi la communion. Et tout cela sans oublier son premier engagement, celui du dépannage alimentaire : il est resté trésorier de cette initiative qui distribue plus de mille colis chaque jeudi.
Très attaché à sa paroisse de Soignies-Carrières, qui l’a vu naître et grandir et où il habite toujours avec sa femme, Claude Lenoir s’est ouvert aux quinze clochers de l’unité pastorale refondée de Soignies-Le Roeulx. Car quand on aime, on ne compte pas…