La cathédrale Notre-Dame de Tournai semblait bien vide, en ce mardi saint 2021. Une assemblée réduite comme peau de chagrin suite aux restrictions sanitaires. Mais la célébration a pu être suivie dans l’ensemble du diocèse. « Faisons corps, soyons unis les uns aux autres », a insisté notre évêque.
« Dans ces temps qui courent, une chose est vraiment certaine », a lancé Mgr Harpigny en guise de mot d’accueil. « C’est que le coronavirus ne veut pas que nous allions à Mouscron ». En effet, voilà deux rendez-vous consécutifs manqués avec la messe chrismale pour la cité des Hurlus ! En 2020, la célébration avait finalement été reportée au mois de juin et s’était déroulée là aussi dans la cathédrale avec une centaine de représentants des Unités pastorales et des services diocésains. En 2021, pas de report, mais une nouvelle fois les moyens numériques venus au secours des fidèles privés de liturgie « en présentiel ».
Notre évêque est bien conscient des efforts réclamés depuis plus d’un an maintenant à toutes et tous, des « efforts ultimes » sollicités à répétition par les autorités, à Noël, puis au Carnaval et maintenant au printemps. Mais encore une fois, Mgr Guy Harpigny nous invite à la réflexion : « Il est peut-être bon de nous rendre compte qu’à travers ce type d’épreuve, nous avons toujours à être attentifs à ceux qui en souffrent beaucoup », a-t-il évoqué dans son homélie. « Ce n’est pas simplement essayer de traverser une épreuve mais être attentifs à toutes sortes de personnes qui vivent des moments difficiles. »
Qu’est-ce que le Christ aurait fait ?
Comme il l’a déjà martelé dans de précédentes interventions, que ce soit dans des messages vidéos à destination des fidèles du diocèse ou par voie de presse plus récemment, « nous avons à nous rendre compte que nous sommes citoyens d’un Etat », estime l’évêque de Tournai, en référence aux restrictions qui sont imposées aux cultes. « Parfois, certains l’oublient, comme si les chrétiens étaient investis de tous les pouvoirs, pour décider de tout. (…) Quelles que soient les décisions de ceux qui nous dirigent, nous avons à nous adapter. »
 |
 |
Mais surtout, il est des questions que nous devons nous poser. « Au fond, qu’est-ce que le Seigneur m’invite à vivre maintenant ? (…) Qu’est-ce que le Christ aurait fait ? Peut-être nous aurait-il rappelé qu’il y a des gens découverts par le Bon Samaritain le long du chemin, qu’il y a des gens malades. Et la messe chrismale a une huile pour ces personnes. L’essentiel dans notre vie n’est pas d’avoir des choses auxquelles nous pensons avoir droit. Le Christ parfois nous fait discerner autre chose. Les malades sont une priorité pour nous. »
Bénédiction et consécration
On s’en doute, la messe chrismale telle qu’elle était organisée ne pouvait pas permettre le renouvellement des promesses faites par les prêtres et les diacres, absents de la célébration. Il se tiendra, si les conditions l’autorisent, lors de la solennité du Sacré-Cœur de Jésus, au mois de juin. « Mais nous devons rester confiants. Dans les grands personnages de la Bible, beaucoup ont vécu des choses épouvantables ; ils ont toujours espéré mais n’ont jamais vu la réalisation de la promesse qui leur était faite. Nous, nous savons ce que le Christ nous promet et nous pouvons avoir confiance. Le Christ s’est toujours fait proche de ceux qui sont dans l’épreuve. »
Le chanoine Michel Vinckier a ensuite prononcé un petit mot pour chaque huile amenée à être bénie ou consacrée par l’évêque. En communion avec les malades et le personnel soignant qui s’est donné « corps et âme au cours de ces derniers mois marqués par la pandémie » pour l’huile des malades. Avec les catéchumènes « qui ont un ardent désir de recevoir les sacrements de l’initiation chrétienne et ont été très courageux pendant ce long temps d’attente » pour l’huile des catéchumènes. Avec les futurs baptisés, les confirmands et les futurs prêtres de l’Eglise universelle pour le Saint Chrême. Des huiles qui ont alors été emmenées avec précaution hors de la Cathédrale pour être transvasées dans des dizaines de petits récipients ensuite récupérés par les Unités pastorales. Parce que la vie de l’Eglise, la liturgie et les sacrements ne s’arrêtent pas, même si notre quotidien est bouleversé…
A.M.
- Pour revoir la messe chrismale 2021
