Il y a un mois, des jeunes de notre diocèse sont partis à Taizé. L’un d’entre eux nous fait part de son ressenti après ces quelques jours de ressourcement.
Après quelques semaines de cours, quel bonheur de prendre un temps de ressourcement à Taizé ! Cinq jours passés dans la joie, l’amitié et la fraternité, cinq jours pour se retrouver avec d’autres, avec soi-même et avec Dieu. J’avais déjà vécu une première expérience à Taizé, il y a trois ans, après la session d’examen de janvier, mais nous étions très peu nombreux. Cette fois c’était le contraire, une quarantaine de belges à rejoindre plusieurs centaines de jeunes essentiellement français et allemands.
Ce qui me frappe toujours à Taizé, c’est la grande simplicité avec laquelle nous sommes reçus et la responsabilité qui est confiée à chacun pour que l’ensemble fonctionne. Tout le monde donne une partie de son temps pour rendre un service (vaisselle, nettoyage, distribution des repas, épicerie, …) profitable à tous, et ça marche plutôt bien !
Nos journées étaient bien équilibrées entre des temps de prière, de services, d’échanges et de détente. Plus encore que la beauté des chants et des prières de Taizé, je reste marqué par les temps de silences et la capacité des jeunes à respecter ces moments. Je crois que Dieu nous parlait aussi et plus particulièrement, dans ce « murmure de brise légère ».
Après l’enseignement du matin donné par un frère, nous nous retrouvions en petit groupe pour échanger autour de quelques questions sur la vie et la foi. J’ai apprécié que ce temps ne devienne pas un débat mais soit surtout un apprentissage sur les autres et un dialogue toujours bienveillant. Par les services rendus, nous étions aussi amenés à rencontrer d’autres personnes, venant d’autres horizons, je garde en mémoire cet échange avec une jeune allemande, à Taizé pour quelques mois, sa volonté de se définir avant tout comme chrétienne, dépasser les divisions internes à l’Eglise.
J’ai aussi été marqué par cette brève entrevue avec le Frère Aloïs, prieur de la communauté, qui est pour moi un exemple de bienveillance, d’humilité et de foi : « Nous ne sommes pas meilleurs que les autres, qui que nous soyons », « quel défi ardu d’unifier notre vie », m’a-t-il rappelé. Son attitude est cohérente avec la grande transparence que la communauté montre face aux abus spirituels et sexuels, qui se sont produits à Taizé et ailleurs, avec pour objectif d’éradiquer ce fléau. Cela m’a impressionné.
C’est donc très heureux que je rentre de ce voyage, très touché par la rencontre avec des jeunes belges, en recherche et en construction d’eux-mêmes, de belles amitiés se sont tissées. Je suis convaincu que l’on apprend toujours beaucoup sur sa foi en écoutant les expériences des autres, mais aussi en étant soi-même témoin de Celui qui nous fait vivre… mon sac est déjà prêt pour l’année prochaine !
Antoine Poivre