Enghien: l’église Saint-Nicolas a son nouveau chemin de croix
C’est avec bonheur que les fidèles de l’église Saint-Nicolas ont accueilli Mgr Harpigny le 25 juin 2022, veille de la grande procession Saint Jean à Enghien, pour bénir un nouveau chemin de croix. En effet, il n’y avait plus de chemin de croix dans l’église depuis les années 60.
Sous l’impulsion de notre curé-doyen Théophile Kisalu, de la Fabrique d’église, du responsable du patrimoine de la paroisse et de quelques paroissiens passionnés de leur église, l’idée est née de confier à un.e artiste la réalisation sous forme de peintures sur toile des 14 stations du chemin de croix, et d’une 15e station évoquant la résurrection. Ce travail a été confié à Sr Marie Marthe Hauferlin, sœur cistercienne à l’abbaye de Clairefontaine à Cordemois, près de Bouillon. Elle était artiste peintre avant même de devenir sœur.
Le travail réalisé est d’une exceptionnelle qualité, tant le réalisme, les regards et l’expression de l’émotion des personnages vous touchent au cœur et vous plongent dans le mystère salvateur du Christ sur la croix. C’est aussi un regard sur la signification de la souffrance, non seulement celle du Christ mais aussi la ou les nôtre.s. C’est d’ailleurs ce que Sr Marie Marthe a souhaité nous partager lorsqu’elle a pris la parole pour nous introduire dans son œuvre.
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« Pourquoi représenter un chemin de croix ? Pourquoi figurer ce qui apparaît comme un échec, un chemin d’abaissement et d’humiliation ? Dans notre civilisation médiatique où l’image témoigne sans cesse de tout le mal qui dévaste la terre, que veulent dire de plus ces tableaux sur ce mystère de l’homme qu’est la souffrance ? La souffrance, avec le sentiment d’inutilité. La souffrance avec cette protestation du ‘non-sens’. La souffrance avec cette question toute humaine du ‘pourquoi ?’ que maintes fois nous adressons à Dieu. Pourquoi ? Jésus ne donne pas d’explication. Mais il dit : ‘Viens ! Suis-moi ! Prends part à l’œuvre de salut en unissant ta souffrance à la mienne !’ »
Se laisser transformer
Et l’artiste de poursuivre : « Je n’ai pas d’explication à donner à mes tableaux. Je ne veux pas vous arrêter à l’image. Mon seul désir est que, par ces toiles, vos cœurs se laissent toucher, qu’ils s’ouvrent à la contemplation de Celui qui ne cesse de poser sur chacun de nous son regard de pardon et d’espérance. Nous sommes toujours plus que ce que nous faisons, bien plus que nos apparences. Nous sommes à l’image de Celui qui est, et nous sommes appelés à recouvrir sa ressemblance. Il nous faut regarder Jésus ! Jésus qui est prière. Jésus qui n’a cessé de prier le Père, Source de toutes grâces. Prier, c’est se laisser remplir par la Source, s’exposer à Dieu. À notre tour de nous ouvrir à Lui, de nous laisser ‘transformer de gloire en gloire à son image’ (2Co 3,18). »
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Enfin c’est avec beaucoup d’émotion qu’après la communion l’assemblée a assisté à la bénédiction par notre évêque de chacune des stations. Les autorités communales présentes, la fabrique d’église et notre architecte amoureux de notre patrimoine ont tous souligné qu’au-delà du caractère religieux de l’œuvre, il y a avait aussi un réel enrichissement du patrimoine culturel de la ville d’Enghien.
Sachez toutefois que pour admirer ce chemin de croix, il faudra attendre quelques mois encore puisque nous attendons de recevoir le feu vert de la Région wallonne pour l’accrocher dans l’église. Merci à Mgr d’avoir, par sa présence, montré que l’art est aussi une manière d’entrer dans la prière.
Germain Deridder,
diacre
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