Les EAP cheminent vers toujours plus de synodalité

Les membres des équipes d’animation pastorale (EAP) étaient conviés à une journée de formation ce samedi 18 mars 2023. Rassemblés sur le site de Bonne-Espérance, ils ont pu approfondir et échanger sur le thème de la synodalité. Pour aller bien au-delà d’un simple slogan à la mode…

«La synodalité, ce n’est pas juste une mode dans l’Église, où on se limiterait à une ’consultation’, à donner son avis. C’est un chemin de discernement, un processus spirituel par lequel on essaie de comprendre ce que Dieu veut pour l’Église d’aujourd’hui, on se demande si les propositions évangéliques d’hier sont encore valides aujourd’hui.» En introduisant la journée, à laquelle environ 170 membres des EAP de notre diocèse s’étaient inscrits, le vicaire général Olivier Fröhlich a tout de suite signifié tout l’enjeu de cette synodalité appelée de ses vœux par le pape François. L’intitulé complet du synode encore en cours est d’ailleurs bien «Pour une Église synodale: communion, participation et mission». «Un autre élément du chemin synodal, c’est l’impulsion missionnaire. Le risque, ce serait de réduire la synodalité à un processus de bonne gouvernance. (…) Le risque serait alors de regarder notre nombril. L’Église n’est pas pour elle-même, elle est pour le monde.»

Preuve de l’importance du thème choisi pour cette journée de formation, le nonce apostolique, Mgr Franco Coppola, avait répondu à l’invitation de L’Équipe Diocésaine d’Accompagnement Pastoral (EDAP), organisatrice de la journée. Le nonce s’était ainsi joint à Mgr Harpigny et à l’assemblée pour écouter les divers exposés proposés aux participants afin d’approfondir cette notion de synodalité.

Une manière d’être

Il y a quelque temps, l’EDAP avait envoyé un questionnaire aux équipes d’animation pastorale pour mieux comprendre comment la synodalité se vit dans les UP, sur le terrain, au quotidien. Près de 60% des EAP ont pris part à cette enquête et les réponses ont été synthétisées lors de la journée de formation, sorte d’instantané de la réalité des paroisses. Si les avancées et points positifs ont été soulignés, les freins n’en ont pas pour autant été occultés:  groupes trop fermés, esprit de clocher, rôle du prêtre parfois controversé, cléricalisme laïc, peur de s’engager,… Quelques pistes, comme les célébrations en unité pastorale ou la mise sur pied de projets fédérateurs, ont également été évoquées.

L’abbé Alphonse Borras, théologien et canoniste, fin connaisseur de la vie de l’Église, longtemps vicaire général à Liège, est l’un des deux Belges à avoir été appelé par le pape François à intégrer les équipes internationales qui accompagnent le synode sur la synodalité. C’est donc avec son regard d’expert que le conférencier a décortiqué ce terme abstrait de synodalité qui peu à peu s’applique à différents pans de l’Église. «La synodalité, c’est avant tout un style, une manière d’être avec les autres, passer un seuil ensemble. (…) C’est surtout un apprentissage et un chemin: écouter la parole, la digérer, discerner, et ensuite prendre des décisions.» Et d’insister que «l’Église, sa vie et sa mission sont l’affaire de tous».

Confronter les points de vue

Si la tentation de se rassembler entre membres d’une même EAP pouvait être naturelle, les organisateurs avaient choisi de mélanger les participants pour les deux longs temps de carrefour. Une bonne façon de découvrir d’autres réalités, d’autres habitudes, les joies et les difficultés des uns et des autres. Peut-être aussi de se laisser inspirer. Mgr Coppola n’a d’ailleurs pas hésité à se joindre à l’un des groupes d’échange, sans doute pour mieux s’imprégner encore du vécu de notre diocèse qu’il apprend peu à peu à connaître, depuis son arrivée en Belgique en janvier 2022.

À la lumière des exposés, les participants ont pu s’interroger: «Notre unité pastorale est-elle synodale?», «Comment vivre davantage la synodalité en équipe d’animation pastorale et en conseil pastoral?», «Comment pouvons-nous favoriser la synodalité?»

Mgr Harpigny n’a pas manqué de se féliciter de cette réflexion collective. Remerciant vivement toutes les personnes qui ont accepté de s’engager dans cette mission, il a rappelé le rôle essentiel des EAP: «Quels sont les curés, les RUP, qui ont ‘appris’ à gouverner ? On n’apprend pas cela. Avec le temps, cela devient un aspect de leur mission et les membres des EAP participent à ce ministère.»

Agnès MICHEL


Les documents de la formation