Notre-Dame de Bon-Secours a retrouvé ses plus beaux atours
Après 18 ans privée de la statue de la Vierge qui parait son sommet, la Basilique est à nouveau coiffée de son dais, de son belvédère, de sa Vierge et de sa croix. Une opération impressionnante et délicate a été nécessaire pour reposer le tout à plus de 40m de hauteur.
Aucun doute, c’est sur la place Jean Absil, à Bon-Secours, qu’il fallait être ce mercredi 21 juin 2023 en milieu d’après-midi. Les habitants ne s’y sont pas trompés, ils étaient nombreux à se presser autour du chantier sécurisé, tout autour de l’édifice en travaux depuis maintenant de nombreuses années. La circulation avait d’ailleurs été déviée pour éviter tout incident pendant cet événement hors du commun et attendu avec impatience tant par le curé des lieux, l’abbé Philippe Daloze, que par les fidèles, les amoureux du patrimoine ou encore les autorités politiques.
En 2005, suite à des problèmes de stabilité, il avait fallu démonter de toute urgence le dais et ses précieux ornements de plus de 15 m et d’environ 7 tonnes au total. 18 ans et de nombreux travaux plus tard, la Basilique a retrouvé ces quelques mètres qui lui manquaient tant et sans lesquels sa silhouette n’était plus tout à fait la même. C’est avec un large sourire que l’abbé Philippe Daloze, responsable de l’UP de Péruwelz, recteur et curé de la basilique, a accueilli autorités et curieux. «On m’a souvent demandé quand on allait remonter le dais… et je répondais toujours ‘bientôt’».
Un joyau de savoir-faire
Cette fois, ça y est, mission accomplie. Tout avait déjà été préparé la veille (déchargement du dais, sortie de la statue de la Vierge, installation du paratonnerre,…) et le matin encore la statue de la Vierge était fixée solidement sur le belvédère.
Il a fallu la passion, la minutie et les compétences d’artisans hors-pair, associées au soutien de la Région wallonne, pour mener à bien la restauration de ce magnifique ensemble. Le bourgmestre Vincent Palermo et la ministre du Patrimoine, Valérie De Bue, étaient eux aussi heureux d’assister à l’événement.
Avant de passer à la phase délicate de l’élévation et de la repose du dais, pas moins de quatre recteurs de basilique se sont unis pour marquer le moment et bénir la statue et son belvédère: l’abbé Philippe Daloze bien sûr, le vicaire épiscopal Jean-Pierre Lorette (recteur de Bonne-Espérance), l’abbé André Luczak (recteur de Notre-Dame de Tongre) et l’abbé François Triquet (Notre-Dame du Saint-Cordon à Valenciennes).
La Vierge veille à nouveau sur la cité
Le coq a ensuite été placé au sommet de la croix. Avec beaucoup d’humour et d’abnégation, l’abbé Daloze –peu amateur de hauteur– a bien volontiers cédé sa place dans la nacelle de l’engin de levage à l’architecte du chantier. Une fois le volatile tout doré bien arrimé, de solides câbles ont été fixés aux divers points d’ancrages du belvédère. La grue a alors enlevé l’ensemble. Et une fois les dernières vérifications effectuées, c’est en quelques minutes à peine que le dais est monté vers le ciel pour rejoindre sa destination finale, plusieurs dizaines de mètres plus haut.
Émus, les yeux en l’air, les téléphones immortalisant ces moments, les spectateurs ont retenu leur souffle avant de saluer l’exploit par des applaudissements nourris une fois le dais au sommet de la Basilique. Certes, l’édifice devrait encore subir quelques travaux et restaurations, moyennant subsides. Mais désormais, ce sera sous le regard et la protection de la Vierge, resplendissante et bras ouverts, comme dans un geste d’accueil et de tendresse…
Agnès MICHEL
- Un peu d’histoire et quelques chiffres (extraits du dossier de presse – commune de Péruwelz)
Vidéos Wapict (retrouvez l’ensemble des séquences filmées par drone sur la chaîne YouTube du diocèse)