Les anthropologies chrétiennes du corps
C’est le thème de la session de formation permanente 2024 destinée aux acteurs pastoraux du diocèse de Tournai. Elle se tiendra les mardi 9 et mercredi 10 avril 2024. Bloquez vos agendas!
Professant un Dieu qui s’est fait homme pour que les hommes soient divinisés, le christianisme a accordé une place éminente au corps. Par l’incarnation, le christianisme a fait de celui-ci le temple de l’Esprit. Et pourtant, il a aussi vu dans le corps l’instrument de la tentation et du péché. D’où des discours doloristes et des pratiques de mortification qui remontent au moins aux Pères du désert. De sorte que, lieu du salut, le corps est en même temps celui de l’expiation: la rédemption passe par ce dont il faut se méfier!
Cette ambivalence traverse la pensée chrétienne du corps. Ou plutôt les pensées au pluriel. En effet, tout comme il existe des théologies, des christologies et des ecclésiologies, il y a des anthropologies chrétiennes, plus ou moins optimistes, insistant sur la grâce ou au contraire sur la chute, mettant en avant l’âme ou au contraire la chair, s’autorisant de tel verset de la Genèse ou s’appuyant sur tel passage de saint Paul, etc. Il y a plus que des différences de nuance entre Irénée de Lyon, Augustin d’Hippone, Thomas d’Aquin, Érasme, Luther ou Ignace de Loyola, pour ne citer les noms que de quelques géants.
À l’heure où le rapport au corps est bousculé dans nos sociétés –modifications du rapport à la vie sexuelle, légalisation du mariage homosexuel, possibilité de changer de sexe ou de se définir comme non genré–, se pencher sur les anthropologies chrétiennes a une portée pratique capitale, qui va bien au-delà du seul intérêt historique. Comment les hommes doivent-ils faire la volonté de Dieu? Comment peuvent-ils se conformer au projet d’amour du Créateur? Comment accompagner chrétiennement les souhaits de bonheur et d’épanouissement des hommes et femmes de notre temps? Les réponses à ces questions sont peut-être moins évidentes qu’on pourrait le croire à première vue.
Hier et aujourd’hui
La session de formation permanente 2024 entend contribuer à ce questionnement par un double regard, historique et thématique. Le mardi 9 avril, nous commencerons par écouter ce que l’Ancien Testament dit du corps. Puis nous verrons ce que le Nouveau Testament apporte comme perspective. Puisque le judaïsme et le christianisme naissant s’inscrivent dans le monde méditerranéen, nous examinerons aussi la manière dont la Grèce et Rome conçoivent le corps. Un dernier exposé, sur le corps dans la prière, assurera la transition avec le mercredi 10 avril.
Cette seconde journée sera consacrée au débat contemporain sur le corps. Un premier exposé portera sur la théologie du corps selon saint Jean-Paul II. Une deuxième intervention dessinera une anthropologie chrétienne compatible avec l’homosexualité. Une troisième conférence s’interrogera sur les liens entre anthropologie chrétienne et pastorale. Un panel conclusif permettra aux trois intervenants et aux participants de dialoguer.
La session de formation est réservée aux prêtres, diacres, animateurs/trices en pastorale et membres des équipes d’animation pastorale du diocèse de Tournai. Le lieu n’est pas encore déterminé.
Stanislas Deprez
Service diocésain de la Formation