Hyon : un nouvel autel a été consacré

Hyon: un nouvel autel a été consacré

Le 30 septembre 2023, le nouvel autel de l’église d’Hyon a été consacré par Mgr Harpigny, évêque de Tournai.

Commençons par un peu d’histoire: «Le village d’Hyon avait déjà, semble-il, une église consacrée à saint Martin en 868-869 (cf «le polyptique rédigé en 868-869 sur l’ordre du roi Lothaire II»). (…) Une nouvelle église fut construite en 1527. C’était, dit Ch. Rousselle, une modeste construction située à front de la place et au milieu du cimetière entouré d’un mur. (…) L’église actuelle fut construite en 1875 par l’architecte Carpentier de Belœil sur l’emplacement de l’ancienne dont on conserva la base du clocher portant le millésime 1527 et qui fut surmontée d’une flèche élevée. (…) La bénédiction de l’église eu lieu le 13 avril 1876.»1

Cette église possédait un autel situé dans l’espace de gloire du chœur –comme la toute grande majorité des églises à cette époque– où le prêtre célébrait, entre autres, la messe en tournant la plupart du temps le dos aux fidèles. Les anciens paroissiens d’Hyon se souviennent encore aujourd’hui de cet autel. Puis vint Vatican II qui a opéré un changement important dans la célébration eucharistique.

Un deuxième autel en pierre bleue a été construit et consacré le 14 novembre 1970. Il est situé dans l’avant chœur surélevé, face aux fidèles. La disposition des chaises n’a pas été modifiée. Elles étaient placées en rangées parallèles à l’autel sauf, depuis une quinzaine d’année, le Jeudi saint où 5 tables étaient placées dans la longueur de la nef et les chaises parallèlement à ces tables, notamment pour le lavement des pieds et le repas de la dernière cène. Cette disposition a été conservée il y a deux ans pour les communions et les baptêmes afin de permettre aux familles d’être tout près, les tables ayant été remplacées par un autel en bois prêté aimablement par le clocher de Messines. Autel, ambon et siège de la présidence se trouvent donc au niveau de la nef.

Après un référendum pratiqué auprès des fidèles, il s’est avéré que 79 % d’entre eux préféraient cette nouvelle disposition. La fabrique d’église a donc décidé de faire l’acquisition d’un nouvel autel en bois et d’un ambon, appelé aussi la deuxième table, celle de la Parole ainsi que du lutrin de la présidence. Le chœur n’a pas été oublié. Il est devenu la chapelle du Saint Sacrement de notre église.

Les trois éléments essentiels d’une église

En ce samedi 30 septembre  2023 à 17h20, Mgr Harpigny est déjà dans l’église d’Hyon en compagnie du curé de l’Unité pastorale de Mons, l’abbé André Minet, et du vicaire dominical, l’abbé Pascal Saintenois, qui réside à la cure d’Hyon. Quelle joie et quel honneur pour les fidèles du clocher d’Hyon de recevoir leur évêque! 

Hyon a le bonheur d’avoir une communauté chrétienne fidèle, active, priante et chantante qui, pour l’occasion, a accueilli des frères et sœurs de l’Unité pastorale de Mons et même d’ailleurs venu(e)s pour leur évêque.

En début de célébration, le président de la fabrique d’église, Guy Goffinet, avait accueilli Mgr Harpigny ainsi que l’abbé André Minet et l’abbé Pascal Saintenois. C’est ensuite notre curé qui a souligné la place du nouvel autel dans l’église au milieu de la nef, tout comme le Christ doit être au milieu de notre vie. Ensuite, notre évêque a indiqué les trois éléments essentiels d’une église: l’autel, l’ambon et le siège occupé par le prêtre qui préside. Il a insisté sur l’ambon, appelé également la deuxième table, qui est souvent méconnu. C’est un endroit très important car c’est le lieu de la Parole de Dieu qui, entre autres, est toujours présente et essentielle dans toute célébration eucharistique.

De la tente à l’église

Dans son homélie, Mgr Harpigny nous dévoile l’origine de l’autel dans nos églises. Après avoir traversé la Mer rouge, les Hébreux ont installé une tente, «la tente de la rencontre» où ils rencontraient Dieu. Plus tard, arrivés au pays de Canaan, cette tente dans laquelle se trouvait l’Arche d’alliance, qui renfermait «les Tables de la Loi», continua à exister.

À l’époque de David et de Salomon, il fut décidé de construire un temple pour abriter cette Arche. Ce fut l’œuvre de Salomon mais ce temple fut détruit par Nabuchodonosor roi de Babylone. Ayant perdu leur temple et leur lieu saint, ce sont les prophètes qui ont pris la relève pour annoncer la Parole de Dieu. La première lecture de l’ordinaire de la messe du jour était d’ailleurs tirée du livre du prophète Ezékiel et qui commence par « Ainsi parle le Seigneur». Par après, un deuxième temple a été construit dont nous parlent les Évangiles à propos duquel Jésus a dit «détruisez ce temple et en trois jours je le relèverai» (Jn 2,19).2

Nos églises actuelles ne sont pas des temples comme à l’époque des Hébreux. Ce sont des lieux où se réunissent les fidèles pour célébrer notamment l’eucharistie. Le temple actuel, c’est le Christ, et le Christ, c’est l’autel sur lequel est commémoré la dernière cène. C’est donc par excellence le lieu saint de l’église. C’est pourquoi tout autel est consacré. Il est à noter que sans l’assemblée, l’autel n’est rien. 

Mise à l’honneur

Il est donc normal que les moments forts de la célébration soient ceux qui entourent et constituent la consécration de l’autel: la prière de la consécration, l’onction avec le saint chrême qui a été apposé par notre évêque aux quatre coins de l’autel. «Le mot saint chrême vient du mot Christ à qui sont consacrés et rendus plus semblables ceux qui reçoivent son onction».3 Suivent ensuite l’encensement, la parure et l’illumination de l’autel et bien sûr la première consécration du pain et du vin sur cet autel.

À la fin de la messe, un verre de l’amitié a été offert aux fidèles. Mgr Harpigny a profité de ce moment pour discuter avec les personnes présentes. Il a également remis la médaille de saint Éleuthère à Patrick Lambaere, qui a œuvré avec beaucoup de discrétion et d’efficacité pendant des décennies au travail et au rayonnement de notre clocher d’Hyon. Il a été membre, secrétaire et président de la fabrique d’église. Il a été un des initiateurs du groupe d’Hyon qui participe à la procession du Car d’Or le jour de la ducasse de Mons. Il est toujours un membre actif du groupe d’animation du clocher d’Hyon et nous reçoit chaque mois chez lui avec son épouse Thérèse pour nos réunions du GAC. 

Un très grand merci également  à tous les bénévoles du clocher d’Hyon qui ont d’ailleurs assuré l’organisation et l’intendance de cette messe cérémoniale. Les fidèles présents garderont encore longtemps dans leur cœur et dans leur esprit cette célébration exceptionnelle!

Texte J. Klein
Photos Luc Ledru et Yaya Meatchi


1 Alphonse Gosseries, Histoire du village d’Hyon, Pro Civitate, Collection Histoire, Série in-8°, n° 16, 1968, p. 121.

2 C’est dans ce temple que s’est rendu le Christ petit enfant présenté par ses parents, adolescent avec les docteurs de la loi et adulte notamment en chassant les marchands du temple et qui a été détruit par les Romains en 70.

3 «Le saint chrême» (Article La Croix)

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