Le Foyer Notre-Dame de la Paix à Audregnies: bien plus qu’un home

C’est Mgr Himmer qui avait souhaité la création d’un lieu soucieux du bien-être des personnes âgées dans la région de Mons-Borinage. Plus de 60 ans après son inauguration et bien des transformations plus tard, Mgr Harpigny est venu visiter un nouvel étage flambant neuf et en bénir les chambres.

En 1953, Mgr Himmer est préoccupé de la situation des personnes âgées à Mons-Borinage. Des contacts sont pris avec le diocèse de Zagreb et dix sœurs de l’Enfant Jésus viendront ainsi de Croatie pour donner vie à ce projet. Au total, 45 religieuses croates travailleront à Audregnies.

Aujourd’hui, il ne reste que Sr Rachel et Sr Martinella. Mais elles incarnent toujours l’âme de cette maison qui met toute sa fierté à chouchouter ses 150 résidents. On le sent dans l’atmosphère des couloirs, dans les sourires du personnel, dans les discours: les résidents sont véritablement au cœur de toutes les attentions et de l’engagement des 115 membres du staff.  

«Ici, les gens sont aimés et respectés», insiste Pierre Battard, président du Conseil d’administration. «La maison croule sous les félicitations et les prix de l’AVIQ, de l’AFSCA, des pompiers et des résidents qui la remplissent complètement. On y mange bien et assez. Les activités suscitées par une direction inventive sont nombreuses, il y a des initiatives dans tous les coins.»

Consultés et impliqués dans «leur» maison

Et c’est vrai que quand le directeur, Axel Dutrieux, énumère les activités proposées au Foyer Notre-Dame, on se demande où la liste va s’arrêter. Bien que sur le point de donner une nouvelle orientation à sa carrière professionnelle et de céder son poste à une directrice, la passion est toujours bien là quand il évoque tour à tour les cours de gym d’un kiné enthousiaste, la construction d’un dragon voulant faire pâlir d’envie les amateurs de Ducasse montoise, la confection de pagnons (spécialité régionale aux proportions de sucre et de beurre qu’il vaut mieux ignorer), la restauration de meubles, les sorties foot pour les supporters des Francs Borains, les séances de cinéma, les parties de Scrabble et les repas partagés.

«Nous ne mettons jamais les résidents en échec, nous essayons de stimuler au maximum les fonctions cognitives et notre souhait est qu’ils continuent à évoluer comme s’ils étaient chez eux.» Tellement chez eux qu’il existe un conseil des résidents, consulté pour donner son avis sur certains aménagements ou initiatives. Parce que de nombreux projets sont encore dans les cartons de l’équipe de direction: points lecture, installation de panneaux photovoltaïques, accueil de personnes atteint de démence précoce dans une «maison idéale», bureau de vote pour les prochaines élections, entre autres.

Chambres ultra modernes

En plus de 60 ans, le Foyer a beaucoup changé. Pour répondre à des normes de sécurité en constante évolution, il a même fallu remplacer le premier bâtiment, trop vétuste, par une nouvelle structure, à la fin des années 80. Le nombre de résidents a quasi doublé. Dix appartements en «Résidence-service» se sont ajoutés aux lits MR et MRS, tandis que le nombre de lits par chambre, lui, a été limité à deux pour humaniser davantage les séjours des résidents. En 2023, après d’importants travaux, c’est donc un nouvel étage qui voit le jour, sous les toits.

Et pour les sœurs croates encore dans les murs, notamment la Révérende Sr Rachel arrivée à Audregnies il y a 57 ans, faire venir Mgr Harpigny en ce 13 novembre pour bénir la nouvelle aile avant que les premiers résidents n’en prennent possession était une évidence.

Le directeur encore en fonction a ainsi conduit notre évêque dans toutes les chambres pour procéder à leur bénédiction mais aussi pour détailler chaque innovation et chaque accessoire pensé pour le bien-être des occupants : des harnais mobiles suspendus au plafond permettant de déplacer en toute sécurité les résidents les plus affaiblis, un ameublement pratique et confortable ou encore la possibilité donnée aux plus autonomes de fermer leur chambre pour ne pas être dérangés. Car au Foyer Notre-Dame de la Paix, quelle que soit leur pathologie, les résidents sont mélangés, afin d’éviter toute forme de stigmatisation. Et pour que la bienveillance circule à tous les étages…

Agnès MICHEL