Le MEJ, vous connaissez ?

Le MEJ, vous connaissez ?

L’histoire du Mouvement eucharistique des Jeunes remonte au milieu du 19e siècle, mais c’est en 1962 qu’il prend en France le nom qu’on lui connaît encore aujourd’hui à travers le monde. De tradition ignatienne, le MEJ propose aux jeunes de 7 à 18 ans un véritable apprentissage de l’introspection.

Depuis mai 2023, Marie-Alice Maes œuvre au sein de la pastorale des jeunes du diocèse de Tournai pour faire connaître le MEJ aux unités pastorales. «Le Mouvement eucharistique des jeunes veut aider les jeunes à être des chrétiens responsables, à réfléchir», explique avec enthousiasme Marie-Alice. «C’est le deuxième plus grand mouvement de jeunesse chrétien au monde, il est soutenu par les Jésuites. On y retrouve les ingrédients d’un mouvement de jeunesse, mais il est aussi proche du diocèse et des paroisses.»

Si Marie-Alice travaille activement à promouvoir le mouvement aux quatre coins du diocèse, c’est parce que le MEJ se veut un réel service aux UP et aux paroisses, là où il est parfois difficile de trouver les ressources nécessaires pour répondre aux attentes et aux besoins des jeunes. «Le MEJ peut soutenir des initiatives locales, que ce soit par de la formation, des échanges, en favorisant la cohésion», précise l’animatrice en pastorale de Rise-Up Tournai.

Des activités prêtes à l’emploi

Mouvement de jeunesse à part entière, le MEJ en présente tous les ingrédients, comme le foulard ou le chansonnier (avec beaucoup de chants gestués). Quatre groupes d’âges sont ouverts aux jeunes: «Feux nouveaux» pour les 7-10 ans, «Jeunes témoins» pour les 10-13, «Témoins aujourd’hui» pour les 13-15, et enfin «Équipes espérance» pour les 15-18.

Le Mouvement eucharistique des jeunes se base sur la spiritualité ignatienne. Cela signifie qu’il propose à ses jeunes membres des temps d’arrêt et de réflexion (les moments «stop carnet») pour inviter dès le plus jeune âge à se poser des questions, à s’initier à l’introspection. «Il existe des carnets d’animations pré-écrites, avec des pistes de réflexion adaptées aux différentes tranches d’âges. Des outils d’aide à l’animation sont disponibles, avec un thème choisi chaque année», ajoute Marie-Alice.

Les rencontres en équipe comportent ainsi des temps de prière, de relecture, de partage. Mais au MEJ, on sait aussi s’amuser ou se retrousser les manches, avec des temps d’action consacrés au jeu ou au service!

Un camp de préparation à Bonne-Espérance

En Belgique, le MEJ n’est pas encore vraiment structuré. Côté francophone, seuls les diocèses de Liège et de Tournai peuvent compter sur le soutien d’un permanent. Au niveau international, équipes et événements sont d’ampleurs très variables: il y a de petites équipes locales, des camps et des week-ends diocésains ou nationaux, mais aussi de grands rassemblements internationaux, un peu comme les JMJ.

En octobre 2024, un événement baptisé Alegria se déroulera à Lille, à deux pas donc du diocèse hennuyer (voir encadré). En vue de ce grand moment, un petit camp de préparation logistique est programmé à Bonne-Espérance du 20 au 25 août, avec des équipes musique, théâtre, sketches et décors. Cela vous tente? N’hésitez pas à contacter le MEJ Tournai!

Agnès MICHEL

Alegria, un événement
à ne pas manquer

Un grand rassemblement pour les jeunes chrétiens, à deux pas de chez nous!

Si la mission principale de Marie-Alice est de présenter et proposer le MEJ aux unités pastorales du diocèse de Tournai, l’un de ses objectifs d’ici à l’automne 2024 est aussi d’inviter paroisses et UP à participer au rassemblement Alegria, dont la prochaine édition se tiendra à Lille du 25 au 28 octobre 2024. Ouvert aux 12-18 ans, il s’agit d’un événement qui aura un peu la saveur des Journées mondiales de la Jeunesse, les célèbres JMJ, tout spécialement pour un public d’adolescents.

«Ce rassemblement est organisé en France et par la France, mais tous les jeunes Belges peuvent y participer sans être affiliés au mouvement», précise Marie-Alice. «Il y aura tous les ingrédients d’un camp géant puisqu’on attend plus de 500 jeunes. Nous n’avons évidemment pas les moyens d’organiser un événement d’une telle ampleur dans le diocèse, c’est donc vraiment une occasion à ne pas manquer!»

«Croire en ce monde, danser chaque seconde»

Cet événement (organisé par le MEJ France), autrefois appelé Rassemblement National, a été renommé Alegria et a lieu tous les trois ans, dans une région différente de l’Hexagone. Plusieurs intuitions guident les préparatifs de l’édition lilloise, comme aller à la rencontre des habitants, être ouvert sur le monde, impliquer l’Église locale, mais aussi expérimenter une sobriété écologique et économique joyeuse. Pour preuve, les gourdes seront de mise, pas de bouteilles en plastique pendant le week-end!

Le thème choisi pour ce grand rassemblement d’outre-Quiévrain –«Croire en ce monde, danser chaque seconde»– intègre un double défi: croire en ce monde (tel qu’il est avec ses enjeux, ses joies et ses difficultés) et s’y risquer, s’y engager personnellement. Pendant trois jours, les jeunes participants expérimenteront ce thème à l’aide des outils pédagogiques du MEJ, en évoluant à travers trois mouvements successifs: «Ressentir ta vibration», «Croire en ce monde qui danse» et enfin, pour terminer ce week-end prolongé, «Entrer dans la ronde».

Les jeunes seront bien entendu sous la responsabilité de nombreux adultes, qu’ils soient membres de l’équipe de préparation, bénévoles, volontaires ou animateurs. Ils seront hébergés en petits groupes en famille, à Lille ou dans les environs. Une attention spécifique sera aussi portée à l’accueil des personnes en situation de handicap. De belles rencontres et des moments forts en perspective…

A.M.


Les rails d’une vie…

«Le MEJ m’a tellement donné, comme a beaucoup de personnes… Pour moi, cela a été une expérience vraiment structurante. C’est un mouvement eucharistique, donc d’espérance, une espérance qui passe par le sacrifice mais aussi par la résurrection. C’est un mouvement d’une spiritualité profonde, proposée en fonction des âges, selon les possibilités de croissance émotive, culturelle et spirituelle des jeunes.»


Raffaella Romin est Italienne. Docteur en médecine, spécialisée en gériatrie, elle exerce dans la capitale du Piémont, Turin, tout au Nord de la Botte. Raffaella a fait partie du MEJ (MEG en italien, pour Movimento Eucaristico Giovanile) pendant toute son adolescence, aux côtés de nombreux amis. Presque sexagénaire aujourd’hui, le MEJ reste pour elle une expérience riche et fondatrice: «Pour nous, cela a constitué une grosse source de croissance dans bien des domaines, une occasion de rencontres et d’échanges, d’expériences fortes lors de retraites spirituelles.»

En Italie comme chez nous, le MEJ soutient les paroisses: «Sans de telles initiatives, les paroisses en Italie ne sont pas en mesure de maintenir l’intérêt des jeunes. Les groupes paroissiaux, dont les projets s’appuient souvent sur un seul prêtre, ne durent que peu d’années parce qu’ils sont peu structurés. Le MEJ, ce sont des rails sur lesquels se poursuit encore aujourd’hui le train de notre vie. Ce mouvement reste dans le cœur des gens. En Italie par exemple, il existe ‘Les amis du MEJ’, qui regroupe des adultes ayant eu une expérience MEJ et qui, via leurs cotisations, aide à financer des projets du MEJ.»

Comme mouvement eucharistique, le MEJ met la messe au cœur de ses activités. «Cela nous a fait comprendre l’importance de la messe, qui est transférée sur l’ensemble de la journée, de façon à la vivre pendant 24 heures. Je pense avoir surmonté beaucoup de choses grâce à cette formation spirituelle, qui a fortifié ma foi. Cette expérience m’a aussi permis de construire des amitiés dans n’importe quel milieu, n’importe quelle situation, de façon non superficielle. Le MEJ aide les jeunes à mieux se connaître, à découvrir leur potentiel, sans toutefois en faire un centre narcissique, car ces capacités sont des dons, des talents à utiliser pour partager cet amour qu’on choisit chaque jour.»

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