L’église de Templeuve : un symbole fort

L’église de Templeuve : un symbole fort

C’est le dimanche 1er septembre 2024 qu’a choisi l’église Saint-Étienne de Templeuve pour souffler ses 20 bougies. Un événement qui invite à une relecture du chemin parcouru ces dernières années. Entre polémiques et défis, l’église de Templeuve n’a pas toujours fait l’unanimité…

Celui qui passe par hasard du côté de Templeuve ne peut pas louper son église qui se démarque par son architecture moderne. Tout près de la place, elle tranche face à l’aspect plus traditionnel du Château de Templeuve. Puis, le visiteur s’interroge : pourquoi cette église est-elle aussi récente ? Quel événement a poussé à la construction d’une église au début des années 2000 ?

L’église a été énormément démolie et reconstruite au fil des siècles. Construit au Moyen Âge, le bâtiment est, à cette époque, la propriété de nombreuses institutions et personnes : le terrain sur lequel est bâtie l’église ainsi que son cimetière appartiennent à la paroisse, la nef à la commune, la tour au seigneur et aux échevins et le chœur de l’église à l’abbaye Saint Martin de Tournai. Une situation qui rend les restaurations plus compliquées.

Démolition et reconstruction

Démolie en 1874 sur ordre du conseil communal de Templeuve, elle fut reconstruite à son emplacement actuel au centre du village. Malheureusement, un siècle après sa reconstruction, la population se rend vite compte qu’il y a un problème. À cause du manque de fondations sur un sol instable, les murs de l’église s’écartent au fur et à mesure des années. De 1992 à 1995, l’état du bâtiment se dégrade fortement : des fissures apparaissent dans les angles du mur, du plâtre se détache du plafond et les pans de murs s’écartent de plus de 12 cm par endroits. Il faut se rendre à l’évidence : il faut fermer l’église de peur qu’un accident se produise. Vient alors le temps du questionnement : que faire maintenant ?

La piste de la restauration a vite été écartée par la commune étant donné la dangerosité de l’édifice pour les paroissiens ainsi que pour les bâtiments environnants. Pourtant, les Templeuvois sont fermement attachés à leur église et une pétition est lancée pour simplement restaurer l’édifice plutôt que de le détruire. Elle va recueillir environ 2 500 signatures. Cela ne changera pas la décision du bourgmestre de l’époque, Roger Delcroix, qui juge que la sécurité des habitants ainsi que l’analyse du bureau d’études géologiques et géotechniques (certifiant la dangerosité de l’église) priment sur l’aspect sentimental du bâtiment.

Modernité

C’est M. Luc Moulin qui va séduire avec son architecture moderne pleine de symboles. On veut une église qui représente l’entrée dans le XXe siècle. L’aspect triangulaire de l’église rappelle la Sainte Trinité (Dieu en trois personnes). La lumière présente et la modernité dans la proposition de M. Moulin convainquent aussi la commune, la Fabrique d’église, la Province et l’Évêché. C’est son projet qui est retenu.

Après 10 ans de travaux, l’église Saint-Étienne voit le jour. Dédicacé le 28 août 2004 par Mgr Harpigny, c’est en ce lieu qu’est revenu l’évêque pour célébrer la messe. Il s’est réjoui de voir tout le monde rassemblé pour faire Église. Malgré les contestations de certains, cette église est restée un symbole fort de l’union et de la manière dont l’Église doit sans cesse se renouveler pour transmettre le message du Christ.

Les autorités communales s’étaient jointes à l’événement comme à l’inauguration du bâtiment en 2004. Les noms ont certes changé, mais on ne peut que saluer le travail qu’ils ont fourni ainsi que leurs prédécesseurs pour conserver cet édifice. Mgr Harpigny a d’ailleurs remercié la Région Wallonne pour les avancées rendues possibles.

Pour un futur meilleur

En ce 1er septembre, l’évêque a tenu à confier à l’assemblée deux intentions de prières : la Création et les chrétiens persécutés à cause de leur foi. La Création car le patriarche de Constantinople a consacré le mois de septembre au soin de notre maison commune qu’est la Terre. Les chrétiens persécutés car saint Étienne, saint patron de l’église de Templeuve, fut le premier martyr après le Christ. « Il y a encore beaucoup de chrétiens persécutés dans le monde, même en Europe ! » justifie Mgr Harpigny.

Sujet de réjouissance et de discorde, l’église Saint-Étienne offre une bonne leçon à tout chrétien qui passe par là. Statique et ayant vu passer des générations de chrétiens, elle est aussi une jolie allégorie de Dieu qui reste là à nos côtés dans les bons comme dans les mauvais moments .

Anaïs Marescaux

Source historique :

  • l’exposition dans l’église Saint-Étienne de Templeuve

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