Luttre : deux invités de marque pour un bel anniversaire

Luttre: deux invités de marque pour un bel anniversaire

175 ans déjà que l’église Saint-Nicolas réunit les fidèles de ce petit village de la commune de Pont-à-Celles, à quelques kilomètres au nord de Charleroi. Pour souffler les bougies, Mgr Harpigny est revenu sur sa terre natale. Mais un grand saint barbu et vêtu de rouge est aussi venu saluer les enfants de la paroisse…

1849-2024. L’édifice planté à l’entrée de la rue du Pachy Couché, à Luttre, a certes connu quelques modifications et rafraîchissements au cours du temps. Mais il est toujours bien là et en ce dimanche 1er décembre, premier dimanche de l’Avent 2024, il était rempli de paroissiens dont les grandes étapes de vie ont été célébrées à l’ombre de l’église Saint-Nicolas. À commencer par Mgr Guy Harpigny, lui qui y a été baptisé, y a fait sa première communion, sa profession de foi et y a célébré sa première messe, le lendemain même de son ordination à Charleroi. «C’est une église avec laquelle vous avez de nombreux liens et beaucoup de souvenirs», a souligné l’abbé Emery Kenda, responsable de l’unité pastorale Saint Mutien-Marie et curé des lieux, remerciant le 100e évêque de Tournai d’avoir tenu à présider l’eucharistie.

«Il y a 25 ans, on fêtait donc les 150 ans de l’église Saint-Nicolas, et c’est Mgr Huard qui présidait la célébration», s’est rappelé Mgr Harpigny. «Je n’étais pas là mais je suis ensuite venu au repas et je me souviens d’une église pleine, et pleine de joie.» 25 ans plus tard, la joie était toujours bien présente et de nombreux enfants et jeunes du Patro local remplissaient les premiers rangs.


Sans assemblée, il n’y a pas d’église

Dans son homélie, l’évêque de Tournai est retourné à l’origine des lieux de cultes. Au début, de simples tentes. La «tente de la rencontre», nomade, du temps de Moïse. Il faudra attendre Salomon, fils du roi David, pour qu’un premier temple « en dur » soit érigé. Puis détruit, puis restauré. Un temple que Jésus affirme pouvoir rebâtir en trois jours, peu après avoir chassé les marchands qui l’envahissaient. Personne ne comprend alors que le temple, ce ne sont pas des pierres mais le corps même du Christ…

«Une église au fond, c’est une assemblée. S’il n’y a pas d’assemblée, il n’y a pas d’église.» Évoquant les inévitables questions –notamment de la Région wallonne– sur l’avenir des édifices religieux, à la fois traces patrimoniales et lieux de culte, avec les budgets importants qu’ils nécessitent, Mgr Harpigny recentre le débat: «Comme chrétiens, nous devons nous demander si nous faisons assemblée». Et puis une église, c’est aussi un signe donné au monde: «Pour dire que tout être humain est en contact avec Dieu».

Allo, saint Nicolas?

Vivre l’Avent, c’est se préparer à la fête de Noël. C’est aussi une période pendant laquelle les enfants attendent impatiemment la venue du grand saint généreux en bonbons et en jouets. Une période de joie pour beaucoup mais aussi une période plus difficile pour ceux qui n’ont pas le cœur à la fête ou qui vivent dans la précarité. Dans les intentions, personne n’a été oublié. Pour que chacun puisse vivre des moments chaleureux. Pour que les paroissiens de l’église Saint-Nicolas continuent de s’y rassembler. Pour que nos communautés ne baissent pas les bras devant les difficultés mais restent porteuses de paix et d’amitié. Pour les jeunes de la paroisse et tous ceux qui s’engagent auprès d’eux.

Alors que la célébration se termine, la présidente de la Fabrique d’église, Marie-Ève Bury, remet un petit cadeau à Mgr Harpigny. Elle prend aussi le micro pour remercier toutes celles et tous ceux qui ont permis la réussite de ce bel anniversaire. Mais elle est interrompue par un appel urgent et s’excuse de devoir décrocher, c’est important: «Allo, saint Nicolas?… Où sont les enfants? Oui, ils sont dans l’église… Vous arrivez? D’accord, à tout de suite.» Tout de rouge vêtu et la barbe un peu en bataille, le grand saint est venu voler la vedette à l’évêque de Tournai, non sans avoir échangé quelques mots avec lui. Tous les enfants présents ont été récompensés avec des bonbons pour avoir chanté à tue-tête en l’honneur de leur invité-surprise.

Mgr Guy Harpigny, lui, a pris le temps avec l’abbé Kenda de saluer tous les paroissiens à la sortie de l’église. Des paroissiens dont certains ont bien connu la famille de l’évêque. Et qui ont déjà des idées pour occuper le futur retraité: «Venez dire la messe à Luttre: vous serez bien reçu!»

A.M.    

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