Sr Valérie Vasseur, 17 ans au service de la Santé
Le 1er mars dernier, Sr Valérie Vasseur a passé le relais à Anne De Smedt comme coordinatrice de la pastorale Santé pour le diocèse de Tournai. Arrivée en février 2008, elle est revenue avec nous sur ces 17 années de service.
Infirmière de formation depuis 1989, Sr Valérie a travaillé dans différents services hospitaliers. De 1989 à 1992, elle a également suivi sa formation pour devenir religieuse au sein des Salésiennes de la Visitation. Outre son travail à Tournai, elle a également accompagné la maison des sœurs ainées, à Celles. C’est en 2008 qu’elle entre à l’Évêché de Tournai comme responsable de la pastorale de la Santé.
«J’ai été interpellée en février 2008 par ma responsable régionale, qui avait rencontré Olivier Fröhlich. Il lui avait dit qu’il souhaitait créer un nouveau poste pour la pastorale de la Santé, car pour lui c’était quelque chose d’important. Je pense qu’il voulait à ce moment-là donner un essor à cette pastorale», se souvient-elle. Après une première rencontre avec le vicaire général, Sr Valérie accepte le poste au mois de mars 2008.
Des secteurs à définir
Déjà engagée dans deux mi-temps, l’un à l’hôpital et l’autre chez les sœurs aînées, il a fallu choisir quel poste conserver. Finalement, c’est à l’hôpital qu’elle poursuivra son travail. «J’ai pris le poste réellement en septembre 2008, et c’était de suite pour la coordination de la pastorale Santé. Mais à l’époque, ce n’était pas encore les sept services comme ils sont rassemblés aujourd’hui. Ils existaient tous mais ils n’étaient pas regroupés sous le vocable Santé.»
Comme elle le remarque elle-même, il y a parfois une difficulté à cerner ce qui est ou non du ressort de la pastorale de la Santé: «On est dans le monde de la Santé, mais ce n’est pas parce qu’on est dans le monde de la Santé qu’on est soi-même malade ou handicapé. Ce sont des notions qu’il faut de temps en temps rappeler ou redire.» Ainsi en est-il de l’Hospitalité diocésaine qui accompagne les malades à Lourdes: les Hospitaliers sont liés au secteur de la Santé sans être malades eux-mêmes.
Les différents secteurs se sont assemblés au fur et à mesure des années: «Quand j’ai commencé, il y avait Laurence Plumier qui avait les aumôneries des hôpitaux généraux, Paul Laurent qui était responsable de la psychiatrie, Jeannine Hainaut pour les Visiteurs de malades. [Le secteur] Aiguillages s’est créé un petit peu à la fois. Il y avait un petit noyau existant autour de l’abbé Davin sur Mons. On a pu y donner un essor et donner un nom à ce groupe qui a été rattaché à la pastorale Santé tout en rappelant bien qu’une personne handicapée n’est pas malade.» Aujourd’hui, la pastorale de la Santé est composée de sept secteurs et, depuis 2021, est membre du Vicariat pour le Développement Humain Intégral (DHI).
Des évolutions
En 17 années, la pastorale Santé a connu de nombreuses évolutions. Ainsi, beaucoup de personnes ont été engagées. Cependant, comme l’admet Sr Valérie, la pandémie et les évolutions économiques et sociétales ont impacté le secteur, des personnes engagées ayant décidé de se consacrer à d’autres choses. «Les bénévoles d’hier ne sont pas les bénévoles d’aujourd’hui, dans le sens où les jeunes bénévoles sont des jeunes pensionnés qui sont souvent happés par les enfants et les petits-enfants. Ils ne s’engagent pas de la même manière que précédemment. Je ne peux pas généraliser parce qu’on a des bénévoles de tous les âges, mais il y a un constat que le bénévolat n’a plus la cote comme avant. Même si je pense qu’un peu à la fois ça reprend.»
Parmi les grandes réalisations que Sr Valérie retiendra de son passage à Tournai, il y a les conférences annuelles en période d’Avent menées durant onze ans depuis 2009, les deux films projetés dans une salle de cinéma, les journées en collaboration avec la diaconie, les colloques de la commission bioéthique… Plusieurs projets ont vu le jour, comme la carte de prière pour la Journée mondiale des malades, réalisée annuellement et qui depuis peu est devenue interdiocésaine. Pour mieux communiquer et diffuser les informations, un site internet et une page Facebook ont été créés.
«En tant que coordinatrice, il y a aussi eu la participation à des choses plus larges que le diocèse, comme des rencontres interdiocésaines des pastorales Santé, des rencontres à Paris du groupe œcuménique pour le monde du handicap, des rencontres avec les diocèses de Lille, d’Arras et de Cambrai… J’ai apprécié la diversité de tout ce que j’ai pu vivre.»
Tournée vers l’avenir
Au sujet de son départ, elle précise: «Je quitte ma mission non parce qu’elle ne me plaît pas mais parce que j’ai une nouvelle mission au sein de ma congrégation. Elle ouvre une nouvelle communauté dans le diocèse d’Annecy, plus exactement dans la ville de La Roche-sur-Foron, au lieu-dit de la Bénite-Fontaine. J’en serai une des membres.» De plus, elle reste pour le moment responsable régionale des Salésiennes de la Visitation.
Si Sr Valérie quitte le diocèse, elle ne quitte pas pour autant le secteur de la Santé: «Je suis infirmière et ils recherchent du personnel dans les hôpitaux de la région. J’ai déjà été approchée par le responsable de la pastorale de la Santé du diocèse d’Annecy. En septembre prochain, je pourrai rejoindre une équipe d’aumônerie hospitalière, si je le souhaite. Donc oui, je pars, mais je pense que très vite des collaborations entre les deux diocèses pourraient se faire.»
Pour ce qui est de notre pastorale Santé, elle reste confiante: «Pour le diocèse, la pastorale évolue. Elle change de cap en s’associant à l’Écologie Intégrale, cela donne de nouvelles forces en équipe pour affronter les défis d’aujourd’hui et de demain qui se posent et se poseront. Je pense aux questions d’éthique, à l’accompagnement des aînés…» À ses collègues de Tournai elle souhaite «que chacun puisse continuer à vivre avec plaisir la mission qui lui a été confiée dans le diocèse, que ce soit en Santé ou ailleurs. Qu’on la vive dans un esprit de service.»
Marie Lebailly