Le cœur de Mons bat à la collégiale Sainte-Waudru

Le cœur de Mons bat à la collégiale Sainte-Waudru

À la Trinité, elle est au centre de la fête. Mais elle vit à du cent à l’heure tout au long de l’année.

Les trois présidents en conférence de presse

Si la période la plus importante de l’année reste les festivités de la Trinité, c’est tout au long des jours et des semaines que la collégiale vit, avec de nombreux visiteurs venus des quatre coins du monde.

La fabrique d’église et l’asbl Sainte-Waudru se donnent la main pour veiller sur cette vénérable dame et la rendre attrayante, et elles l’ont fait savoir lors d’une conférence de presse le 9 juin 2025. Le nouveau président de l’asbl, Thierry Héroufosse (il vient de succéder à Pierre Dufour), a rappelé les cinq concerts Bach donnés en mai aux grandes orgues. Un instrument récemment enrichi d’une «chamade», un nouveau jeu de tuyaux qui ont la particularité d’être placés horizontalement.

Toujours à propos des orgues, il ne faut pas manquer les «Collégiades», les concerts donnés chaque dimanche de juillet. Et des visites guidées de l’instrument seront bientôt organisées.

Un autre concert sera donné en août 2025 pour la clôture de l’opération «destination Mons» et l’on annonce pour début janvier le prochain «Mons en lumière» et le spectacle de Luc Petit, le «Noël des cathédrales». Il y aura par ailleurs la projection d’un film de 1923, remasterisé, sur la cathédrale Notre-Dame de Paris, avec un orchestre de trente musiciens.

Des restaurations «à l’ancienne»

Sainte-Waudru n’a heureusement pas vécu le même drame que Notre-Dame, mais une si vénérable collégiale demande quand même des soins constants.

Si les échafaudages ont disparu –Ducasse oblige– les travaux ne sont pas pour autant terminés: ils sont seulement stoppés, souligne Bernard Vidotto, nouveau président de la fabrique d’église. Et il s’enthousiasme pour cette restauration, notamment des gargouilles et des chêneaux. Un chantier «génial et formidable» où l’on fait appel aux matériaux comme du temps des bâtisseurs: pierre de Soignies, charpentes, plomb, cuivre… Pas question de dénaturer l’édifice et d’ailleurs l’Agence wallonne du patrimoine veille…

Le Car d’Or avec Bernard Vidotto

Tous ces chantiers seront détaillés lors d’une conférence grand public qui sera donnée sur place début octobre, à une date encore à fixer. Citons ici encore le président de la fabrique: «Nous porterons un éclairage particulier sur quelques réalisations majeures de sociétés de premier plan qui ont œuvré à la collégiale dans les dernières années et des experts qui ont œuvré à sa mise en valeur. L’accent sera mis sur la restauration des gargouilles, des chêneaux, des corniches et des toitures basses. (…) On se rend ainsi compte des enjeux mais aussi des nécessités de demander l’aide de spécialistes pour protéger un tel patrimoine.»

Le sarcophage d’Alix de Namur classé

L’intérieur de l’édifice n’est pas oublié et les responsables de la fabrique et de l’asbl se réjouissent du récent classement comme trésor de la Fédération Wallonie-Bruxelles du couvercle du sarcophage d’Alix de Namur. L’épouse du comte de Hainaut Baudouin IV est morte en 1169 et ce couvercle de granit est le seul témoignage matériel des sépultures des comtes de Hainaut à la collégiale.

Le tombeau lui-même a été saccagé à la Révolution française mais le couvercle a donc survécu. Il est présenté sur un moment de 1836, placé dans le déambulatoire nord de la collégiale (accès à droite de l’entrée du chœur). À découvrir avec une inscription latine en vers qui commence ainsi: «La mort me lie à une pierre, moi la Comtesse Alix. Lecteur, je l’atteste à mon tour, demain il en sera de même pour toi.»

Le sarcophage d’Alix de Namur

Un ingénieur-président

Préserver et faire vivre la collégiale Sainte-Waudru, un grand défi que Bernard Vidotto a accepté de relever en succédant à Pierre Dufour à la présidence de la fabrique d’église. C’est en entretenant le Car d’Or chaque année avec sa société que cet ingénieur fraîchement retraité a mis le pied à l’étrier. Samedi 14 juin, pour l’édition 2025 de la cérémonie de descente de la châsse dans le cadre de la Ducasse de Mons, il présidera au dialogue entre le doyen et le bourgmestre, ce moment fort qui est le prélude à l’air du Doudou qui résonnera sous les voûtes de la collégiale…

Hubert Wattier

Pour tout savoir sur la collégiale: http//www.waudru.be

Et pour la Trinité 2025 ?

La cérémonie de la descente de la châsse de sainte Waudru, c’est ce samedi 14 juin à 20h. Un moment fastueux où la collégiale montoise brille de mille feux. Mais le lendemain matin, il ne faut pas rater un autre beau moment, plus intime : la pose de la châsse sur le Car d’Or et la sortie de l’attelage dans la rampe Sainte-Waudru. C’est de là que le char démarrera à la fin du passage de la Procession.

Ce lundi de Pentecôte, toute une équipe de bénévoles s’est activée pour préparer la collégiale en vue du grand rendez-vous de la Trinité. Et le calendrier est rempli : répétitions de la sortie du Car d’Or le jeudi et de la descente de châsse le vendredi, arrivée du cortège des acteurs avec le dragon le samedi avec possibilité de se faire photographier avec eux…

Samedi soir, dimanche matin…

A 20h pile, les trompettes retentissent, la descente de châsse débute. La cérémonie dure une heure. Quand l’air du Doudou a retenti, la châsse et chef sont pris d’assaut par celles et ceux qui veulent toucher ces reliquaires et bien souvent appliquer un mouchoir…

Le dimanche matin, c’est donc la pose de la châsse et la sortie du Car d’Or. Ils remonteront la rampe Ste-Waudru à midi et rentreront au bercail. Durant toute la semaine, on pourra approcher de la châsse, avant sa remontée le dimanche 22 juin à l’issue de la messe de 17h.

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