Gaza: la paix maintenant !
Solidarité-Orient, par la voix de son directeur Christian Cannuyer, se joint à Mgr Gollnisch, directeur de l’Oeuvre d’Orient, pour dénoncer les actes de violence disproportionnés à l’encontre de la population gazaouie affamée et assoiffée depuis des mois.
Le drame de Gaza n’a pas commencé le 7 octobre 2023, tient à préciser Mgr Gollnisch, mais remonte à la création de l’État d’Israël en 1948, quand le sort des populations palestiniennes n’a pas été pris en compte par les instances internationales. La Palestine est une terre en souffrance, le peuple palestinien privé d’état se voit de facto privé de perspective, d’avenir, d’espérance. Cette situation a contribué à pousser ce peuple dans les bras des extrémistes et débouché sur l’action du 7 octobre 2023, d’une violence sans nom et pour cela condamnable. Ainsi que l’a dit l’archevêque d’Alger, le cardinal Jean-Paul Vesco, cette atrocité était « sans excuse, mais pas sans cause ». Et la riposte des forces israéliennes qui maintiennent le peuple gazaoui dans un climat de terreur, au bord de la famine, n’est pas moins horrible. Comment peut-on espérer la paix quand 23 nouvelles colonies voient le jour? Il est urgent de travailler à une paix durable, il est temps que la communauté internationale propose de vraies solutions.
L’Oeuvre d’Orient avait organisé ce mardi 10 juin une conférence de presse pour donner la parole au père Romanelli, curé de la paroisse de la Sainte-Famille à Gaza. Malheureusement, le centre de communications du Nord de Gaza a été bombardé quelques heures avant la conférence, empêchant toute connexion par internet.
C’est donc Vincent Cayol, directeur des opérations de l’Oeuvre d’Orient, qui a fait le point sur la situation. Nous avons également pu entendre le témoignage du père Bashar, curé de Taybeh depuis quatre ans, le dernier village de Cisjordanie entièrement peuplé de chrétiens, situé à 30 km au nord de Jérusalem. Ce prêtre décrit la situation vécue dans sa paroisse où les fidèles aspirent à plus de liberté. En effet, les soldats israéliens empêchent les ouvriers de se rendre sur leurs champs d’oliviers pour la récolte, de nombreux barrages routiers restreignent fortement la circulation. “Notre village est dynamique malgré les difficultés que nous traversons, explique le père Bashar. Nous voulons éviter l’exode des populations alors la paroisse latine fait preuve d’inventivité et d’audace en créant des emplois. Nous proposons aussi des activités comme la musique, la danse, le foot pour préserver la culture et la jeunesse.” Le village de Taybeh sera bientôt entouré d’une 6e colonie, et pour le père Bashar, “cette situation, c’est notre croix”.
Même cri d’alerte du curé de la paroisse latine de Jifna, que Solidarité-Orient soutient en partenariat avec la paroisse Notre-Dame-de-l’Espérance à Louvain-la-Neuve : il dénonce les barrages mobiles déployés par les Israéliens quand ils le veulent, d’une manière tout à faitarbitraire, pour entraver la mobilité de la population. On voudrait pousser celle-ci à quitter sa terre en lui rendant la vie impossible qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Lors de cette conférence de presse, la situation des écoles à Gaza a été évoquée: des quatres écoles chrétiennes existantes, dont 3 catholiques, où 99% des élèves sont musulmans, deux ont été détruites. Le père Romanelli tentent de maintenir des activités mais l’instruction rudimentaire se poursuit aujourd’hui sous les tentes, assurée par lesparents ou des élèves.
N.B: Solidarité-Orient est membre du réseau européen de l’Oeuvre d’Orient.
Solidarité-Orient
Communiqué de presse du 11 juin 2025
