Pour celles et ceux qui ne sont pas familiers du rite byzantin, proche de la liturgie orthodoxe, le dépaysement est total. Les voix s’entremêlent en chœur, les magnifiques parures des célébrants sont décorées avec finesse, la beauté est partout. Les prêtres se trouvent derrière l’iconostase, cette cloison de bois sculpté, munie de portes et ornée d’icônes, qui sépare la nef du sanctuaire. Après quelques instants, les portes centrales s’ouvrent et l’assemblée peut alors assister au rituel de consécration de l’autel. D’abord lavé avec de l’eau et du savon, celui-ci est ensuite aspergé et frotté avec du vin rouge, puis de l’eau de rose, et enfin du Saint chrême. Entre chaque étape, il est vigoureusement essuyé, pendant que psaumes et prières sont récités. Avec un pinceau, l’évêque ukrainien et Mgr Harpigny ont ensuite marqué de Saint chrême plusieurs points de l’autel.
L’iconostase, véritable catéchèse
«L’Homme a besoin de symboles qui lui rappellent le Seigneur. Notre but dans la vie n’est pas de rester sur la terre mais de rester avec Dieu pour l’éternité. L’iconostase nous unit avec cette réalité spirituelle.» Mgr Hlib Lonchyna a ainsi longuement expliqué le rôle et la place de l’iconostase qui emplit désormais la chapelle Notre-Dame de Grâce. Décrivant les différentes icônes garnissant la très belle cloison, l’évêque venu de Paris souligne l’importance de la figure de Marie dans l’iconographie byzantine. «Les portes centrales de l’iconostase, les portes royales, commémorent l’Annonciation, car c’est le ‘fiat’ de Marie qui nous conduit au Salut. (…) L’ensemble de l’iconostase est une catéchèse qui a pour but de nous aider à comprendre le mystère de Dieu, qui veut partager sa vie et son amour avec nous.»
Cette célébration a aussi été l’occasion de formuler de nombreux remerciements. À Mgr Harpigny, qui dès le début du conflit a eu à cœur de régulièrement évoquer l’Ukraine dans ses prises de parole et ses prières. Au doyen André Minet, à la fabrique d’église Sainte-Waudru et à son ancien président, Pierre Dufour, pour leurs conseils et leur soutien. Aux donateurs qui ont permis à l’autel et à l’iconostase de trouver leur place au sein de la communauté ukrainienne de Mons. À la chorale africaine venue de Frameries pour un chant final à Marie en kinyarwanda. Le Père Oleg Spodar, porteur enthousiaste du projet, ne pouvait sans doute rêver mieux pour fêter ses 50 ans!
Agnès MICHEL
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