Deux nouveaux évêques qui ont tout à découvrir

Deux nouveaux évêques qui ont tout à découvrir

Un peu stressés peut-être mais souriants et pleins d’enthousiasme face à leur nouvelle mission, Mgr Frédéric Rossignol et Mgr Fabien Lejeusne se sont présentés à la presse en toute simplicité ce lundi 6 octobre 2025 au Centre interdiocésain à Bruxelles. Un véritable changement de vie pour ces deux religieux missionnaires éloignés de la Belgique depuis de nombreuses années.

Depuis près de deux ans et demi, les rumeurs ont circulé en nombre dans les diocèses de Tournai et de Namur, et même au-delà, concernant le nom des successeurs de Mgr Guy Harpigny et Mgr Pierre Warin, tous deux ayant atteint «l’âge de la retraite» (qui est de 75 ans pour les évêques de l’Église catholique). Les noms les plus divers ont été cités. Et combien de fois n’avons-nous pas entendu, au service communication, des affirmations telles que «C’est fait!», «L’annonce sera pour bientôt», «L’heureux élu a accepté»!

Finalement, à force d’être attendue, l’annonce a pris tout le monde par surprise. Parce que personne ou presque dans l’Église catholique belge ne connaît vraiment les deux évêques nommés. Et pour cause: religieux missionnaires, cela fait plusieurs décennies qu’ils vivent hors des frontières de notre petit Royaume, au service de leur Congrégation respective. Ce lundi 6 octobre 2025, un peu avant 11h30, heure prévue pour la conférence de presse, plusieurs médias nationaux avaient envoyé leurs représentants pour découvrir ces fameux noms tenus secrets au cours des derniers jours.

Un métier à apprendre

Passée l’effervescence des minutes qui ont précédé le début de la conférence de presse, l’archevêque de Malines-Bruxelles, Mgr Luc Terlinden, et le Père Tommy Scholtes, porte-parole francophone de la Conférence des évêques de Belgique, entrent dans la salle de presse accompagnés… de deux inconnus. Pour en savoir un peu plus sur les nouveaux venus, deux petites vidéos réalisées en toute discrétion par CathoBel ces derniers jours. Où l’on découvre deux missionnaires, âgés tous les deux de 51 ans, porteurs par leur parcours de l’Église universelle. Et qui demandent à être accueillis avec bienveillance, avouant avoir à tout redécouvrir de la Belgique, de la mission d’un évêque, des réalités du terrain. «Apprenez-moi mon métier et soyez patients avec moi», lance dans un grand sourire Mgr Lejeusne, le nouvel évêque du diocèse de Namur.


L’archevêque de Malines-Bruxelles se réjouit de cette double arrivée. «Ils apportent un souffle nouveau. Tous les deux ont été longtemps hors de la Belgique, c’est une grande richesse, notre Église devient de plus en plus internationale.» Pour Mgr Terlinden, les deux religieux ont par leur vie donné un témoignage de fidélité, au service de la mission de l’Église. «Je les remercie d’avoir accepté cette nouvelle mission, d’avoir accepté de quitter leur communauté de frères. Et je suis sûr qu’ils auront maintenant le soutien des communautés locales de fidèles et de leurs collègues évêques.»

Surpris mais confiants

Pour Mgr Rossignol comme pour Mgr Lejeusne, c’est tout d’abord la surprise qui a dominé quand on leur a proposé de devenir évêques en Belgique. «Une fois passé le choc, l’effet waouuuu, il y a eu un peu de peur, l’inquiétude de quitter la communauté», reconnaît le futur «Namurois». Mais pour l’un comme pour l’autre, la confiance les a guidés vers le «oui».  «J’ai pris quelques jours pour discerner», explique le successeur de Mgr Harpigny. «Et une sœur m’a dit: ‘Regarde la fidélité du Seigneur pour toi jusqu’ici’. C’était une parole sage.»

Comment voient-ils leur rôle d’évêque? «Tout ne dépend pas de l’évêque, on est entouré de beaucoup de collaborateurs et des chrétiens eux-mêmes», insiste Mgr Lejeusne. «Être évêque, c’est être le témoin privilégié de comment Dieu agit encore dans le monde aujourd’hui. Je vais essayer d’être témoin de ça (…) avec confiance et espérance.» Le futur pasteur du diocèse de Tournai, lui, se voit comme un accompagnateur: «Le rôle d’un évêque est de reconnaître la présence de Dieu dans la vie des gens et de les accompagner sur ce chemin. Il y aura des erreurs, des maladresses. Mais nous serons entourés par beaucoup de gens avec leurs compétences et leur expérience de foi, sur le terrain…»

Agnès MICHEL

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