Après vingt années d’un chantier unique en son genre, une étape importante a été franchie ce mercredi 26 juin 2019 : la réception provisoire des travaux. Et déjà, les esprits se tournent vers la suite…
Réception des travaux en présence des principaux acteurs de la restauration mais aussi de nombreux journalistes
Notre-Dame de Tournai. La cathédrale qui fait tourner toutes les têtes par son histoire, ses titres et reconnaissances multiples, les chiffres impressionnants – en millions d’euros, en surface d’échafaudages ou en années – de sa restauration. Un édifice romano-gothique qui éblouit les visiteurs, aussi, plus encore avec le démontage progressif du carcan de tubes et de planchers qui l’entourait pour permettre le travail de dizaines d’ouvriers issus de nombreux corps de métiers.
Ce mercredi était venu le moment symbolique et attendu de la « réception » des travaux, soit l’aboutissement du chantier de la restauration du transept et des cinq tours, deuxième grande étape de restauration de la cathédrale. Ce chantier titanesque a rassemblé pas moins de neuf niveaux institutionnels, une collaboration qui s’est avérée excellente et positive malgré sa grande complexité.
« On peut parler de ‘chantier du siècle’ », affirme Serge Hustache, président du Collège provincial et député chargé du patrimoine. « En Europe et même dans le monde, il n’y a pas de restauration d’une telle ampleur, sur une telle durée. Et pourtant les budgets n’ont pas été dépassés, nous sommes restés dans les marges. La grande force de ce projet a été la compréhension mutuelle entre les différents acteurs, et cela nous met dans une situation favorable pour aborder la dernière phase. »
Nef romane, transept et tours…
Le coeur gothique fait déjà l’objet de mesures conservatoires et de consolidation. Avant une restauration complète ?
Mgr Guy Harpigny s’est lui aussi réjoui du travail accompli au service d’un patrimoine exceptionnel : « A mon arrivée en 2003 [ndlr : date de son ordination comme 100e évêque de Tournai], je n’aurais jamais pu imaginer que 16 ans plus tard la partie romane serait restaurée. Je félicite et je remercie tout le monde, et notamment les instances qui ont financé ces travaux. Quand on entre régulièrement dans la cathédrale, on voit que c’est un chantier qui avance. La Fabrique d’église et moi-même sommes très contents de cette étape. »
Le chantier de la nef romane débute en 2008. Il comprendra la couverture en plomb de la nef, la couverture en tuiles vernissées de la Chapelle Saint-Louis, la couverture de la Porte Mantile avec des tables de plomb coulées sur sable, ou encore la restauration des façades et des portails.
En 2013, l’entreprise « Monument Hainaut » s’attaque au transept et aux cinq tours, tout en permettant au culte de continuer à être assuré dans l’édifice. En 2015, les deux premières tours restaurées s’offrent aux regards des habitants et des touristes. En septembre 2018, la Tour Lanterne (la tour centrale de la cathédrale) retrouve son coq d’origine remis à neuf. Puis, petit à petit, les échafaudages sont démontés.
…avant le chœur gothique ?
Que ce soit du côté de la Province de Hainaut, propriétaire de la cathédrale, de l’Evêché, de la Fabrique d’église, de l’architecte auteur de projet Vincent Brunelle, de l’entreprise Monument Hainaut ou des amateurs de patrimoine, tous espèrent maintenant qu’une négociation sera entamée dans les années à venir avec la Région wallonne pour envisager la dernière grande étape de cette restauration : le chœur gothique.
Il faudra encore beaucoup de réflexion, de travail et donc de temps pour réaliser les études de faisabilité et rendre un dossier solide. Les défis techniques ne manqueront pas, comme par exemple la dépose des vitraux.
En attendant, après toutes ces années essentiellement consacrées à l’enveloppe extérieure de Notre-Dame, place à des « petits » travaux intérieurs : restauration des porches (nord, sud et occidental), dallage du sol au niveau du transept et de la nef, badigeon des enduits intérieurs, stabilisation de la tribune des orgues, restauration de peintures murales, nettoyage du Jubé, consolidation et mise en valeur des fouilles archéologiques,…
Titanesque, oui, ce chantier l’est vraiment !