Le souffle de Dieu au cœur de la Vigile de Pentecôte
C’est avec un chaleureux appel émis par Mgr Harpigny qu’a été introduite cette année la Vigile de Pentecôte. Dans la Cathédrale, prêtres, diacres et laïcs se sont rassemblés pour célébrer cette fête ensemble en ce samedi 18 mai 2024.
La Vigile de la Pentecôte n’a pas toujours eu la formule que l’on connaît maintenant. Malgré le fait qu’elle soit inscrite dans les missels, peu de paroisses organisaient une vigile. C’est suite à l’année 2004 -2005, consacrée à la prière, que l’idée d’une vigile de Pentecôte ayant lieu dans tous les diocèses a pu naître. Au début, c’était une simple veillée de prière sans eucharistie. Puis les célébrations de confirmations se sont greffées au projet, ce qui justifiait l’envie de mettre en place une eucharistie.
Trois est le chiffre emblématique de cette célébration. On y retrouve en effet les signes des trois sacrements de l’initiation chrétienne : l’eau du baptême, le pain et le vin de l’eucharistie et l’onction de la confirmation. La Vigile se vit en trois parties bien distinctes aussi : la veillée de prière au début, le sacrement de confirmation et ensuite, la communion. Les intentions de prières étaient elles aussi structurées en trois thématiques : l’élection du futur évêque, la dernière phase du synode de l’Église universelle ainsi que la prochaine année jubilaire.
L’ouïe est un sens essentiel dans nos vies et elle a été particulièrement sollicitée ce soir-là. Les chants harmonieux de la chorale accueillaient quiconque entrait dans la Cathédrale et invitaient au recueillement. Cette musique accompagnait chacun pour mesurer l’importance de ce qui était en train de se vivre. Le choix judicieux était de ne pas choisir de lecteur pour la première lecture mais plutôt deux voix qui se complètent. On aurait dit que les statues elles-mêmes parlaient aux personnes présentes. Ce fut une belle façon de mettre la Parole au centre de l’assemblée.
Esprit de feu
« Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création. » de l’Évangile selon saint Marc (Mc 16,15) est un bon résumé du message de la Pentecôte. Durant toute la cérémonie, chaque participant a pu sentir l’appel de l’Esprit Saint. Que ce soit par les chants ou par les lumières qui se sont petit à petit allumées dans l’assemblée, tout rappelait la présence du Paraclet. « En effet, quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. » de l’Évangile selon saint Matthieu (Mt 18,20) confirme l’impression de sentir l’Esprit Saint au milieu des personnes rassemblées dans la Cathédrale.
À l’inverse de la Tour de Babel où le langage divise, l’Esprit Saint unifie la parole dans la bouche des apôtres. « Il est impossible d’opposer la mission de l’Esprit Saint à celle de Jésus » dit Mgr Harpigny dans son homélie. En effet, Jésus n’est pas simplement un personnage du passé car son message est bien actuel. « L’Esprit nous fait se souvenir de ce que Jésus a dit et de ce que Jésus dit aujourd’hui » complète l’évêque en condamnant par la même occasion les revendications qui ne vont pas dans ce sens.
La joie fut le sentiment le plus présent lors de cette célébration. Joie de commémorer la Pentecôte, joie de recevoir le sacrement de confirmation, joie de remettre son écharpe blanche symbole d’un parcours commencé, joie de recevoir l’eucharistie, joie de se retrouver et de faire communauté … Toutes ces joies permettent de comprendre un peu mieux la citation de saint Jean XXIII : « Est-ce peu de chose, de se savoir fils de Dieu ? Cette certitude est la source inépuisable de notre joie. »
Anaïs Marescaux